Déclarations du ministre des Affaires étrangères Nikos Dendias, suite à sa rencontre avec la ministre des Affaires étrangères du Kenya, Raychelle Awour Omamo (Athènes, 09.05.2022)

Déclarations du ministre des Affaires étrangères Nikos Dendias, suite à sa rencontre avec la ministre des Affaires étrangères du Kenya, Raychelle Awoor Omamo (Athènes, 09.05.2022)Votre Excellence,
Ma chère Raychelle,

C'est un grand plaisir de vous accueillir à Athènes aujourd'hui, après notre rencontre à Rome en juin dernier. Vous êtes la première ministre des Affaires étrangères, non seulement du Kenya mais aussi de l'Afrique subsaharienne, que nous accueillons à Athènes depuis très longtemps.

Je pense que votre visite revêt, tout d'abord, une symbolique importante, qui s’associe au fait que ces derniers mois, j'ai visité successivement sept pays africains.

Cette symbolique est le renforcement des relations de la Grèce, des liens de la Grèce avec les pays du continent africain, qui ont malheureusement été négligés pendant de nombreuses années, malgré nos liens avec cette région du monde, malgré la présence de la diaspora grecque et malgré l'absence d'un passé colonial.

L'objectif de notre réunion est de discuter de la manière de relever les défis communs. Les défis communs sont le terrorisme, l'immigration illégale, mais de nouvelles perspectives s'ouvrent également, compte tenu de la croissance économique et démographique rapide du continent africain.

Et je dois dire que le Kenya est un pilier de la stabilité, de la démocratie et du développement économique en Afrique de l'Est.  Nous avons discuté aujourd'hui de nos relations bilatérales, qui sont certes à un très bon niveau, mais qui sont loin d'être à la hauteur de notre potentiel, notamment dans le domaine de l'économie, du commerce et des investissements.

La signature du protocole de coopération entre nos académies diplomatiques est un premier pas modeste et j'espère que d'autres étapes suivront rapidement, puisque quatre accords font déjà l'objet d'un travail conjoint.

Et merci beaucoup pour la reconnaissance publique, lors de votre visite au Président de la République, de notre contribution à la lutte contre la pandémie au Kenya. C'est notre devoir, c'est notre devoir d'aider où et quand nous le pouvons.

Ma chère Raychelle, c'est aujourd'hui la Journée de l'Europe et je pense que je dois saisir cette occasion pour dire que nous soutenons pleinement la conclusion des négociations sur l'accord de coopération économique entre le Kenya et l'Union européenne.

Parce que nous pensons que le Kenya joue un rôle très important dans l'approfondissement des relations entre l'Union européenne et l'Afrique et nous, la Grèce, encourageons cette relation stratégique. Tel était le message clé du Premier ministre Kyriakos Mitsotakis lors du sommet Union européenne-Union africaine en février.

La Journée de l'Europe symbolise également l'effort d'unification des États qui composent l'Union européenne, mais cela a une condition préalable, à savoir l'élimination de la guerre de notre continent et des relations entre les États, et l'établissement de relations sur la base des règles du droit international. Et c'est dommage car aujourd'hui, malheureusement, vous nous rendez visite alors qu'il y a à nouveau la guerre en Europe et des scènes de violence.

Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour contribuer à surmonter la crise en Ukraine et la crise humanitaire ; nous nous sommes engagés à participer activement à la reconstruction du pays.

Et aussi, dans un geste hautement symbolique, le drapeau grec flotte à nouveau, Mesdames et Messieurs, aujourd'hui à Kiev. L'ambassade de Grèce a rouvert ses portes dans la capitale de l'Ukraine. Manolis Androulakis, le dernier diplomate à avoir quitté la ville de Marioupol, aujourd'hui ville-martyr, a été placé à la tête de l'organisation en tant que chargé d’affaires.

La Grèce, par l'intermédiaire de l'ambassade à Kiev et du consulat général à Odessa, est aux côtés de la communauté expatriée, mais aussi du peuple ukrainien.

Ma chère Raychelle, pour conclure, je voudrais souligner le rôle constructif que joue le Kenya en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies et aussi le fait que Nairobi est le siège du Programme des Nations unies pour l'environnement, le plus grand défi mondial.

Il y a cinquante ans, lorsque cette Organisation a été créée, personne n'aurait pu imaginer l'importance qu'elle allait revêtir.

Je tiens également à vous remercier pour le soutien de la candidature grecque au Conseil de sécurité et à vous assurer que la Grèce contribuera activement à la lutte contre les effets du changement climatique.

La Grèce croit profondément aussi au fait qu'avec leur présence au Conseil de sécurité, des pays comme le Kenya et la Grèce aideront à faire comprendre que le droit international, y compris le droit international de la mer et l’UNCLOS, à laquelle le Kenya est partie, est l'un des pays signataires de l’UNCLOS, est la base des relations entre les pays.

Et j'aurai l'occasion, immédiatement après, lors du déjeuner de travail qui suivra, de vous informer également des défis de sécurité auxquels la Grèce est confrontée dans la région au sens large.

Et de vous informer de l'évolution de la question chypriote. Je sais qu'historiquement, le Kenya, en raison de ses relations avec le Commonwealth, est très proche de la République de Chypre.

Nous aurons donc l'occasion, au cours du déjeuner de travail, de discuter de tous ces défis auxquels nous sommes confrontés.

Je tiens également à vous remercier pour le briefing que vous m'avez donné sur les défis sécuritaires auxquels le Kenya et le continent africain sont confrontés.

Bienvenue à Athènes, je vous remercie de votre présence ici aujourd’hui.

May 9, 2022