Chère Anže, bienvenue à Athènes. Nous nous sommes rencontrés d'innombrables fois, mais il est étrange que ce soit la première fois que nous nous rencontrions ici à Athènes et j'en suis très heureux.
Nous avons eu l'occasion d'examiner ensemble et avec le ministre délégué aux Affaires étrangères, M. Miltiadis Varvitsiotis, les défis auxquels est confrontée notre région élargie ainsi que les opportunités qui lui sont offertes et de discuter des perspectives d'approfondissement de notre coopération bilatérale en matière économique et de défense, dans le secteur culturel et au sein des organisations internationales.
Nous poursuivrons nos discussions immédiatement après, pendant le déjeuner de travail. Le principal sujet de notre discussion était, bien entendu, le parcours d'adhésion des Balkans occidentaux. L'effort que nous consentons pour les faire entrer dans la famille européenne. C'est un objectif constant de la politique étrangère grecque depuis 2003, lorsque nous avons adopté l'Agenda de Thessalonique.
Nous, la Grèce, qui avons été le premier pays des Balkans à rejoindre la CEE à l’époque, il y a quarante ans, avons le devoir moral d'offrir notre aide à tous les autres pays des Balkans qui souhaitent rejoindre la famille européenne commune.
Et bien sûr, nous nous réjouissons de travailler en étroite collaboration avec vous, avec la Slovénie, le premier pays de l'ex-Yougoslavie à rejoindre l'Union européenne.
Le pays qui, sous la direction de votre gouvernement et grâce à votre grande contribution personnelle, exerce aujourd'hui avec succès la présidence du Conseil de l'Union européenne.
Et vous avez l'occasion, mon cher Anže, en cette qualité, de jouer un rôle particulièrement important, un rôle de catalyseur dans les événements qui se déroulent aujourd'hui dans l'Union européenne. Dans les nombreux défis auxquels l'Union européenne est confrontée.
En tant que Grèce, nous exprimons notre grande satisfaction quant aux résultats du sommet Union européenne-Balkans occidentaux.
Nous y étions représentés au plus haut niveau, par le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis, précisément pour montrer l'énorme importance que nous y attachons.
Et force est de souligner la référence claire à l'engagement de l'Union européenne, au processus d'élargissement et au plein soutien de la perspective européenne des Balkans occidentaux.
Bien sûr, nos efforts ne s'arrêtent pas là. La Grèce, qui préside le processus de coopération de l'Europe du Sud-Est, organise un petit-déjeuner de travail en marge du prochain Conseil des affaires étrangères, le 15 novembre, auquel sont invités des hauts fonctionnaires européens et les ministres des affaires étrangères participant à l'initiative.
En outre, suite à nos efforts conjoints et coordonnés, c’est-à-dire de la Grèce et de la Slovénie, mais aussi d'autres pays de la région, nous engagerons un débat stratégique sur les Balkans occidentaux lors du même Conseil dans deux semaines.
Mais malheureusement, je dois tirer la sonnette d'alarme. Le parcours européen des Balkans occidentaux pourrait être réversible. Et c'est pourquoi nous devons investir toutes nos énergies car il y a toujours un risque que les Balkans occidentaux retombent, si je puis dire, dans leur passé balkanique.
Et il est très important que la Slovénie, sous la présidence de laquelle se trouve actuellement l'Union européenne, comprenne ce grand défi.
Et, comme je l'ai dit hier, il existe d'autres forces dans les Balkans et d'autres forces au-delà des forces européennes, qui font tout leur possible pour éloigner les Balkans occidentaux de l'Europe en proposant une soi-disant aide au développement, des soi-disant contreparties, une coopération militaire et même une coopération dans le secteur de l'éducation, par le biais d'entités qui se font plutôt le héraut des Frères musulmans, en préconisant beaucoup moins un cadre éducatif européen moderne.
Aujourd'hui, nous avons également discuté de l'évolution de la situation en Méditerranée. La Slovénie, avec la Croatie, a récemment rejoint le groupe informel des 9 pays les plus méditerranéens de l'Union européenne.
Et bien sûr, c'était absolument la bonne chose à faire. C'était l'accomplissement, si je puis dire, d'un simple devoir géographique, puisque la Croatie et la Slovénie sont toutes deux des pays méditerranéens.
Nous avons également discuté en profondeur de l'évolution de la situation en Méditerranée orientale, du comportement de la Turquie, des tensions persistantes, de l'escalade de la rhétorique à l'égard de la Grèce et de Chypre.
Je veux répéter ici ce que nous disons toujours, que la Grèce n'a aucune attitude punitive envers la Turquie. Elle n'a pas d'attitude punitive envers la société turque.
Au contraire, la Grèce cherche à engager un dialogue constructif avec la Turquie, elle cherche à engager un dialogue avec la société turque parce qu'elle croit qu'une grande partie de la société turque espère encore l'intégration européenne, un autre mode de vie turc.
Mais l'Union européenne doit donner un signal clair que les pays de la région, et particulièrement les pays qui espèrent adhérer à l'Union européenne ou qui veulent avoir de bonnes relations avec l'Union européenne, doivent respecter les règles fondamentales du droit international, les règles fondamentales de l'acquis européen.
Je tiens à vous remercier à nouveau chaleureusement pour votre présence ici aujourd'hui, pour l'échange de vues que nous avons eu et que nous aurons avec le ministre délégué aux Affaires étrangères.
Je souhaite tout le succès à l'importante présidence slovène pour le reste de son mandat. Merci beaucoup, Anže, pour votre présence ici à Athènes aujourd'hui.
November 3, 2021