Déclarations du Président de la République, M. P. Pavlopoulos et du ministre des Affaires étrangères, P. Molyviatis avant leur rencontre au palais présidentiel

Déclarations du Président de la République, M. P. Pavlopoulos et du ministre des Affaires étrangères, P. Molyviatis avant leur rencontre au palais présidentielP. MOLYVIATIS :  Bonjour Monsieur le Président. Je tiens tout d’abord à vous remercier de m’avoir reçu. Je voudrais vous briefer sur certaines questions relevant de la politique étrangère et notamment sur certains aspects du problème de l’immigration qui a pris des dimensions énormes, dans la mesure où, bien évidemment, le ministère des Affaires étrangères est impliqué dans cette question.

J’aimerais ajouter monsieur le Président que votre intérêt marqué à l’égard de la question de l’immigration est bien connu de tous. Car c’étais vous, à l’époque où vous exerciez les fonctions de ministre de l’intérieur, qui a jeté les bases pour le façonnement de la politique migratoire du pays.

PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE : Monsieur l’ambassadeur – moi j’utiliserai ce titre – je voudrais tout d’abord vous remercier d’avoir accepté de servir encore une fois le pays en ces temps difficiles. Votre expérience, votre éthique sont précieuses pour notre pays dans cette conjoncture critique. Et notamment, lorsqu’ on doit faire face à des questions telles que l’immigration, à l’heure où non seulement la Grèce, mais aussi l’Europe dans son ensemble sont mises à l’épreuve. Car la question va au-delà des frontières de la Grèce.

Et il existe quelque chose important que je tiens à souligner et à répéter : je suis bien au courant du fait que notre pays n’a pas toujours honoré ses obligations. Toutefois, on doit tous réaliser que les flux migratoires actuels sont sans précédent. Par conséquent, les problèmes ne sont pas seulement dus aux faiblesses de l’Etat mais à une sorte de force majeure qui nous empêche d’honorer nos obligations.

Toutefois, force est de signaler que l’Europe doit également prendre conscience de ses obligations. Car les Etats membres ne peuvent pas faire face seuls à ce problème, notamment les Etats membres qui subissent de fortes pressions migratoires.

Il s’agit  d’une question de sécurité et notamment d’une question humanitaire. L’Europe avec ses principes et ses valeurs, ne doit pas le négliger. En outre, il n’est pas vrai ce que l’on entend certains affirmer, à savoir que l’Europe doit maintenant élaborer une politique migratoire en raison de la situation actuelle. On doit se rappeler que le Pacte européen sur l’Immigration et l’Asile existe depuis 2008 et vous avez assisté à son élaboration en votre qualité de ministre des Affaires étrangères à l’époque.

Ledit Pacte décrit la politique de l’Europe. La question est maintenant d’activer et d’appliquer cette politique. Je me réjouis du fait que les mécanismes européens sont mobilisés. Je me réjouis car le 14 septembre se tiendra le Conseil des ministres de l’Intérieur dont l’ordre du jour sera consacré à cette question majeure.

Toutefois, je continue d’insister sur la nécessité d’organiser une réunion au sommet extraordinaire sur cette question. Les réunions au sommet précédentes n’ont pas apporté des fruits, et notamment celle du mois de juin. Il doit y avoir une nouvelle réunion au sommet afin de jeter les bases pour l’application substantielle du Pacte sur l’Immigration et l’Asile.

Et tout au long de cette période de préparations, votre présence et notamment la contribution du ministère des Affaires étrangères seront extrêmement importantes. Je vous remercie encore une fois.

P. MOLYVIATIS :  Je vous remercie monsieur le Président.

September 1, 2015