Mesdames et messieurs,
Nous sommes ici aujourd'hui avec le Haut-Commissaire, M. Zareh Sinanyan et le Commissaire présidentiel, M. Fotiou, que j'ai accueilli dans ma ville natale.
Juste en face de nous se trouve le grand port de Patras. Le deuxième plus grand port de Grèce et le point de départ de l'émigration des Grecs notamment, mais aussi de nombreux Chypriotes grecs et Arméniens, d'abord vers l'Amérique, puis vers l'Australie.
C'est donc un grand honneur et un plaisir d'être parmi de bons collègues et amis dans un endroit qui a une forte charge historique sur le plan de la diaspora.
Chers amis,
Nos pays ont une histoire riche et des liens spirituels et culturels forts, qui sont encore renforcés par notre foi orthodoxe.
En outre, on ne peut nier que ces trois pays disposent d'une diaspora très active, qui exerce une forme particulière de puissance douce pouvant être mobilisée dans l'intérêt mutuel.
Reconnaissant l'importance de la coopération, ainsi que le rôle remarquable de la diaspora, nous franchissons aujourd'hui une nouvelle étape importante pour renforcer la coopération trilatérale sur les questions relatives à la diaspora en signant un protocole d'accord. Les relations d'amitié historiques s'améliorent et se développent.
Nous travaillons ensemble pour la reconnaissance internationale du génocide arménien et du génocide grec pontique, ainsi que pour la condamnation internationale de l'occupation de la partie nord de Chypre.
En ce qui concerne la question de Chypre, je saisis cette occasion pour souligner qu'il s'agit avant tout d'une question internationale d'invasion et d'occupation illégales. Pour cette raison, nous souhaitons voir une expression plus forte de la solidarité internationale avec la République de Chypre.
Dans cette optique, je tiens à vous remercier pour votre soutien constant et votre alignement total sur les positions de l'Union européenne sur cette question.
En outre, nous nous réjouissons de l'arrivée à Athènes du ministre arménien des Affaires étrangères, M. Ararat Mirzoyan, le 27 juin.
La décision de soutenir mutuellement nos candidatures au poste de membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies est révélatrice du niveau et des perspectives de notre coopération.
L'Arménie, la Chypre et la Grèce ont des contacts fréquents et productifs. Sur cette base, nous continuerons de coopérer étroitement et de manière constructive tant au niveau trilatéral que multilatéral.
Au cours de nos discussions d'aujourd'hui sur l'organisation d'événements conjoints, nous avons élaboré, entre autres, les propositions suivantes :
- Organisation d’événements visant à sensibiliser l'opinion publique d'autres pays au génocide grec pontique, au génocide arménien, ainsi qu'à l'invasion turque de Chypre.
- Organisation d’un événement culturel conjoint des communautés grecque, chypriote et arménienne de la diaspora en France, et
- Organisation d'un forum mondial de la diaspora à Erevan
La prochaine réunion trilatérale aura lieu en Arménie.
Enfin, permettez-moi de souligner que le protocole de coopération sur les questions relatives aux diasporas signé aujourd'hui n'est pas un simple document. C'est un acte entre vrais amis qui réaffirme la compréhension mutuelle entre les diasporas chypriote, grecque et arménienne dans le monde.
Et une dernière chose, mais tout aussi importante. La Grèce, la Chypre et l’Arménie ont des valeurs communes, un chemin commun. Mais nous avons aussi des expériences communes, des traumatismes communs. Nous avons un voisin qui fantasme sur les empires déchus du passé. Un voisin qui ne discute pas, mais menace. Qui ne coexiste pas, mais veut exister lui tout seul.
June 24, 2022