Déclarations du vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères Evangelos Vénizélos à l’issue de sa rencontre avec le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon

venizelos_bankimoonLe vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères Evangelos Vénizélos a fait les déclarations suivantes, suite à sa rencontre aujourd’hui avec le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon:

«Ma rencontre avec le Secrétaire général de l’ONU a été notamment consacrée aux grands dossiers qui nous préoccupent.

Nous avons tout d’abord discuté de la question du nom de Skopje – M. Nimetz faisait également partie de la délégation de l’ONU. Le Secrétaire général est très bien informé de notre proposition. Notre position nationale est très claire et elle est soutenue par un grand nombre de partis en Grèce. Nous sommes en faveur d’une appellation communément acceptable avec déterminatif géographique, qui sera valable à l’égard de tous et pour tous les usages (erga omnes). Une solution définitive, claire et fonctionnelle. Ainsi, notre pays voisin pourra trouver la voie de sa perspective euro-atlantique et cela est très important non seulement pour eux, mais aussi pour nous car nous voulons que tous les pays des Balkans occidentaux puissent trouver cette perspective commune, qui a un rôle stabilisateur pour la région. Nous fournirons toute aide supplémentaire nécessaire. Nous demeurons le grand investisseur, le grand voisin qui peut offrir son aide, dans un esprit d’amitié, à condition toutefois qu’il y ait respect du droit international, des relations de bon voisinage et du principe de bonne foi.

En ce qui concerne le dossier chypriote, la Grèce soutient toujours les efforts déployés par le Secrétaire général des Nations Unies. Nous sommes devant une nouvelle dynamique, car nous avons des propositions très précises du Président de la République de Chypre, M. Anastasiadis. Nous avons une proposition complète, sur des mesures de confiance concernant Famagouste, axée sur Famagouste, la ville occupée et le port et la région élargie, qui peut apporter de nouvelles idées et une nouvelle impulsion. Nous avons la nomination de négociateurs des deux communautés, ce qui est très important. Et bien entendu, il est très important pour nous que l’Union européenne soit présente, car toute solution doit tenir compte de l’acquis communautaire et être acceptée par le peuple chypriote au moyen d’un référendum. Car c’est seulement ainsi qu’une solution peut devenir légitime et viable.

Nous avons bien entendu passé en revue d’autres questions, comme l’avenir de l’ONU et la contribution de la Grèce aux procédures de l’ONU et les actions de cette dernière. S’agissant du grand problème de la Syrie, la Grèce participe au courant central européen. Nous sommes en faveur d’une solution politique au travers d’un processus de type Genève II. Nous condamnons fermement le recours aux armes chimiques et désormais un cadre a été créé – après l’accord Kerry – Lavrov – un cadre très important car il permet au Conseil de sécurité de jouer son rôle, non seulement s’agissant de la Syrie, mais aussi de toute question internationale. Car le Conseil de sécurité est l’organe qui permet de donner un sens et une perspective aux Nations Unies en tant qu’institution. Bien entendu, force est de souligner la dimension humanitaire qui est également très importante. Vingt-huit ministres des Affaires étrangères ont signé un article conjoint qui place la dimension humanitaire au cœur de la question, car nous oublions qu’en Syrie des civils, des personnes âgées, des femmes et des enfants sont tués, blessés, persécutés. Il est très important de ne pas l’oublier».

Question: Monsieur le ministre, s’agissant de la question chypriote, les Nations Unies ont défini un calendrier avec l’ouverture des pourparlers en octobre. D’un autre côté, le Président Anastasiadis met l’accent sur la question de la bonne préparation et si les préparatifs ne sont pas achevés d’ici octobre, que cette date soit repoussée. En discutez-vous avec le Secrétaire général?

Ε. Vénizélos: Le mois d’octobre a en effet été fixé comme objectif et j’espère que le travail de préparation se fera au mieux. M. Downer a d’ores et déjà commencé ses contacts avec les négociateurs des deux communautés et j’espère qu’au travers de ces processus un nouveau cadre sera défini afin de donner une nouvelle impulsion, qui nous permettra en fait de voir le vrai horizon d’une solution, dotée des caractéristiques que nous avons mentionné tout à l’heure.

Question: Avez-vous, avec le Secrétaire général, discuté de la délimitation des zones maritimes ? Que signifie pour la diplomatie grecque et la Grèce la rencontre tripartite d’aujourd’hui (Grèce – Chypre – Egypte)?

Ε. Vénizélos: L’ONU n’est impliqué dans la question des zones maritimes qu’en tant que garant de la Convention internationale pour le droit de la mer et nous avons fait les démarches requises pour toutes les questions que nous jugeons nécessaires. Et ce, au moment opportun. Nous avons fait toutes les notes verbales auprès de l’ONU.

Question: Est-ce que la réunion tripartite d’aujourd’hui accélère les évolutions s’agissant de la question de la délimitation? 

Ε. Vénizélos: Cette évolution ne concerne pas le Secrétaire général. La rencontre d’aujourd’hui de mes collègues les ministres des Affaires étrangères d’Egypte et de Chypre est très importante. Vous voyez qu’après ma visite au Caire, qui a eu lieu le 5 septembre, en quelques jours seulement, en quinze jours, nous donnons une suite tangible. Bien entendu, nous avons les pourparlers bilatéraux, au niveau technique, entre la Grèce et l’Egypte sur la délimitation des zones maritimes en Méditerranée orientale.

Question: Est-ce que cette réunion tripartite est un message adressé à la Turquie?

Ε. Vénizélos: La réunion tripartite d’aujourd’hui n’envoie aucun message particulier à qui que ce soit. Elle ne vise aucun pays en particulier, elle est en faveur de la paix, de la sécurité et de la stabilité en Méditerranée. Nous participons à d’autres initiatives et partenariats tripartites. Il est très important d’avoir des équilibres, de mobiliser tous les pays qui peuvent contribuer dans un sens, toujours celui du droit international et de la valorisation des ressources de la Méditerranée et ce, dans l’intérêt de tous les peuples, et toujours dans le cadre du droit international de la mer.

September 22, 2013