E. VENIZELOS : C’est avec un grand plaisir que j’ai accueilli aujourd’hui ici, au ministère des Affaires étrangères, mon cher ami et collègue, Yiannakis Kassoulidis pour continuer nos discussions substantielles entamées il y a quelques jours à Nicosie.
La visite de M. Kassoulidis atteste de notre volonté commune d’avoir des consultations permanentes et régulières entre les deux pays, entre les deux gouvernements, sur tout l’éventail des questions relevant de la politique étrangère et européenne.
Nous avons donc discuté, dans un premier temps, de la grande question nationale, en vue de la réunion de deux jours du Conseil national à Chypre.
Nous avons évoqué les développements européens, nous effectuerons tous les deux un déplacement à Majorque ce weekend, suite à l’invitation de nos homologues, allemand et espagnol, en vue d’engager un débat sur l’avenir de l’Europe.
Nous avons discuté du prochain Conseil des Affaires étrangères qui se tiendra lundi prochain à Bruxelles et lors duquel seront soulevées les grandes questions qui demeurent en suspens, à savoir la situation en Egypte, en Syrie et l’état d’avancement du processus de paix au Moyen-Orient.
Et, bien évidemment, nous avons discuté de la promotion de notre coopération bilatérale et multilatérale avec d’autres pays, notamment dans la région de la Méditerranée orientale, sur un grand nombre de questions.
Nous allons continuer de manière systématique notre coopération car c’est ainsi, à mon sens, que nous défendrons la politique étrangère des deux pays et nous la rendons plus efficace au sein de l’Union européenne.
I. KASSOULIDIS : Je vous remercie beaucoup. Comme vous le savez, les sentiments que j’éprouve chaque fois que j’arrive à Athènes, ce sont des sentiments que je n’éprouve jamais quand je visite d’autres pays.
Je pense que nous sommes tous les deux d’accord sur la grande nécessité pour Chypre d’avoir des consultations permanentes avec Athènes, comme l’avait aussi affirmé mon cher mais, le vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères de la Grèce, E. Vénizélos.
C’est pourquoi, la Grèce et Chypre auront de nouveau des consultations régulières comme celles engagées à l’époque où Chypre consentait des efforts en vue de son adhésion à l’Union européenne, une adhésion devenue réalité grâce au soutien de la Grèce.
Ce niveau des relations apporte des résultats et c’est justement ce genre de consultations que nous voulons promouvoir. Aujourd’hui, nous avons eu l’occasion, suite à notre rencontre à Nicosie, de passer en revue tout une série de questions, auxquelles s’est référé M. Vénizélos. En ce moment, nous sommes prêts à relever tous les défis de la façon dont nous sommes convenus.
J’espère que nous aurons bientôt l’occasion de nous retrouver ici et que M. Vénizélos aura de nouveau l’occasion de venir à Chypre.
JOURNALISTE : Question adressée aux deux ministres. Il y a quelques jours, la nouvelle sous-secrétaire d’Etat américaine, chargée des affaires européennes, Mme Nuland a afffirmé, devant le sénat américain, que le gaz naturel de Chypre constituait une force motrice pour le règlement de la question chypriote. Je voudrais votre commentaire, vu votre décision, après votre rencontre à Nicosie, de coopérer étroitement en matière d’échange d’expertise pour ce qui est des questions ayant trait à la zone économique exclusive.
I. KASSOULIDIS : J’irais plus loin, au-delà des déclarations de Mme Nuland. Je pense que le gaz naturel pour la région de la Méditerranée orientale en général, pour tous les Etats de la Méditerranée orientale, est comme le charbon et l’acier qui ont ouvert la voie pour la fondation de l’Union européenne. Nous, en tant que Chypre, considérons cela comme un moyen d’incitation en vue de pouvoir régler nos problèmes et nos différends. J’espère que tous feront preuve de la même volonté politique.
E. VENIZELOS : J’aimerais ajouter à ce que M. Kassoulidis a dit, que l’étude publiée il y a quelques jours par la Commission européenne sur l’importance économique que revêtent la déclaration et la mise en place de zones maritimes en Méditerranée, vient axer toute notre attention sur cette question. Toujours dans le cadre du droit international et toujours avec une volonté en faveur du développement des relations de bon voisinage et de l’établissement d’une coopération au profit de tous les peuples de la région.
JOURNALISTE : Qu’attendent la partie grecque et chypriote de la visite du gouvernement grec à la Maison Blanche ? Est-ce que la question chypriote fera partie des dossiers importants figurant à l’agenda de la rencontre? Quels aspects spécifiques de la question chypriote seront-ils soulevés?
E. VENIZELOS: Il est évident que la question chypriote est soulevée lors de chaque rencontre de haut niveau du gouvernement grec. Cette rencontre sera tenue entre le Premier ministre grec et le Président des Etats-Unis.
A cette occasion, force est de signaler que la journée d’aujourd’hui marque l’anniversaire du coup d’état militaire et, bien évidemment, cela impose que nous ayons tous, l’Hellénisme du monde entier, notre regard tourné vers les leçons amères de l’histoire. Car l’histoire doit nous guider en vue d’éviter que celle-ci se répète et, malheureusement, la répétition est toujours dangereuse et une expérience désagréable aussi.
I. KASSOULIDIS : L’unité de tous, la lutte contre les défis majeurs auxquels nous sommes aujourd’hui confrontés, à Chypre et en Grèce, et, par conséquent, le consensus le plus élargi possible entre les forces politiques, doivent être pris en considération afin que la future génération ne subisse pas les souffrances et les conséquences provenant des erreurs commises par notre génération.
July 15, 2013