Journaliste : Quelle position allez-vous désormais adopter s’agissant de la troïka?
E. Vénizélos : En marge de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’OTAN tenue aujourd’hui et en vue de la rencontre de demain entre le gouvernement grec et le Collège des commissaires de l’Union européenne, je fais une série de rencontres et le message que je souhaite transmettre, le message de la Grèce, du peuple grec et de notre gouvernement, est très clair : nous voulons une reconnaissance substantielle et non rhétorique des sacrifices et des grands exploits accomplis par le peuple grec.
Nous voulons que tous les partenaires internationaux comprennent ce que le marché a compris au niveau international, ce que le secteur privé a compris : que la Grèce a changé, que la Grèce sort de la crise et personne ne peut se mettre sur notre chemin, maintenant que nous parcourons les derniers mètres jusqu’à la ligne d’arrivée de cette période particulièrement difficile, qui aurait été beaucoup plus difficile, si nous n’avions pas fait ce choix certes responsable, mais particulièrement lourd, dans l’intérêt de la nation, de la patrie et de l’économie.
Nous sommes donc prêts pour tous les changements structurels, nous sommes prêts à appliquer les mesures qui ont été instituées. Mais non, le peuple grec ne peut supporter d’autres charges. Non, nous ne pouvons retirer la protection des groupes sociaux vulnérables, comme par exemple la protection de la première résidence des ménages pauvres et moyens.
Journaliste : Vous avez dit ce matin que, indépendamment de la négociation, nous avons satisfait aux modalités préalables et recevrons le prochain versement.
E. Vénizélos : C’est une question technique qui concerne le flux des paiements et le service de la dette publique et du prêt. Et c’est un autre message que nous envoyons à nos partenaires et à tous les pays, notamment la zone euro. Oui, la zone euro, le MES et le FMI nous ont octroyé des prêts. Oui, le prêt qui nous a été accordé est énorme – 250 milliards d’euros – mais il est honoré. Aucun pays ou organisation internationale qui nous a prêté de l’argent n’a couru de risque.
Et dès lors que tout se déroule sans heurts – et il n’y aura aucun problème grâce au dur travail, aux pressions et aux sacrifices du peuple grec – personne ne sortira perdant. Tout le monde y gagnera. La Grèce y gagnera tout naturellement, puisqu’elle tournera une page, et la zone euro y gagnera dans son ensemble. C’est pourquoi toute autre approche présentant la Grèce comme un pays ayant pris des prêts et n’ayant pas l’intention de les rembourser est injuste et dérisoire. Cela n’est pas vrai. Nous sommes une nation fière, des partenaires fiables. Nous avons traversé une période difficile, qui doit toucher à sa fin.
December 4, 2013