Déclarations du vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères, E. Vénizélos à l’issue de sa rencontre avec le ministre turc des Affaires étrangères, A. Davutoglu (New York, 23.09.2013)

venizelos_davoutogluA l’issue de sa rencontre avec le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu en marge de la semaine ministérielle de l’Assemblée générale de l’ONU à New York, le vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères, E. Vénizélos a fait les déclarations suivantes:

«La discussion que nous avons eue avec M. Davutoglu a été amicale et constructive tout en portant sur des questions bien précises. Il est très important que les deux pays coordonnent leurs actions dans notre région commune, à savoir la Méditerranée et l’Europe du Sud-est.  Bien évidemment, notre objectif commun est d’établir la stabilité dans la région. Par conséquent, les premières questions abordées ont porté sur la situation en Syrie et en Egypte. A notre sens, l’Egypte doit être stabilisée et doit être engagée sur la voie de la restauration des institutions démocratiques  afin que l’ensemble de la société égyptienne et tous les citoyens égyptiens puissent exprimer leur vues politiques, le principal objectif étant leur sécurité et leur prospérité.

La rencontre tripartite que nous avons eue hier soir avec mes collègues de Chypre et de l’Egypte, constitue une forme de coopération politique qui ne va à l’encontre de personne et, bien évidemment, elle n’est pas animée d’intentions hostiles à l’égard de la Turquie. Car nous voulons toujours que tous les pays de la région coopèrent dans le cadre du droit international – et notamment du droit international de la mer – valorisent les richesses de la région et œuvrent de concert dans le domaine de l’énergie. Et, bien entendu, la délimitation des zones maritimes et la valorisation de toutes les opportunités offertes par la légalité internationale est la première chose que nous devons faire dans cette région.

Nous avons également une très bonne coopération en matière de lutte contre le terrorisme, ce qui constitue une priorité internationale et nous nous sommes fixés l’objectif commun de restaurer le rôle du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies, non seulement en Syrie, mais aussi dans chaque région du monde.

Nous avons également parlé des espoirs de nos sociétés pour le développement, l’emploi et la cohésion sociale. Les secteurs privés des deux pays disposent d’immenses possibilités de coopération et nous prendrons de nouveau d’initiatives y relatives à travers les chambres de commerce et d’autres organisations entrepreneuriales.

Question: Parlez-nous de la question chypriote et d’autres questions que vous avez abordées, des ZEE.

E. Vénizélos:  Nous avons, bien évidement, discuté des évolutions relatives à la question chypriote. M. Davutoglu a eu l’occasion de s’entretenir avec M. Downer et j’aurai également cette occasion. Nous pouvons insuffler un nouvel élan au processus lié au dossier chypriote, sur la base des propositions du Président, M. Anastassiadis et puisque le gouvernement chypriote nous a demandé de rencontrer le négociateur Chypriote turc, nous sommes prêts à le faire, dès lors, bien entendu, que le gouvernement turc acceptera de s’entretenir avec le négociateur Chypriote grec. Cela est très important, il s’agit d’un nouvel élément qui insufflera un nouvel élan au dossier chypriote dont nous avons tout à l’heure parlé.

Question: Qu’ a été la réaction de la partie turque à l’égard de la réunion tripartite d’hier?

E. Vénizélos: La partie turque a demandé des informations sur le contenu et le caractère de la rencontre et j’ai répété ce que j’avais dit hier, à savoir qu’il s’agissait d’une forme de coopération. Il existe de nombreuses formes de coopération, tripartites et multipartites. L’une n’exclut pas l’autre et aucune forme de coopération n’est hostile à personne. Nous sommes ouverts à des coopérations élargies. Par ailleurs, pour nous, avoir de bonnes relations avec la Turquie, dans le cadre du droit international, constitue un choix fondamental. Nous voulons renforcer le partenariat stratégique avec la Turque et c’est justement cela que nous ferons au cours de la présidence grecque.

September 23, 2013