Déclarations du vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, E. Vénizélos à l’issue de sa rencontre avec le Président de la République de Chypre, N. Anastassiadis

Déclarations du vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, E. Vénizélos à l’issue de sa rencontre avec le Président de la République de Chypre, N. AnastassiadisNous vous communiquons ci-dessous les déclarations et réponses aux questions de la presse du vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Evangelos Vénizélos à l’issue de sa rencontre avec le Président de la République de Chypre, Nikos Anastassiadis.

«Nous avons eu une discussion tout aussi intéressante que substantielle avec le Président Anastassiadis, en présence du ministre des Affaires étrangères, M. Kassoulidis. Nous avons discuté de l’organisation de la visite du Premier ministre – que j’accompagnerai – ici la semaine prochaine ainsi que de la réunion des chefs des partis qui se tiendra ici et à laquelle nous participerons.

Nous avons par ailleurs discuté de la planification de la réunion au sommet tripartite au Caire samedi prochain, une première rencontre de ce niveau que nous préparerons au niveau ministériel. Vous comprenez son importance pour la région, pour la stabilité régionale en cette période de crise.

Et bien entendu, nous nous sommes penchés sur l’examen de la situation à Chypre, dans la région de la zone économique exclusive et du plateau continental de la République de Chypre. Nous avons discuté de l’attitude provocatrice de la Turquie, de la violation manifeste du droit international. Et bien entendu, il y a une coordination complète, une analyse et une planification en profondeur, avec modération, dans le respect du droit international et plus spécifiquement du droit international de la Mer car pour nous l’existence, la personnalité juridique internationale, la souveraineté internationale et les droits souverains de la République de Chypre sont la base d’une solution durable et équitable à la question chypriote, dans l’intérêt des deux communautés, dans l’intérêt non seulement de la communauté chypriote grecque, mais aussi chypriote turque et il faut clairement le faire comprendre à la partie turque».

JOURNALISTE: Avec, d’un côté, les Turcs qui sillonnent nos mers, les Chypriotes souhaiteraient une présence plus marquée de la part de la Grèce.

JOURNALISTE: Monsieur le ministre, selon des informations provenant de la presse grecque, la Grèce envoie, dans la région, des bâtiments de guerre, un sous-marin et une frégate. Est-ce que ces informations sont fondées ? Des décisions ont-elles été prises dans ce sens ? Est-ce que ces éventualités ont été examinées dans le cadre de la force multinationale ?

VENIZELOS: La Grèce est un pays membre de l’ONU, de l’Union européenne et de l’OTAN depuis le début des années ’50. Nous sommes membres de l’OTAN depuis plus de 62 ans. La Grèce est un pays qui respecte ses obligations internationales et participe aux missions internationales. Des missions internationales de l’ONU et de l’OTAN sont déployées dans la région élargie de la Méditerranée, missions auxquelles la Grèce participe, comme par exemple la mission de l’ONU au Liban ou encore la mission Active Endeavour en Méditerranée dans le cadre de l’OTAN. Il y a donc une présence maritime marquée de la Grèce dans la région élargie. J’en ai expliqué les raisons et c’est une réalité que nous devons toujours prendre en compte.

JOURNALISTE: Cela veut donc dire que les bâtiments de guerre se rendront dans la région ?

VENIZELOS : Mais ils existent déjà. La Grèce a une participation très importante dans la mission de l’ONU au Liban et l’ONU nous demande, en raison de la crise qui sévit dans la région, une présence renforcée au niveau éventuellement de l’envoi d’une frégate et bien entendu nous participons également à la mission Active Endeavour, en mettant à disposition un sous-marin, comme l’affirment par ailleurs certains médias. Il s’agit d’une présence maritime en Méditerranée pour les régions que j’ai mentionnées. Nos coopérations et toutes nos initiatives sont des initiatives politico-diplomatiques qui visent au maintien de la stabilité et de la paix dans la région. Tout le monde doit en tenir compte. Tous les pays doivent avoir comme seul objectif le maintien de la stabilité et de la paix. C’est le message que je transmets à la partie turque.

JOURNALISTE: Monsieur le ministre, les Nations Unies parlent de différend maritime ici à Chypre et non d’actions de la Turquie.

VENIZELOS: Non il n’y a aucun différend maritime.

JOURNALISTE: Ce sont les Nations Unies qui l’affirment ainsi que M. Eide et aussi hier à Ankara il a déclaré que la question chypriote est une question difficile qui se compliquera avec la question des hydrocarbures.

VENIZELOS: M. Eide est un homme politique très sérieux et un représentant du Secrétaire général qui peut jouer un rôle très positif dans le dossier chypriote. J’aimerais qu’il me dise personnellement  – si vous me le permettez – ses points de vue lors de sa visite qui aura lieu le 5 novembre à Athènes. Je ne veux pas entendre ses points de vue par le truchement d’intermédiaires, susceptibles de servir leurs propres intérêts dans différentes versions de la presse turque ou internationale.

Ce qui importe est de dire qu’il n’y a aucun différend entre Chypre et la Turquie pour ce qui est de la délimitation de la ZEE et du plateau continental dans la région cruciale.  La Turquie ne revendique pas sa ZEE dans cette région. Il n’y a aucun doute que cette zone est la ZEE et le plateau continental de la République de Chypre. D’ailleurs, la Turquie invoque son accord avec le pseudo-Etat. Elle n’invoque pas ses droits souverains nationaux. Les hydrocarbures, quant à eux, constituent, à mon sens, une motivation et un moyen supplémentaires visant à une solution qui soit dans l’intérêt de tous les Chypriotes et des deux communautés.

JOURNALISTE: Monsieur Vénizélos, vous n’avez pas répondu à ma question sur les sentiments d’insécurité et comment la Grèce contribuera à faire disparaître ces sentiments d’insécurité du peuple chypriote ?

VENIZELOS: Je vais vous donner une réponse concrète. Nous avons signé il y a quelques jours avec M. Kassoulidis un accord très important sur la recherche et le sauvetage qui unit la région d’information de vol (FIR) de Nicosie à celle d’Athènes, qui unit les espaces maritimes correspondant à ces deux régions d’information de vol. Il s’agit d’une évolution très importante. Par ailleurs, vous savez très bien que la Grèce et Chypre, dans le cadre de l’Union européenne, mais notamment de la politique nationale commune, font le nécessaire pour éliminer tout sentiment d’incertitude et d’insécurité.

October 29, 2014