Déclarations du vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, E. Vénizélos lors de la conférence de presse conjointe à l'issue de sa rencontre avec le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif (Téhéran, 15 mars 2014)

Déclarations du vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères,  E. Vénizélos lors de la conférence de presse conjointe à l'issue de sa rencontre avec le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif  (Téhéran, 15 mars 2014)E. VENIZELOS : Cher collègue, Zarif, je voudrais tout d'abord vous remercier de votre gentille invitation et de votre accueil chaleureux qui m'ont donné cette excellente occasion de discuter avec vous et avec votre délégation sur des questions d'intérêt bilatéral et international.

Il s'agit de notre deuxième rencontre après la première que nous avons eue en automne dernier en marge de l'Assemblée générale de l'ONU. Et cette rencontre officielle, ici à Téhéran constitue une excellente occasion pour moi de souligner au nom du gouvernement hellénique et de la Présidence hellénique du Conseil de l'Union européenne, nos liens historiques. Nous représentons tous les deux, deux civilisations historiques et ce passé historique commun constitue une excellente base commune, non seulement pour le passé mais aussi pour le présent et l'avenir.

S'agissant de la question majeure du programme nucléaire iranien, pour nous, l'accord intérimaire constitue un exploit très important. Mais maintenant notre engagement, notre vision et notre détermination est le parachèvement des pourparlers et l'atteinte d'un accord intégré en vue de parvenir à une solution définitive à ce problème et à la levée des sanctions. Mais aussi, au cours de cette période de transition, lors de cette étape de l'accord intérimaire, nous avons l'occasion de préparer certaines initiatives communes, portant sur de différents domaines, sur lesquelles on travaillera. 

Au niveau bilatéral, nous avons la possibilité d'accélérer notre coopération économique sur une série de dossiers. Et cette rencontre a été la condition politique à une série de nouvelles initiatives portant sur des partenariats business-to-business (B2B), et ce toujours dans le cadre de l'ordre légal international et des résolutions y relatives du Conseil de sécurité des Nations Unies.
Comme vous le comprenez,  la Grèce en tant que présidence actuelle de l'Union européenne et membre ancien de l'Union européenne, participe toujours audit courant dominant européen et occidental.  Mais, grâce aux liens culturels, sentimentaux et historiques, nous avons la flexibilité et la volonté de valoriser au mieux nos relations bilatérales existantes. Nous avons de nombreuses possibilités.

Notre rencontre nous a également donné l'occasion excellente d'aborder toute une série de questions régionales après la dernière rencontre tripartite du ministre, Zarif  avec les ministres des Affaires étrangères d'Azerbaïdjan et de Turquie à Van. L'occasion m'a été également offerte de présenter les positions helléniques concernant une série de dossiers internationaux. Et avant tout, sur la question chypriote, sur la question politique chypriote. Notre rencontre nous a également donné l'occasion d'échanger des points de vue sur des questions en suspens, telles que la crise en Ukraine et la crise humanitaire en Syrie. 

Cher ministre, permettez-moi encore une fois de vous faire part de mes remerciements et de ma reconnaissance ainsi que de ma volonté de poursuivre ces contacts politiques.

JOURNALISTE: [question hors micro]

E. VENIZELOS : Le devoir de l'actuelle Présidence hellénique du Conseil de l'Union européenne est de faciliter l'application sans heurts de l'accord intérimaire existant sur le programme nucléaire iranien. L’application pleine et entière et sans heurts dudit accord constitue une condition politique et pratique en vue de faciliter les pourparlers visant à l'atteinte d'un accord définitif et global. Nous avons besoin d'un accord final et notre devoir européen et international est de soutenir et de faciliter ce processus indispensable.

JOURNALISTE: [question hors micro]

E. E. VENIZELOS : Vous me donnez l'occasion d'exprimer ma reconnaissance à M.  Brahimi et notre soutien à la poursuite des efforts nécessaires à l'atteinte d'une solution politique et diplomatique en Syrie, toujours dans le cadre du processus des Conférences de Genève I et II.

Cela est très important, non seulement pour des raisons politiques et diplomatiques mais aussi pour des raisons humanitaires, car la crise humanitaire en Syrie demeure une question internationale en suspens. Il est de notre devoir international de faire face à cette crise humanitaire inacceptable en Syrie.

JOURNALISTE: [question hors micro]

E. E. VENIZELOS : Tout d'abord, permettez-moi de dire que la présidence hellénique du Conseil de l'Union européenne a des compétences bien précises.

Comme vous le savez, Mme Ashton, Haute Représentante de l'Union européenne, est la présidente permanente du Conseil "Affaires étrangères". Mais la présidence actuelle a certaines possibilités supplémentaires et a toujours le devoir et l'obligation d'appliquer les principes européens: les principes de la civilisation légale, institutionnelle et politique européenne.

De ce point de vue, la lutte contre le terrorisme est européenne et internationale.

Et, dans ce domaine aussi, nous pouvons agir de concert et c'est une excellente occasion de promouvoir cette lutte et d'avancer ensemble, toujours dans le cadre de l'ordre légal international.

March 17, 2014