JOURNALISTE: Monsieur le ministre, comment s’est déroulée la rencontre avec votre homologue américain?
Ν. ΚΟΤΖΙΑS: Ce n’était pas un briefing au sens traditionnel du terme. M. Tillerson voulait plutôt apprendre notre point de vue à l’égard de la situation dans la région, des moyens qui pourraient permettre d’instaurer la stabilité et la sécurité, des forces qui y sont présentes et leur mode d’opération.
JOURNALISTE: Avez-vous évoqué une question particulière…?
Ν. ΚΟΤΖΙΑS: Non, la discussion a porté sur le rôle de la Grèce, sur les questions de la stabilité et de la sécurité, sur les évolutions géostratégiques qui s’opèrent.
JOURNALISTE: S’agissant de la Turquie?
Ν. ΚΟΤΖΙΑS: J’ai évoqué la Turquie aussi et j’ai explicité le terme que j’ai coutume d’utiliser concernant cet état de nervosité dans lequel se trouve la Turquie.
JOURNALISTE: Quelle a été sa réaction?
Ν. ΚΟΤΖΙΑS: Je pense qu’il écoutait avec attention et intérêt.
JOURNALISTE: A-t-il soulevé la question de la base militaire de Souda…?
Ν. ΚΟΤΖΙΑS: Non, aucune discussion de ce genre n’a été engagée sur des questions spécifiques. Il écoutait plutôt ce que je lui disais, ce qui fait d’ailleurs ces derniers temps. Il a écouté mes réflexions sur ce qui doit être fait pour instaurer la paix dans la région. En outre, j’ai décliné notre position, c’est-à-dire que pour que les droits de l’homme puissent exister, il faut protéger la vie des hommes, en soulignant par extension l’importance que revêtent pour nous la sécurité et la stabilité en Méditerranée orientale et dans les Balkans. J’ai également présenté toutes ces initiatives que nous avons prises ici en Grèce ces deux dernières années, les coopérations tripartites, l’esprit de Rhodes, etc,.
JOURNALISTE: Et concernant la question chypriote?
Ν. ΚΟΤΖΙΑS: Il ne m’a pas interrogé sur la question chypriote et nous n’avons pas procédé à une analyse de ce dossier. Je pense que cette question sera plutôt abordée lors de ma rencontre avec le conseiller à la sécurité nationale.
JOURNALISTE: Avez-vous discuté de la question de l’économie ou cette question devrait-elle être abordée demain?
Ν. ΚΟΤΖΙΑS: Non, la question de l’économie n’a pas été débattue. La question que je veux soulever est la nécessité d’avoir des contacts et des rencontres entre les ministres compétents en la matière.
JOURNALISTE: Est-ce qu’une discussion a été engagée sur l’énergie?
Ν. ΚΟΤΖΙΑS: J’ai présenté les projets énergétiques qui sont mis en œuvre dans la région. Je pense qu’il est mieux renseigné sur ces questions que moi, mais je me suis référé à la façon dont nous voyons ces projets et à l’importance que revêt pour les Grecs de voir la Grèce devenir un centre de transport de différentes formes d’énergie. Je me suis également référé à d’autres projets, tels que la mise en place des réseaux routiers et ferroviaires, des réseaux en faveur de la stabilité dans la région. J’ai expliqué que les réseaux énergétiques, ferroviaires, les réseaux de coopération entre les universités et les centres de recherche sont avant tout des réseaux favorisant la stabilité et après une source de profits économiques pour nous.
JOURNALISTE: Ce que vous dites donc est qu’ils ont écouté de manière générale ce que vous aviez à leur dire.
N. KOTZIAS: Il m’a posé des questions spécifiques. Et à la fin il a fait un commentaire intéressant.
JOURNALISTE: Avez-vous parlé des Balkans, de Skopje?
N. KOTZIAS: Non, nous n’avons pas discuté de Skopje en particulier, mais lorsque je parlais des questions liées à la stabilité dans la région, j’ai évoqué l’instabilité dans nos pays voisins au nord et notre effort d’y instaurer la stabilité.
JOURNALISTE: Sur quelle question a-t-il insisté?
N. KOTZIAS: Il voulait savoir quelles sont, à mon avis, les forces qui déstabilisent la région.
JOURNALISTE: Quelles sont ces forces?
N. KOTZIAS: Vous pouvez y répondre vous-mêmes.
JOURNALISTE: S’agissant d’Israël et de l’Egypte?
N. KOTZIAS: Nous avons évoqué les partenariats particulièrement constructifs et intensifs que nous avons établis avec ces pays et j’imagine que mon homologue a écouté cela avec un grand intérêt. Je dois vous dire qu’après notre rencontre, il avait un entretien avec le ministre des Affaires étrangères de l’Arabie saoudite avec lequel j’ai eu une discussion très intéressante dans l’intervalle.
JOURNALISTE: Monsieur le ministre, une question qui n’est pas liée à la rencontre avec votre homologue américain : voudriez-vous faire un commentaire sur ce qui se passe actuellement en Europe entre les Pays - Bas et la Turquie?
N. KOTZIAS: Je pense que la Turquie essaye d’exporter sa nervosité dans des pays tiers. Je vous remercie.
JOURNALISTE: Je vous remercie.
March 14, 2017