Ν. ΚΟΤΖΙΑS : Je pense que la visite de deux jours aux Etats-Unis a été très fructueuse. Nous nous sommes entretenus avec le Secrétaire d’Etat américain, le conseiller à la sécurité nationale ainsi qu’avec son adjointe. Nous avons également eu un entretien avec le chef de cabinet de la Maison blanche et un grand nombre de hauts fonctionnaires en charge de la politique étrangère. Nous avons eu des entretiens avec des sénateurs et des groupes de journalistes, le plus intéressant étant l’entretien de ce matin avec l’agence Reuters.
Je pense que la partie américaine a bien compris notre analyse géostratégique particulière de la région et nous sommes convenus qu’il y avait un besoin urgent d’instaurer la stabilité et la sécurité dans cette région. Le rôle particulier de notre pays est un rôle de responsabilité. Nous avons mis en place une série d’institutions, telles que les relations « triangulaires » que nous entretenons avec des pays comme l’Egypte, Israël, le Liban, la Jordanie et la Palestine. Nous avons les formes de coopération quadripartites dans la région des Balkans ainsi que la coopération transfrontalière. Nous sommes en train de mettre en place de nouvelles formes de coopération quadripartites avec la Géorgie et l’Arménie. Toutes ces initiatives attestent du rôle particulier que joue la Grèce dans la région.
JOURNALISTE : S’agissant de votre rencontre avec le conseiller à la sécurité nationale, M. Mcmaster ?
Ν. ΚΟΤΖΙΑS : Alors que la rencontre était prévue pour durer 40 minutes, elle a finalement duré une heure et demi. Nous avons discuté des questions très spécifiques ayant trait au Moyen-Orient, à la Méditerranée orientale et aux Balkans.
JOURNALISTE : La question chypriote ?
Ν. ΚΟΤΖΙΑS : La question chypriote n’a pas tant monopolisé la discussion, sauf que j’ai explicité la condition nécessaire à la réussite d’une négociation. Cette condition est la définition de la question chypriote, c’est-à-dire retirer les troupes étrangères de Chypre et faire comprendre à la Turquie qu’elle ne peut pas demander des privilèges spéciaux tels que les privilèges d’intervention qu’elle souhaite avoir.
JOURNALISTE : Que pensez-vous des priorités de la nouvelle administration américaine dans notre région ?
Ν. ΚΟΤΖΙΑS : Je comprends que l’administration américaine cherche à trouver les moyens permettant de valoriser le rôle et l’importance de la politique étrangère américaine, en coopération – et d’après ce que je comprends, sa façon de procéder est différente par rapport au passé, c’est-à-dire elle est plus active et plus soucieuse de l’égalité – avec d’autres Etats, des Etats avec lesquels les Etats-Unis entretiennent des relations d’amitié.
JOURNALISTE : Sous la présidence d’Obama, monsieur le ministre, la Grèce a eu du soutien en ce qui concerne la zone euro, la dette et l’économie.
Ν. ΚΟΤΖΙΑS : Et cela va se poursuivre. Après avoir eu une première discussion sur cette question, je pense que les Etas - Unis continueront d’accorder leur soutien à la Grèce et que celui-ci sera probablement encore plus important.
JOURNALISTE : S’agissant de la crise qui se poursuit dans les relations entre la Turquie et les pays de l’Europe de l’ouest : aujourd’hui M. Erdogan s’est attaqué à Mme Angela Merkel et le ministère turc des Affaires étrangères a critiqué le communiqué émis par l’UE dans lequel cette dernière apporte son soutien aux Pays - Bas. Voudriez-vous faire un commentaire ?
Ν. ΚΟΤΖΙΑS : J’ai affirmé hier que la Turquie exportait sa nervosité. Probablement certains membres du gouvernement turc pensent qu’un affrontement verbal de ce genre pourrait aider la campagne préélectorale de M. Erdogan.
JOURNALISTE : Quelle est la position de la Grèce concernant les visites d’hommes politiques turcs avant le referendum ?
Ν. ΚΟΤΖΙΑS : La position du ministre grec des Affaires étrangères est qu’avant que des demandes spécifiques soient formulées, avec les processus y relatifs que cela implique, il n’y a aucune raison d’émettre des commentaires à cet égard.
JOURNALISTE : Une dernière question : lors du Forum économique de Delphes, l’ambassadeur américain en Grèce, M. Geoffrey R. Pyatt, a affirmé qu’il craignait un accident en Mer Egée. Est-ce que les entretiens que vous avez eus confirment cette crainte ?
Ν. ΚΟΤΖΙΑS : Nous n’avons pas eu de discussion de ce genre. Nous avons plutôt parlé du rôle du pays et notre intention n’était pas d’accuser ou de parler de tiers.
JOURNALISTE : Est-ce que la partie américaine s’est exprimée à l’égard des tensions dans les relations entre la Turquie et l’Europe ?
Ν. ΚΟΤΖΙΑS : Non, il n’y a pas eu de discussion sur cette question.
March 15, 2017