Ν. ΚΟΤΖΙΑS : Dans le cadre des initiatives que l’on a prises ces 2-3 dernières années, nous sommes venus ici pour insuffler un nouvel élan à nos relations avec la Libye et avec mon collègue, le ministre des Affaires étrangères du pays, nous avons discuté des questions ayant trait à notre coopération en matière de politique, d’économie, de culture et d’éducation. Nous avons examiné les moyens à travers lesquels nous pourrons aider la Libye à améliorer le niveau de ses consultations avec l’Union européenne et d’intensifier sa relation avec cette dernière. Nous avons débattu et nous sommes convenus d’établir de différentes formes de coopération à tous les niveaux, entre nos deux ministères des Affaires étrangères, et nous avons abordé les perspectives de la coopération entre les deux Etats, la Grèce et la Libye, dans le domaine du tourisme ainsi que dans celui de la gestion du problème majeur de l’immigration. Il est bien connu que la Libye « n’envoie pas » des migrants. Bien au contraire, les flux migratoires transitent par le pays et par conséquent, plus d’un million de personnes en provenance d’Afrique centrale se trouvent actuellement sur le territoire libyen.
JOURNALISTE : A propos de ce dernier point, quel type de contrôles pourrait établir la Libye ?
Ν. ΚΟΤΖΙΑS : Il y a deux ans la Libye avait élaboré un programme nécessitant un très grand investissement de plus de 600 millions d’euros – aujourd’hui il est probablement estimé à 1 milliard d’euros – pour la surveillance électronique et le contrôle de ses frontières au sud. L’Union européenne n’a pas encore trouvé les fonds ou la volonté pour réaliser ce projet, mais elle doit le faire afin que ce programme soit mis en œuvre en coopération avec la Libye.
JOURNALISTE : S’agissant de l’autre question majeure, celle du renforcement de l’intégrité territoriale et de l’unité de la Libye ?
Ν. ΚΟΤΖΙΑS : Nous avons souligné qu’il était nécessaire d’établir une coopération entre les forces qui sont contre le terrorisme et nous avons même affirmé que nous étions toujours à la disposition de la Libye et des autres Etats de la région en vue de jouer le rôle de médiateur. Notre pays, comme vous le savez, facilite souvent les discussions entre des pays tiers sans aucune publicité, et je pense que nous avons encore une fois renforcé les liens d’amitié qui nous unissent depuis l’antiquité avec cette région et les populations qui vivent ici.
JOURNALISTE : Quand est-ce que la Grèce rouvrira son ambassade en Libye monsieur le Ministre ?
Ν. ΚΟΤΖΙΑS : Notre Secrétaire général, M. Paraskevopoulos s’est rendu aujourd’hui à l’ambassade. Elle est très bien située, dirais-je, par rapport aux autres ambassades. Elle est située entre le bâtiment de la Cour de Cassation libyenne et celui d’un grand commissariat de police. Par conséquent, la situation sécuritaire est bonne et en décembre un comité technique se rendra sur place en vue de régler les questions ayant trait à l’approvisionnement en eau, électricité, etc,. Au début de l’année prochaine nous procéderons à la désignation de notre ambassadeur en Libye.
JOURNALISTE : Envisagez-vous, monsieur le Ministre, d’établir un partenariat tripartite avec la Libye ?
Ν. ΚΟΤΖΙΑS : Nous voulons aller dans ce sens, mais il faut surmonter une série de problèmes qui ne sont pas nos problèmes, mais de la Libye.
JOURNALISTE : Qu’y a-t-il de nouveau concernant la coopération que nous avons proposée à la Libye pour la formation de ses gardes-côtes ?
Ν. ΚΟΤΖΙΑS : Nous avons d’ores et déjà entamé cette coopération et ils nous ont même proposé de les aider aussi à la formation de la garde présidentielle. En général, comme vous le savez, il existe une tradition de formation dans notre pays des officiers de l’armée de nombreux pays de l’Afrique du nord. Ces actions dans le domaine de l’éducation ont considérablement renforcé les relations d’amitié entre la Grèce et la Libye. J’ai présenté une proposition et je leur ai dit que la Grèce était disposée à offrir sa contribution dans ce domaine en octroyant aussi deux bourses d’études aux personnes souhaitant faire des études européennes ou postuniversitaires en Grèce.
JOURNALISTE : Est-ce que des discussions sont engagées sur la ZEE ?
Ν. ΚΟΤΖΙΑS : La ZEE n’est pas une question qui préoccupe actuellement la Libye, mais elle sera bien évidemment abordée à l’avenir.
JOURNALISTE : Je vous remercie.
November 28, 2016