Excellences,
Envoyé spécial Pedersen, mon cher Geir, si vous me permettez cette note personnelle,
Chers représentants spéciaux,
Mesdames et Messieurs,
C’est avec un grand plaisir que je vous accueille en Grèce pour la réunion informelle sur la Syrie de cette année. J'espère que ce week-end sera l'occasion d'un échange fructueux sur la crise syrienne. Ce pourrait également être l'occasion de réaffirmer la ferme volonté de l'Union européenne de promouvoir la paix et la stabilité dans le Moyen-Orient élargi.
Le conflit syrien, comme nous le savons tous, a entraîné la perte tragique d'innombrables vies humaines ainsi qu'une augmentation spectaculaire des flux de réfugiés et de migrants. Il est devenu l'épicentre d'une grave crise humanitaire et d'interventions militaires illégales menées par des acteurs tiers en violation du droit international. Nous avons également assisté à l'émergence de Daesh/ISIS et d'autres réseaux terroristes et criminels.
En tant que pays du voisinage immédiat, ayant des liens très étroits avec le peuple syrien, des liens historiques, si je puis dire, y compris avec les communautés chrétiennes locales, nous avons ressenti les répercussions de première main. Dans ce contexte, nous avons essayé d'apporter notre aide de toutes les manières possibles, dans le domaine humanitaire ou en soutenant les efforts des Nations unies, en coordination avec nos partenaires de l'Union européenne. Nous avons également soutenu la protection des minorités religieuses et du patrimoine culturel.
Pour la Grèce, la communauté internationale doit s'efforcer de garantir la souveraineté, l'indépendance, l'unité et l'intégrité territoriale de la Syrie, comme l'indique la résolution 2254 du Conseil de sécurité.
Mais il s'agit également des principes fondamentaux de notre politique étrangère et nous soutenons fermement, dans le même esprit, les efforts de l'envoyé spécial Pedersen, y compris notre soutien politique et financier au Conseil consultatif des femmes. Nous considérons que l'approche progressive est la seule solution viable. Une façon de sortir de l'impasse politique actuelle.
Permettez-moi d'ajouter encore une pièce au puzzle syrien. La détérioration de nos relations avec la Russie a mis en évidence l'importance des pays arabes pour la sécurité énergétique et alimentaire de l'Europe. Par conséquent, la coopération avec et entre les acteurs régionaux devient une priorité majeure pour la Grèce, mais aussi, à notre sens, pour l'Union européenne.
Dans le même temps, la responsabilité reste un aspect assez important de cette crise. Depuis le début du conflit, nous avons été témoins de graves violations du droit international des droits de l'homme et du droit international en général. La protection de la population civile, y compris des femmes et des enfants, doit être assurée par tous. L'autonomisation des femmes est un pilier important de cet effort et une attention particulière doit également être accordée aux changements sociaux et démographiques. À cet effet, la Grèce reste déterminée à soutenir le travail de la Commission d'enquête sur la Syrie.
Mesdames et Messieurs,
Le tremblement de terre dévastateur qui a frappé la Turquie et la Syrie le 6 février a causé de grandes souffrances. Nous, la Grèce, avons offert une contribution de 4 millions d'euros pour la Turquie, un million d'euros pour la Syrie, ainsi qu'une aide substantielle en nature.
Mais, face à cette tragédie, des opportunités se sont présentées pour renforcer les échanges, malgré les défis existants. Dans le cas de la Syrie, nous devons néanmoins rester prudents et avancer conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies.
En même temps, il faut reconnaître que les pays arabes se mobilisent. Le récent rapprochement entre l'Arabie saoudite et l'Iran coïncide avec le possible retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe. L'Union européenne doit rester engagée avec ses partenaires arabes sur ces questions, en tant que partenaire international concerné.
Pour notre part, nous travaillons depuis longtemps à la mise en place d'une architecture de sécurité régionale au Moyen-Orient et en Méditerranée orientale. Une architecture fermement ancrée dans le droit international et le principe des relations de bon voisinage, où chacun est invité à s'engager avec nous, pour autant qu'il s'engage à respecter ces principes.
La Grèce, en coopération avec la République de Chypre, a investi dans des mécanismes de coopération multilatérale avec des partenaires clés, tels que l'Égypte, la Jordanie, les Émirats arabes unis, l'Arabie saoudite, le Liban, la Palestine et Israël. Ces mécanismes de coopération offrent une valeur ajoutée considérable pour nos sociétés, notre environnement et nos économies.
En tant qu'Union européenne, nous avons une responsabilité particulière en ce qui concerne la stabilité au Moyen-Orient, notre voisinage immédiat. Mon pays est déterminé à être à l'avant-garde de nouvelles initiatives visant à promouvoir la coopération entre l'Union européenne et le monde arabe. Et, bien sûr, de tous les efforts visant à atteindre notre objectif commun : la paix en Syrie.
April 21, 2023