Discours de N. Kotzias, ministre des Affaires étrangères, lors du débat tenu au sein du parlement hellénique sur la motion de censure déposée par l’opposition contre le gouvernement (Athènes, 16 juin 2018)

Discours de N. Kotzias, ministre des Affaires étrangères, lors du débat tenu au sein du parlement hellénique sur la motion de censure déposée par l’opposition contre le gouvernement (Athènes, 16 juin 2018) Ν. ΚΟΤΖΙΑS : Je vous remercie monsieur le Président. Je tiens à remercier le Premier ministre du pays des discussions, nombreuses et constructives, que nous avons eues sur la question de Skopje. Je voudrais aussi remercier mes collègues au sein du cabinet ministériel et plus particulièrement au sujet des quatre réunions que nous avons tenues sur cette question. Mais avant tout, je voudrais remercier le service du ministère des Affaires étrangères qui a soutenu, a apporté sa contribution et a travaillé de manière ferme pour cet accord. Le premier accord de ce genre à être conclu non pas avec l’ingérence des « Gryllakides  » ou des agents du service de renseignements grec mais en coopération avec le service du ministère des Affaires étrangères. 

La première question à laquelle nous devons répondre aujourd’hui est : « Qu’est-ce qui a été décidé aujourd’hui ? »

Pendant la période 1990-1992, tous les hommes politiques disaient que la conjoncture internationale avait changé et que nous ne nous en étions pas rendu compte. Aujourd’hui, la conjoncture internationale a de nouveau changé et certains veulent se comporter comme si rien n’avait changé. Pour nous, pour notre gouvernement, notre premier devoir à l’égard de notre patrie est d’étudier et de développer le rôle de la Grèce dans notre région, de la faire sortir de la crise et d’entreprendre le chemin vers la croissance tous ensemble, avec toute la région.

Personne ne veut plus que nous le règlement de la question de Skopje. Personne ne le veut plus que les Slavomacédoniens et les Albanais du pays ami.

Car ce sont les Albanais et les Slavomacédoniens qui s’inquiètent beaucoup de la présence de plus en plus marquée du fondamentalisme religieux dont l’objectif est de transformer le nationalisme albanais en islamisme et il semble que certains ne veulent pas que l’on prenne cela au sérieux.

Cet accord est patriotique car il nous permet de rassembler les forces du pays autour du vrai problème et de discuter un jour des vraies menaces qui pèsent sur le pays. Sommes-nous menacés par les pays qui ne disposent pas de l’armée de l’air ou par ceux qui sont prêts à acheter des chasseurs F-35 ?

Et il faut que nous cessions d’être prisonniers de l’histoire. L’histoire est une école qui doit nous apprendre des leçons, nous apprendre à avoir le regard tourné  à l’avenir.

Et à cet égard je voudrais dire la chose suivante : être patriote signifie être fier de sa patrie, du territoire, de la civilisation et de la tradition historique de sa patrie. Telles sont d’ailleurs les principales caractéristiques du patriotisme. Dans le cas du chauvinisme national c’est tout à fait le contraire qui se produit. Le chauviniste a un sentiment de supériorité à l’égard des autres. Il ne respecte pas la civilisation, l’histoire et les perceptions des autres peuples. Il se considère, en raison de son origine ou pour toute autre raison, supérieur aux autres.

Et permettez-moi de réagir à  un commentaire que j’ai entendu hier. Nombreux sont ceux qui nous disent : « vous créez des faits accomplis », mais ils ne disent pas que des faits accomplis sont créés à l’égard de cette question au cours des 27 dernières années et plus précisément, au cours des 70 dernières années.

Ils ne soulignent pas non plus que cet accord va créer des faits accomplis pour nos voisins aussi. En d’autres termes, n’est-il pas important que ce pays change son nom ? N’est-il pas important que ce pays change sa constitution et que par la suite il nous appartiendra de décider si nous procéderons à la ratification ? Ils vont mener les deux plus importantes actions à l’égard de leur identité et par la suite nous procéderons à la ratification. Et l’opposition affirme : «  Si nous ratifions l’accord après, vous créerez des faits accomplis ».

Je veux être clair à cet égard: il est vrai que nous faisons un compromis. Y a-t-il quelqu’un pour penser qu’un accord international pourrait être conclu sans compromis ?

Savez-vous dans quel cas il pourrait y avoir un accord international sans compromis ? Lorsqu’on a gagné une guerre. J’aimerais que la Nouvelle Démocratie nous réponde enfin : Messieurs avez-vous gagné une guerre ? Et vous ne voulez rien. Pas de compromis. On ne doit rien céder à l’autre partie.  Ils doivent voter seulement ! Pourquoi doivent-ils voter ? Parce que c’est ce que veulent M. Ivanov et M. Mitsotakis.

Et je vous demande : avez-vous jamais mené des négociations sérieuses ou est-ce que ce que votre vice-président avait affirmé, à savoir que « nous faisons une blague aux étrangers » est vrai ? Parce que vous ne pouvez pas mener des négociations sérieuses en vous penchant sur chaque point distinct. Et pourquoi ne pouvez-vous pas le faire ? Parce que vous avez une opinion différente à l’égard de chaque point.

La seule négociation sérieuse que l’on peut mener est celle menée sur une solution globale dans le cadre de laquelle on concède à l’autre partie ce qui est le plus important pour elle et l’autre partie nous concède ce qui est le plus important pour nous.

Et dans le cadre de ces négociations avec Skopje, on doit toujours avoir  à l’esprit la chose suivante : que les négociations étaient axées sur des faits accomplis avant que nous n’accédions au pouvoir. Il ne faut pas nous accuser des faits accomplis que vous avez vous-mêmes généré et des documents anciens antérieurs à notre gouvernement.

La région macédonienne a été divisée en quatre régions avec le Traité de Bucarest de 1913 et à mes yeux, il paraît que vous suivez la ligne du révisionnisme international. Vous pensez que les traités internationaux ne sont pas en vigueur, que nous ne devons pas les prendre en considération et que nous devons aller dire à M. Borisov qui est originaire de la région du Pirin de la Macédoine que : « vous ne pouvez pas vous appeler  Macédonien. Nous ne reconnaissons pas le Traité de 1913. Et M. Erdogan ne va pas reconnaitre le Traité de Lausanne et ainsi de suite…

Savez-vous sur quoi est axée la politique étrangère de la Grèce? Sur le droit international.  Quiconque pense que ce Traité international n’est pas correct, doit le dire ouvertement! « Nous voulons supprimer le droit international. Nous voulons que les autres nous cèdent tout ». Car tout le reste n’est que propagande, sans début, ni fin.

Et est-ce que vous me permettez de vous dire ce que je pense depuis le début ?  Vous voulez tous que la question soit résolue par le gouvernement de coalition SYRIZA – ANEL. Savez-vous quelle est la différence par rapport  à nous ?  Vous le cachez et vous voulez en profiter à nos dépens. C’est cela votre problème et je vais le prouver car c’est ce que vous voulez que je fasse.

Dans un accord, n’y a-t-il qu’une seule partie ? Il y a deux parties. Ces derniers jours j’entends parler d’une chose vraiment surprenante. Je suis de près la situation à Skopje. J’entends M. Ivanov dire, son parti, VMRO, la « filiale » de son parti à Athènes qui est la Nouvelle Démocratie : « Vous voulez tout leur concéder. Nous leur concédons tout : nos identités nationales, nos droits nationaux, nos préoccupations nationales ». C’est bon, nous l’avons fait.

Allons maintenant voir ce qui se passe à Skopje. Qu’est-ce que dit Ivanov ? Qu’est-ce que disent les autres ? « Voulez-vous tout livrer aux Grecs ? ». Comment pourrait-on expliquer ce phénomène ? Nous leur concédons tout et ils nous concèdent tout ?

Alexis Tsipras, faut-il révéler que nous avons deux traités pour nous faire des concessions mutuelles. Car autrement, cette politique n’a aucun sens. Le pays est divisé en deux camps à l’égard de la question de Skopje : il y a ceux qui veulent une solution et les autres qui ont fait du non-règlement un principe politique. Ce sont ceux qui ont créé tous les problèmes et c’est nous qui les réglons. Telle est la différence qui existe entre nous. Vous êtes partisans de l’inertie. Nous ne faisons rien et les faits accomplis ne nous intéressent pas.

Il y a aussi certains qui sont plus spécialistes en la matière : ce sont eux qui veulent que les questions demeurent en suspens, qui soutiennent qu’il ne faut rien faire.

Quatre, cinq ministres des Affaires étrangères, forts de leur expérience acquise à l’étranger, me disent : «  Nikola, n’en fais pas trop. Un ministre des Affaires étrangères ne sera pas critiqué et insulté s’il laisse toutes les questions en suspens. S’il règle les problèmes, il devra répondre à beaucoup de questions ».  Il s’agit donc d’une alliance du refus. C’est le même parti qui considérait la Grèce comme un pays pauvre et qui a peur de conclure un accord international car on risquerait  de perdre tout. Non, l’accord international est un progrès, la situation actuelle est bien meilleure que celle qui prévalait lorsqu’on a pris le pouvoir.

Au cours de la période où les négociations étaient menées sur la question de Skopje, la Nouvelle Démocratie a gouverné pendant 10 ans, avec sept ministres et même aujourd’hui, où je suis la situation plus attentivement, ils ne nous disent pas quelle est leur position. Quelle est leur position ? Bon, nous avons tout cédé à l’autre partie, nous sommes des hommes méchants, des hommes aveugles, des vieux. Mais vous, pourquoi avez-vous honte de ce que vous avez fait et vous ne dites rien ? Pourquoi ne pas nous avoir remis la liste des appellations que vous souteniez ?

Est-ce que certains d’entre nous ne le savent pas ? Ils parlent de diplomatie secrète et ils ignorent la diplomatie de leur parti ou bien était-ce juste des astuces, comme on pu le dire certains ?

Je vous dirai la chose suivante : il y a des moments de bonne diplomatie, comme la diplomatie exercée par Karamanlis à Bucarest. Il y a toutefois des moments de mauvaise diplomatie, comme les sept années pendant lesquelles la Grèce était en train de négocier l’appellation Macédoine-Skopje en tant qu’appellation internationale et l’appellation tout court « Macédoine » en tant qu’appellation qui serait utilisée à l’intérieur du pays.

Et c’est la continuation d’une négociation qui a été menée pendant 18 années de négociations, sur les 20, dont le principe erga omnes ne faisait pas partie. Vous dites aussi que, pour ce qui est des passeports, il faudra cinq ans pour la mise en application du principe d’erga omnes. Qui dit cela ? Ceux qui ont accepté le principe d’erga omnes pour l’usage international seulement, lorsqu’ils ont accepté cela aussi. Vous n’avez pas imposé lors de la négociation le principe d’erga omnes pour l’usage intérieur aussi.

Et permettez-moi de vous dire ce qui est le pire. Lorsqu’ au cours de ces six, sept ans, ils acceptaient que le nom « Macédoine » soit utilisé à l’intérieur du pays, quel type de dérivé acceptent ceux qui demandent que les dérivés et les adjectifs soient similaires à l’appellation de l’Etat ?

Dès lors que vous avez accepté l’appellation « République de Macédoine », comment seraient appelés les habitants de cet Etat ? Quelle serait l’appellation qui figurera sur les passeports ? A qui parlez-vous ? A qui osez-vous dire ces choses ?

Je voudrais à ce stade – et je vais soumettre tous les documents au Présidium – dire que le Conseil de haut niveau du Service m’a donné l’autorisation d’utiliser les documents qui ont  été déclassifiés. C’est la voie légale. Voyons maintenant ce qui est écrit dans ces documents! Patientez, vous le saurez bientôt!

PRESIDENT : Silence s’il vous plaît.  

G. ΚΟΥΜΟΥTSAKOS : (hors micro)

PRESIDENT : Monsieur Koumoutsakos, silence s’il vous plaît.

Ν. ΚΟΤΖΙΑS : Les textes en fonction desquels le Comité compétent en la matière rend son jugement et non pas votre enquêteur.

Ν. ΚΟΤΖΙΑS : Calmez-vous Mme Bakoyannis. Vous  êtes irritée car je ne dirai pas tout maintenant. On en parlera aussi à la fin.

Quelles étaient les appellations données par Nimetz ? Les appellations de Nimetz ont été, premièrement, «Vardarska Makedonija». Les gouvernements précédents n’ont pas accepté à mon avis cette appellation pour des raisons pratiques. Car le nom «Vardarska» peut aussi se référer au fleuve Axios qui est en Grèce et Skopje ne le veut pas car il est lié aux origines fascistes du Royaume de Yougoslavie. 

L’autre appellation, « Haute Macédoine », n’est pas acceptée par Skopje car il n’y a plus un Etat qui porte une appellation comportant l’adjectif géographique « Haut », le dernier étant la Haute-Volta, et nous ne voulons pas également cette appellation car nos archéologues disent que la « Haute Macédoine » est une partie de la Macédoine grecque d’aujourd’hui.

On ne voulait pas l’appellation « Macédoine-Skopje », car on aurait fini par appeler ce pays « Macédoine » tout court, et Skopje ne voulait pas l’appellation « Skopje-Macédoine » car on aurait fini par appeler ce pays «Skopje » tout court.

On a donc opté pour l’appellation « Macédoine du Nord ». Et j’ai entendu avant-hier les représentants de la Nouvelle Démocratie dire que : « c’est le nom le plus irrédentiste et le plus mauvais que l’on puisse donner à cet Etat ». Bon !

Toutefois, cette proposition d’appellation « Macédoine du Nord » a marqué l’un des meilleurs moments dans la négociation menée par la Nouvelle Démocratie, lorsque cette dernière ne proposait pas l’appellation « Macédoine » tout court. S’agissant de cette appellation, Konstantinos Mitsotakis,  a dit que  « l’appellation Macédoine du Nord pourrait être le résultat auquel nous cherchons à parvenir ». Lorsque Nimetz cherchait à apprendre si la Nouvelle Démocratie pouvait accepter l’appellation « Macédoine du Nord » ou « Haute Macédoine », le gouvernement grec a opté pour l’appellation « Macédoine du Nord » car cette appellation est la plus correcte et ne prête pas à la confusion quant aux données historiques plus anciennes ». 

C’est la proposition à l’égard de laquelle M. Nimetz avait dit qu’il «  accepte notre proposition – la proposition des gouvernements de l’époque – pour l’appellation Macédoine du Nord, car elle remplit le critère géographique »  et c’est la réponse que la ministre de l’époque lui a donné en 2009 (tout cela remonte à 2009). Interrogée par M. Nimetz : « Je veux te demander si ça vaut la peine de poursuivre mes efforts pour l’appellation République de la Macédoine du nord », la ministre a répondu (télégramme depuis Paris daté du 8 juillet 2009) : «  bien évidemment que cela vaut la peine ».

Comment est-il possible que le nom que nous avons revendiqué – sur lequel vous n’avez pas réussi à parvenir  à un accord – comment est- il possible que le nom pour lequel il valait la peine de continuer la négociation, comment est-il possible que le nom que vous avez choisi, sur lequel le gouvernement actuel a réussi à conclure un accord, vous cause des problèmes ?

Et avec qui objectez vous l’appellation « Macédoine du nord » ? Ne craignez pas la vérité, car la vérité est choquante ! Qui d’autre craint avec vous l’appellation « Macédoine du nord » ? Ce sont ceux à Skopje – ce n’est pas seulement Gruevski, ce n’est pas seulement Ivanov – qui ont fait toute une carrière et ont dépensé 15% du PNB du pays pour ériger des statues irrédentistes. Et vous dites, je vous entends dire hier et avant-hier que « il est inutile de s’occuper de l’irrédentisme archaïque ». Il y a toute une série de réunions du groupe de négociation des deux Etats et de M. Nimetz où le premier ou le deuxième point figurant à l’ordre du jour de la négociation était la démolition de la statue d’Alexandre le Grand et le changement du nom de l’aéroport et de l’avenue qui relie la frontière grecque à Skopje.

Dès que nous l’avons réussi, cela a cessé de vous déranger, d’être important pour vous. Pourquoi ? Parce que vous deviez avoir l’honnêteté et le courage de dire : «  Bravo Tsipras, bravo à ton gouvernement, bravo à SYRIZA et à ANEL ! Vous avez réussi à supprimer tous ces éléments irrédentistes! ».

L’appellation « Iliden » était une proposition de M. Zaev et vous pouvez en discuter avec lui si vous voulez. Nous en avons déjà fini avec la question du nom.

Il y a aussi un autre argument avancé par un ami à moi, le très respectueux professeur, M. Maniatis qui a dit que : « nous concédons la ZEE en vertu de l’article  13 de cet accord honteux ». Toutefois, l’article 13 de cet accord honteux est un article qui reprend mot pour mot et par pure coïncidence l’article contenu dans l’accord intermédiaire que vous et votre parti avez considéré comme étant une grande réussite. Mot pour mot. Seuls les nombres changent. Au lieu que ce soit l’article 18, c’est l’article 12.

Et je me demande : lorsque vous profériez des accusations contre nous, n’étiez-vous pas au courant du contenu de l’accord intermédiaire ? Vous avez attentivement lu notre accord et pendant 14 ans vous n’aviez rien compris. Et vous savez également que conformément au droit international – et telle est l’interprétation depuis l’époque de l’accord intermédiaire –  il faut qu’il y ait un accord spécial. Selon cette formulation qui a été donnée par l’ONU, à l’époque et aujourd’hui, il y aura un accord spécial portant sur les modalités de l’usage.

Existe-t-il une preuve quant au fait que vous étiez d’accord avec l’appellation « Macédoine Skopje ? ». Oui, il existe une preuve. Il y a des télégrammes, des signatures de M. Vassilakis, qui représentait le gouvernement de l’époque – et non lui-même. « Nous sommes en faveur de cette proposition et nous pouvons négocier », disiez-vous à l’époque. Et même le porte-parole du ministère des Affaires étrangères avait affirmé que «  la partie grecque a considéré, en principe, que la proposition, même si elle ne nous satisfait pas totalement, est une bonne base de discussion ».

Et à la fin de la négociation M. Nimetz vous a demandé : «  Vous en tenez-vous toujours à la même proposition ? » et vous avez répondu : « Oui, pendant  trois ans nous nous y sommes tenus mais maintenant nous avons des élections et nous ne pouvons pas soutenir publiquement ce genre de proposition ».

Et par la suite : nous, contrairement au passé, n’avons pas parlé d’ethnicité dans l’accord. J’entends, depuis deux jours, certaines personnes parler d’ethnicité. Vous devez voir l’accord, il n’y a aucune référence à l’ethnicité. Il parle de nationalité. Et si ce parlement dont la majorité des membres sont des juristes ne comprend pas la différence, je n’ai pas le temps de l’expliquer.

Toutefois, je vous dirai une chose seulement. C’est vous qui parlez d’ethnicité. Car lorsque l’accord parle d’identité et que vous dites que nous leur avons concédé l’ethnicité, c’est vous qu’invoquera de nouveau l’autre partie.

Qu’est-ce que la nationalité ? N’est-ce pas le droit d’un Etat à l’autodétermination ? N’est-ce pas une affaire aussi importante que vous la présentez parce qu’il y a la distinction qui figure à l’article 7 à savoir que  leur langue et tous les autres symboles sont slaves ?

Et pourquoi les «Slavomacédoniens» veulent-ils avoir la nationalité « macédonienne » ? Parce qu’ils veulent inclure dans un seul mot les Albanais et les Valaques d’origine turque. Et bien, cela ne nous plaît pas.

Allons voir la résolution de l’ONU du 13 juillet 2001 dans laquelle ils sont appelés des citoyens « macédoniens »… Le parti de SYRIZA était-il au pouvoir en 2001 ? Laissez-moi réfléchir… Nous étions probablement quelque part à proximité.

Aucun commentaire à l’égard de cette résolution. Il y a aussi les passeports que nous faisons tamponner à ce jour. Et sur ces passeports figure le mot
«Makedonija» et nous y apposons tout simplement un tampon. Nous nous moquons de nous-mêmes. Et la Grèce dit qu’elle ne reconnait pas ces passeports mais qu’ils peuvent être utilisés par leurs titulaires pour venir en Grèce.

Continuons. J’ai entendu parler de dirigeants, de Konstantinos Mitsotakis et d’Andréas Papandréou. Si j’éprouve une estime plus grande pour le premier, je voudrais signaler que tous les deux avaient des positions beaucoup plus rationnelles à l’égard de la question de Skopje que le parti de la Nouvelle Démocratie.

Que dit Andréas Papandréou ? Voyons voir ce qu’il dit – avec le principal parti de l’opposition s’insurgeant contre la nationalité, la langue – « Nous n’essayons pas de donner des instructions ou de faire pression sur la Yougoslavie pour qu’elle n’utilise pas le terme « Macédoine », sans se référer à l’appartenance ethnique dans le même temps », dit Andréas Papandréou « C’est leur droit, en tant que pays indépendant de faire ce qu’ils veulent chez eux ».

C’était l’époque où nous ne demandions pas l’erga omnes dans l’ARYM. «Cela ne nous intéresse pas et ne nous concerne pas, mais nous ne pouvons accepter leur intervention, quant au fait de savoir s’il existe ou non une minorité ».

Et M. Skylakakis, Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, écrit dans son livre concernant M. Mitsotakis que ce dernier a dit, le 27/6/1992, «La Grèce ne s’intéresse pas au nom interne sous lequel Skopje serait reconnu. C’est leur problème ». Et maintenant vous venez nous critiquer pour leur avoir donné des calendriers ? Je vais vous répondre au sujet des calendriers. Nous avons étudié l’Accord entre l’Allemagne de l’Ouest et l’Allemagne de l’Est, c’était l’accord d’adhésion de l’Allemagne de l’Est à l’Allemagne de l’Ouest, un pays hostile du point de vue social et économique. Combien de calendriers leur ont-ils donné pour adapter leurs documents ? Les nouveaux et les anciens ? Quatre ans. On parle de l’Etat allemand. Qu’avons-nous fait ? Nous sommes convenus avec l’ARYM que les nouveaux documents seraient émis directement avec le nouveau nom. Article 8. L’article 8 dit que les nouveaux documents doivent être émis directement sous le nouveau nom. Les anciens ? Dans un processus de cinq ans. Qu’entendons-nous par un processus de cinq ans ? Car vous ne semblez pas avoir compris.

Skopje compte actuellement une population de 1,6 million de personnes et 1 million d’immigrés. Comment insister pour que les documents de ce 1 million de personnes soient changés du jour au lendemain ? Ne faudrait-il pas qu’au moment où leur passeport arrive à échéance et que ces personnes se rendent au Consulat pour le renouvellement, le nouveau passeport porte le nouveau nom ? Ou alors vous vous imaginez peut-être que Skopje a une Police chargée de retrouver ces 1 million de migrants, d’aller frapper à leur porte pour leur faire changer leur passeport le lendemain ? Soyez raisonnable ! N’êtes-vous pas le Parti de l’entreprenariat et de l’efficacité ?

Passons maintenant à une dernière question concernant la nationalité etc. Le 30 avril 2008, l’ONU a établi une liste officielle des négociations. C’est officiel, ce n’est pas un document secret, disant ce qu’on proposé les parties et ce à quoi elles ont abouti. Et le 12e point concerne l’usage du terme « Macédoine » ou « macédonien ». Quel est le commentaire de la « seconde partie », à savoir Skopje ? Que l’autre partie ne doit pas avoir un usage exclusif. Quel est le commentaire de la partie grecque qui est officiellement consigné à l’ONU ? Que « l’autre partie ne doit pas avoir un usage exclusif des termes « Macédoine » et « macédonien ». C’est ce que vous avez concédé et ne feignez pas l’ignorance.

Ici se pose une question plus ancienne. Et quelle est cette question ? C’est la langue. Quelle est la langue ? Y avait-il une langue « macédonienne » dans l’antiquité ou en ARYM ? Non. La Yougoslavie a suivi la pratique de l’Union soviétique. Elle a créé, pour chaque groupe ethnique ou national, qu’il soit petit ou grand, un alphabet écrit et un mode d’enregistrement écrit de leur parole. Ainsi, en 1948, l’ARYM, qui à l’époque était la « République socialiste de macédoine », a créé la langue macédonienne. En 1948, il était illégal d’être de gauche en Grèce. Vous qui gouverniez, qu’avez-vous fait ? Qu’avez-vous dit ?
En 1954, cette langue a été reconnu et après la reconnaissance en 1954, Averoff…

S. VOULTEPSI : (Hors micro)

PRESIDENT : Silence Mme Voultepsi.

Ν. KOTZIAS : Permettez-moi de connaître l’histoire mieux que vous.

PRESIDENT : 5e Plénière, allons-nous au troisième tour maintenant ?

Ν. KOTZIAS : En 1959, M. Averoff, compétent en la matière, a reconnu publiquement l’existence de la langue « macédonienne ». L’avez-vous condamné pour cela ? M. Averoff est-il condamné dans l’histoire de la droite grecque ou bien est-il une idole avec son feu et sa hache ?

Puis en 1977, l’ONU est venue à Athènes et la langue cyrillique a été acceptée dans la décision interne de la « Macédoine » et dans le même temps, ce qui n’a pas été dit publiquement, il y a eu l’adoption d’un rapport de la Yougoslavie sur ces langues. Et après cela, en 1977, cette langue a été ajoutée à la liste des langues officielles de l’ONU.

S. VOULTEPSI : (Hors micro)

Ν. KOTZIAS: Allez voir la liste ! Donnez-vous la peine d’aller voir la liste.

PRESIDENT : Silence s’il vous plait. Monsieur le ministre, pourriez vous conclure dans trois minutes ?

Ν. KOTZIAS : Monsieur le Président du Parlement, j’ai droit à 18 minutes, plus 9 pour la réponse et 3 pour la deuxième réponse. Je n’ai pas encore épuisé ce temps. J’en suis encore à ma première partie, alors je vous demande de me laisser encore un peu de temps.

En 1992 et en 1994, la Grèce était absente de l’ISO, l’Organisation internationale de normalisation, qui est chargée de déterminer des normes, allant des langues jusqu’aux plaques d’immatriculation. Il n’y avait que M. Babiniotis en 1977, qui fait comme s’il était le seul linguiste, mais je me souviens que M. Babiniotis disait qu’il n’y a pas de langue démotique en Grèce et il avait à l’époque créé la nouvelle langue grecque moderne, défendant la katharevousa , pour être clair.

En fait savez-vous ce qui s’est passé et pourquoi vous criez ? Car nous vous avons surpris en train de copier et maintenant vous criez en disant que vous voulez un « 20 » !

S. VOULTEPSI : (Hors micro)

PRESIDENT : Ne soumettez pas des questions s’il vous plait.

Ν. KOTZIAS: Passons à l’Erga omnes maintenant. Au début, lorsque ce pays a été créé, la position de M. Samaras, alors ministre des Affaires étrangères était « oui, au nom de la République de Macédoine ». Que pouvons-nous faire ? C’est dans tous les documents. Je n’ai pas besoin d’ouvrir les archives du ministère. D’ailleurs M. Skylakakis en parle dans son livre, M. Varvitsiotis en parle aussi dans son livre, toutes les personnalités politiques prestigieuses de votre parti le disent.

Puis, ils ont dit « non au nom Macédoine » et cela a été la position de combat du groupe Evert – Kanellopoulos et ils ont insisté contre M. Mitsotakis. Depuis, depuis les années 1993-1994 – comme le montrent les archives – le nom composé a été accepté. Mais quel nom composé ? Un nom interne et un autre nom, international. Un nom composé seulement pour l’international. Et jusque récemment, la notion d’erga omnes n’avait qu’un sens dans les négociations : que le nom composé n’existe pas seulement pour les relations bilatérales, pour les relations entre Etats mais qu’il soit utilisé aussi dans les organisations internationales ou, selon d’autres, qu’il ne soit pas seulement pour les organisations internationales, mais aussi pour les relations entre Etats.

Si vous regardez les premières dépêches de M. Zacharakis, qui a également été votre député et qui peut vous les montrer, l’erga omnes était, comme il l’a écrit, pour tous les usages internationaux. Non pas pour tous les usages. Et maintenant vous, qui avez à un moment donné négocié cela – pour tous les usages –, vous plaignez car nous avons des calendriers pour la mise en œuvre pratique de l’erga omnes au niveau interne.

S. VOULTEPSI : (Hors micro)

Ν. KOTZIAS : L’autre partie n’en ont pas signé certains.

PRESIDENT : Madame Voultepsi, silence, s’il vous plaît.

Ν. KOTZIAS : Que disait-il pour les passeports ? Nouveau nom et nom constitutionnel, voici ce que disent les rapports : « La Grèce accepte de discuter de la proposition de M. Nimetz sur un nom interne et un nom international. La Grèce a accepté que le terme « Macédoine » soit pour usage interne ».

(Echange de conversations)

PRESIDENT : Silence s’il vous plaît !

Ν. KOTZIAS : Certains ne supportent pas la vérité. Par ailleurs, avec ce nom il y a eu modification dans la conception des passeports, qui porteraient non seulement le nouveau nom, mais aussi le nom constitutionnel du pays. Alors que notre accord ne prévoit que le nouveau nom.

Je soupçonne certains de mes amis de la Nouvelle Démocratie – j’ai de bonne relations avec certains membres du parti – d’avoir confondu le nom avec l’adjectif déterminatif. Le nom est une chose. Le principe erga omnes ne concerne pas les adjectifs déterminatifs et personne ne s’est jamais battu pour cela. Le principe erga omnes concerne le nom et le nom s’applique catégoriquement Erga omnes et c’est pourquoi je les respecte d’avoir accepté cela à Skopje. Ce principe Erga omnes n’est pas seulement pour usage externe, mais pour tous les usages.

Mais rappelons-nous comment est né le problème avec l’utilisation Erga omnes. Très simplement, la Communauté Economique Européenne avait décidé, en 1991, de créer la Commission Badinter qui avait été chargée d’examiner si les constitutions de ces pays contenaient des éléments irrédentistes ou non.

Et qu’a fait le gouvernement de la Nouvelle Démocratie à l’époque ? Il a refusé d’aller à cette commission – c’est un moindre mal certes – dont il avait voté la création. Et M. Papoulias – l’ambassadeur, pas le président, l’ambassadeur qui avait exercé les fonctions de ministre des Affaires étrangères pour vos gouvernements – avait très justement dit : « Qu’un porte-parole de gouvernement accepte la création d’une commission auprès d’une organisation internationale – que ce soit l’OTAN, la CEE, l’ONU – afin que cette commission discute de la question nationale de notre pays, avant même d’avoir assuré au préalable sa participation au sein de cette commission, est une illustration flagrante de l’ignorance et incompétence diplomatique ». C’est votre ministre qui l’a dit.

Passons maintenant aux livres scolaires. L’accusation est que nous acceptons qu’eux voient les nôtres et nous les leurs. Quelqu’un craint-il que s’ils voient les nôtres ils trouveront des violations du droit international ? C’est cela ?

S. VOULTEPSI : (Hors micro)

PRESIDENT : S’il vous plaît Madame Voultepsi.

Ν. KOTZIAS : Madame Voultepsi ce n’est pas de ma faute. Tous les Etats d’Europe, à commencer par l’Ostpolitik de Willy Brandt dans les années 1970 ont créé des commissions conjointes pour examiner les problèmes d’histoire dans leurs livres. Et le premier exemple a commencé entre l’Allemagne et la Pologne, l’Allemagne ayant tué 10 millions de Polonais pendant la seconde guerre mondiale. Et vous ne voulez même pas cela ? C’est la pratique internationale. Est-ce ma faute si vous ne la connaissez pas ? Par ailleurs, nous nous sommes retrouvés devant un dilemme…

(Echange de conversations)

S. VOULTEPSI : (Hors micro)

PRESIDENT: Madame Voultepsi, s’il vous plaît, je vous rappelle à l’ordre et vous prie de ne pas le refaire.

Ν. KOTZIAS : Il y a le nom, les noms commerciaux (brand names) des entreprises. Nous avons effectué une étude avec l’Université de Thessalonique et la Société des Etudes macédoniennes, qui n’est pas réputée être dans « notre camp » et combien d’entreprises ont été trouvées ? 3400. Et comment le problème de ces sociétés va-t-il être résolu, concernant le nom ? Au moyen d’une négociation d’une année pour chaque entreprise ?

Nous avons décidé avec la Commission européenne et l’ONU – comme dans les affaires des autres Etats car c’est cela le droit international – sauf si vous ne le voulez pas. Dites-le !

(Echange de conversations)

Ν. KOTZIAS : La Société des études macédoniennes est à Thessalonique, vous qui criez, alors que votre ignorance est flagrante.

La meilleure solution est une commission internationale pour trois ans sous l’égide de l’ONU et de l’Union européenne, laquelle, conformément aux critères de l’accord, vérifiera les droits commerciaux ; c’était le seul moyen de pouvoir les régler.

Par ailleurs, concernant l’OTAN et les questions de calendrier. J’ai ici une lettre à l’attention de M. Stoltenberg que j’ai envoyée avant-hier. J’ai ici une lettre à l’attention de l’OTAN dans laquelle j’ai rappelé – et d’ailleurs le Secrétaire général de l’OTAN l’a dit et s’est engagé publiquement – que si l’accord est ratifié par leur Parlement, ils ont le droit de recevoir une invitation de l’OTAN.

Que signifie une invitation de l’OTAN ? Commencer le dialogue avec l’OTAN. Deviennent-ils Etats membres de l’OTAN en trois jours, comme je peux l’entendre ici ? Non. Quand deviennent-ils membres de l’OTAN ? Que s’ils remplissent les conditions fixées par la Grèce. Et quelles sont ces conditions ?

C’est le dernier point de l’article 2 stipulant que la seconde partie doit faire savoir à l’OTAN qu’elle a tenu le référendum, achevé les amendements constitutionnels prévus dans le présent accord et que l’adhésion leur sera accordée. En d’autres termes, je demande votre attention, vous dites que nous nous rendons. En réalité, ils tiennent un référendum et changent la constitution afin que nous puissions leur donner le OK. Je me souviens – et je pense que vous serez d’accord là-dessus – que vous disiez toujours « Ne terminez pas la procédure de ratification avant que nous ayons obtenu le changement constitutionnel », que vous n’avez jamais demandé, jamais introduit dans une négociation. Il y a des textes dans la négociation disant que la révision constitutionnelle est contre-indiquée à l’heure actuelle – ne la demandons pas. C’est ici. Tout sera communiqué.

(Echange de conversations)

PRESIDENT: S’il vous plaît M. Kyriazis, n’intervenez pas dans des questions que vous ne connaissez pas.

Ν. KOTZIAS : Vous ai-je jamais coupé la parole ? Je vais tout donner en même temps. Vous n’allez pas me dire comment je dois m’exprimer Monsieur. Dites-le à votre parti ! Je suis libre de m’exprimer comme je l’entends dans cette enceinte.

PRESIDENT : Monsieur Kotzias, s’il vous plaît, ne répondez pas.

Ν. KOTZIAS : Un dernier point. Prenez tout, mettez-les dans l’ordre dans lequel vous les avez entendus. Et ici il y a l’Accord intermédiaire, article 13, et 4 pages du livre de Mme Strati sur la question prouvant que cette attaque n’est pas vraie.

J’aimerais dire un dernier point. Quel est ce dernier point ? Et si vous me provoquez, nous en débattrons lors de la discussion sur la question.
(Echange de conversations)

Ν. KOTZIAS : Un dernier point. Des négociations se sont tenues sans que personne ne soit au courant, pas même le Conseil ministériel. Je ne dis pas quel gouvernement a été impliqué. Cela ne m’intéresse pas. Ce qui m’intéresse, ce sont toutes ces discussions sur la diplomatie secrète, etc. Et dans ces négociations, notre négociateur avait été convoqué au Conseil de sécurité et avait dit que « la Grèce est d’accord avec tel nom, mais parce qu’elle ne peut le dire publiquement – en raison de l’opinion publique – elle ne peut conclure l’accord. Ainsi, il pourrait passer en tant que décision du Conseil de sécurité, que le gouvernement grec sera appelé à appliquer ».

(Echange de conversations)

Ν. KOTZIAS : Ne criez pas, nous entrerons dans les détails lorsque l’accord sera soumis au Parlement. Ne criez pas, nous avons été le gouvernement le plus démocratique, nous avons fait quatre séances des Conseils ministériels, nous avons informé les chefs des partis, certains ne veulent pas que je les informe, ils considèrent que je ne suis pas instruit et ils m’envoyaient leur porte-parole, nous avons tenu des séances d’information devant la Commission spéciale des Affaires extérieures – car quelqu’un a dit « Vous n’en avez tenu aucune », et il y avait des fuites vers l’extérieur – et par conséquent accepté la discussion d’aujourd’hui et nous avons un accord qui fait la distinction suivante dans les Balkans :

D’un côté, les forces à Skopje et en Grèce qui veulent des solutions au prix de beaucoup d’efforts, de l’autre il y a les forces de l’inertie, des questions en suspens et du jeu du nationalisme et non du patriotisme, les forces qui ne veulent pas des solutions, qui veulent que ces questions en suspens se pérennisent et qui se moquent des conséquences.

Je vous remercie.

June 17, 2018