Mesdames et messieurs les députés,
Ce gouvernement assume une tâche difficile qu’il doit mener à bien dans un délai très court.
C’est un gouvernement de transition ayant à réaliser un objectif bien précis.
Toutefois, cela ne doit pas servir d’alibi, ni d’excuse, s’il ne fait pas bien son travail.
Pour ce qui est notamment, de la politique étrangère, il faut être toujours prêt à parer contre toute éventualité et avoir une présence dynamique sur la scène internationale.
Dans les mois à venir, des négociations difficiles seront menées en vue de régler toutes les questions en suspens relatives à l’accord du 26 octobre.
Le ministère des Affaires étrangères fera tout ce qui est en son pouvoir pour aider le Premier ministre et le gouvernement.
Et, bien évidemment, comme la Grèce assume pleinement ses responsabilités, nous attendons de nos partenaires de mettre fin à la cacophonie de ces dernières semaines notamment, concernant une éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro.
Cette rhétorique a des répercussions négatives, car, entre autres, elle décourage les investisseurs en une période où les investissements constituent une priorité.
L’image internationale de notre pays a été gravement entachée. Cela influe sur la psychologie à l’intérieur du pays et sape la confiance de nos partenaires.
Nous devons changer le climat international en faveur de notre pays.
Nous devons corriger nos erreurs et aussi arrêter de mettre en valeur tous les éléments négatifs de la Grèce.
Nous devons lancer cet effort visant à rétablir la crédibilité de la Grèce et défendre sa réputation.
Nous devons rappeler au monde ce qu’est la véritable Grèce et sa contribution à la civilisation mondiale.
Nous devons mettre en valeur tous les éléments positifs : les ressources humaines, les infrastructures, sa position géopolitique, les perspectives d’investissement offertes et le fait que la Grèce demeure un facteur de stabilité dans un contexte volatile.
A cette fin, le consensus le plus large possible entre les forces politiques est nécessaire. Et, bien entendu, la mobilisation de l’hellénisme de la diaspora qui dispose d’énormes capacités.
Mesdames et messieurs les députés,
L’objectif stratégique de la Grèce est de défendre la paix, la stabilité et la sécurité dans son voisinage.
Dans notre voisinage du nord, les Balkans, nous cherchons à créer une zone de développement, de progrès et de coopération régionale étroite.
Cet objectif est synonyme de la perspective européenne des Balkans occidentaux.
La diplomatie grecque essaye d’insuffler un nouvel élan au processus d’élargissement. Nous sommes en train de préparer la présidence hellénique de 2014 et dans ce cadre la première réunion au sommet entre l’UE et les Balkans occidentaux après 2003.
Il va de soi que l’Ancienne République yougoslave de Macédoine est incluse dans l’intégration européenne des pays balkaniques.
Pour ce qui est de la question du nom, l’Union européenne et l’OTAN ont souligné, à travers des décisions unanimes, que le parcours d’adhésion de l’Ancienne République yougoslave de Macédoine, dépend du respect des relations de bon voisinage et, par conséquent, de l’atteinte d’une solution mutuellement acceptable.
Notre position est bien connue et claire.
La Grèce s’est acquittée de son devoir.
La communauté internationale est bien consciente de la bonne volonté et de l’attitude constructive de la Grèce ainsi que du fait que M. Gruevski est responsable pour l’impasse actuelle dans laquelle nous nous trouvons.
Dans notre voisinage du sud, l’Afrique du nord et le Moyen – Orient, la Grèce continuera de soutenir les luttes des peuples, et ce, toujours dans le respect de leur souveraineté.
Notre région nécessite le soutien stable et discret des partenaires tels que l’Union européenne, des partenaires qui ne cherchent pas à créer de nouvelles sphères d’influence.
Forte de sa relation d’amitie de longue date avec la region, la Grece constitue un pont naturel entre le monde arabe et l’Europe.
Notre choix stratégique d’approfondir nos relations avec Israël vient compléter notre politique multidimensionnelle, dans la région. Nous avons la possibilité de jouer un rôle plus essentiel dans les efforts visant à régler la question palestinienne. Par ailleurs, nous créons des opportunités de coopération entre les deux pays.
Mesdames et messieurs les députés,
Nous voulons avoir de bonnes relations avec la Turquie. La grande majorité des forces politiques a soutenu ce choix politique. Mais je parle de relations qui seront développées dans le stricte cadre du respect du droit international et de la souveraineté nationale.
Nous continuerons d’œuvrer en faveur de l’avancement mutuellement profitable de nos relations bilatérales. Il faut, toutefois, faire clairement savoir à toutes les parties que la Grèce ne fait aucune réduction pour ce qui est des questions relevant de sa souveraineté nationale et elle est déterminée à défendre ses intérêts et droits.
La Grece a fait preuve de la sincerite de ses intentions. Nous soutenons la perspective europeenne de la Turquie a condition, bien entendu, que cette derniere respecte les criteres et les modalites prealables de l’Union.
La réalisation des progrès au niveau du dossier chypriote et le respect des obligations que la Turquie a assumées vis-à-vis de l’UE, pourraient donner un élan important à sa perspective européenne.
La Grèce soutient avec constance les efforts du Président de la République de Chypre en faveur du progrès des négociations. Malheureusement, l’intransigeance de M. Eroglu et de la partie turque entravent ce progrès, comme cela est apparu lors de la dernière rencontre.
En outre, les menaces et les actions de la Turquie, qui contestent l’évidence, à savoir le droit souverain de la République de Chypre d’exploiter ses richesses naturelles, vont à l’encontre du droit international et ont été condamnées par la communauté internationale, puisqu'elles sont déstabilisatrices pour la région. Nous disons haut et fort à la Turquie qu’elle se doit de respecter le droit international.
Il est manifeste que la délimitation des zones maritimes entre les pays de la Méditerranée orientale créé non seulement d'importantes opportunités économiques, mais aussi joue un rôle de catalyseur pour la paix et la sécurité régionales. La politique de la Grèce est la délimitation de toutes les zones maritimes avec ses voisins.
La Convention des Nations Unies sur le droit de la mer fait partie de l’acquis communautaire. Par conséquent, le respect, la signature et la ratification de cette convention est un élément fondamental à la perspective européenne des pays candidats à l'adhésion.
La Grèce, en tant qu’Etat côtier et Etat membre de l’UE ne renonce à aucun de ses droits souverains. Et certes, la zone économique exclusive ne peut constituer une exception à ce principe fondamental et à notre position en termes de politique étrangère.
Mesdames et Messieurs les députés,
Pour remédier à la crise, la Grèce doit créer de nouvelles opportunités au niveau mondial. Nous poursuivrons notre étroite coopération avec le gouvernement américain. Nous réchaufferons notre relation historique avec la Russie et nous œuvrerons en faveur de l'approfondissement du partenariat avec la Chine. Dans le même temps, nous devons nous efforcer d'élargir les horizons de la Grèce vers les puissances économiques émergentes de l’Asie – l’Inde, qui est un grand pays – de l’Afrique, de l’Amérique latine et du Golfe. Nous pouvons développer nos relations économiques avec tous ces pays.
Le ministère des Affaires étrangères joue un rôle déterminant dans l’ouverture du pays à l’international. Nous devons, en coopération avec le ministère de la Culture et du Tourisme, promouvoir la diplomatie culturelle et renforcer davantage le flux de touristes vers notre pays.
Les services du ministère soutiennent les entreprises grecques actives à l’étranger ou souhaitant y exercer une activité.
Nous devons dans le même temps mettre en avant les opportunités d’investissement qui s’offrent en Grèce.
Nous devons valoriser la position géopolitique du pays, pour la mise en œuvre d'importants projets relatifs au transport énergétique.
Les signes perçus dernièrement et montrant l’intérêt marqué de la Bulgarie pour le projet relatif au gazoduc Burgas – Alexandroupolis revêt un caractère positif.
Cette coopération s’inscrit dans le cadre de la stratégie élargie de l’UE en faveur du renforcement de la sécurité énergétique de l’Europe par le biais de la diversification des sources d'énergie et de voies de transport énergétique. Cela demeure bien entendu une priorité de notre pays.
Mesdames et Messieurs les députés,
Dans le cadre de l’effort national de notre pays, le rôle du ministère des Affaires étrangères revêt une importance cruciale. Toutefois, il est appelé à jouer ce rôle tout en ayant des moyens limités en raison de la conjoncture économique et de la baisse importante de sa part du budget, une baisse de l'ordre de 40% environ qui est la plus importante comparé aux autres ministères. Les cadres du ministère des Affaires étrangères continueront de donner le meilleur d’eux-mêmes pour représenter dignement leur pays.
Il va de soi que la politique étrangère implique la meilleure entente possible. Il est donc important d'organiser des séances d'information et des débats dans le cadre du Comité Affaires étrangères et Défense nationale du Parlement hellénique. En outre, le Conseil national sur la politique étrangère constitue un important outil dans ce sens.
Mesdames et Messieurs le députés,
En cette période cruciale, nous devons soutenir l’effort national et mettre de nouveau la Grèce sur la voie de la reprise.
Nous travaillerons tous ensemble pour commence à restaurer notre crédibilité au niveau international.
Nous ne devons plus être la cible de paroles excessives.
Nous devons valoriser nos capacités, tout en corrigeant nos erreurs.
Chacun de nous contribue à façonner l’image du pays à l’étranger.
Nous devons donc, nous les premiers, mettre en avant les points positifs de la Grèce, croire en nos forces et armés d’une confiance absolue, nous devons redonner à notre pays la place qu’il mérite.
November 16, 2011