Monsieur le Président, je vous remercie. Je vais tenter d’être bref car le débat a déjà dépassé les trois heures. J’aimerais remercier mes collègues pour leurs interventions et le climat positif et calme qui est habituellement de mise lorsqu’il s’agit de questions relevant du ministère des Affaires étrangères.
J’aimerais amorcer mon propos en expliquant l’important volume de ce texte législatif. Ce texte législatif entend consolider et actualiser cinq décrets présidentiels, trois lois et des statuts. A savoir la loi 3566/2007. C’est ce qui explique sa taille. J’ai écouté avec attention les remarques, à savoir que la partie organisationnelle pourrait prendre la forme d’un autre texte législatif et ne pas être intégrée dans la loi. Or, je me dois de vous dire que la KENE (commission chargée de la préparation des lois N.d.T.) n’en a pas décidé ainsi et que pour l’avenir il y a, à l’article 20 du texte de loi, une clause d’habilitation qui – toujours selon l’avis de la KENE – prendra la forme d’un décret présidentiel et non d’une décision ministérielle. C’est ce qui apparaît et je pense que c’est le point de vue correct.
Donc, en réalité, le choix qui se présentait à nous était soit celui d’un décret présidentiel pour la partie concernant les statuts, soit celui d’une loi. Le choix de la loi a été adopté avant tout car il permet un débat détaillé que j’apprécie tout particulièrement. Ce n’est pas un texte de loi en tant que proposition gouvernementale « en bloc » qui est introduit et merci d’avoir reconnu qu’il n’est pas introduit par la procédure de codification, bien qu’il aurait pu être introduit ainsi. C’est le débat qui est recherché, le dialogue et personne au ministère ne prétend être infaillible.
Toutes corrections, réflexions, discussions sont bien entendu les bienvenues. Cependant, j’explique la longueur de ce texte et la raison pour laquelle les statuts ont été inclus dans la loi. Cette loi était nécessaire, M. Loverdos, car elle incorpore la diplomatie économique qui ne faisait pas partie du portefeuille du ministère des Affaires étrangères.
Elle incorpore la diplomatie publique qui ne faisait pas partie du portefeuille du ministère des Affaires étrangères. De plus, elle intègre la Diaspora grecque au cœur même du ministère des Affaires étrangères. Ce qui n’était pas le cas. Donc il n’y avait pas de choix ; ce texte législatif était nécessaire. Par ailleurs, cette loi ne constitue pas l’ensemble de la réforme dans ce secteur particulier. Elle est juste la première étape, aussi volumineuse soit-elle.
La réforme comprend la transformation numérique du ministère, ce qui est en train de se produire et est absolument nécessaire. La réorganisation de l’académie diplomatique est également absolument nécessaire. La réforme du ministère avec l’incorporation de la diplomatie économique n’est pas envisageable si nous ne réformons pas également la diplomatie académique. Aussi bien le cursus que le mode d’enseignement.
Par ailleurs, la restructuration des missions à l’étranger revêt également une importance capitale et celle-ci n’est pas contenue ici. Je crois – du moins du point de vue de Elliniki Lissi et de KINAL également – que j’ai entendu la remarque selon laquelle la répartition des missions à l’étranger n’est pas bonne. D’ailleurs, M. Mylonakis a fait une déclaration initiale dans laquelle il a affirmé qu’il était entrain de lire le texte législatif. Où a-t-il lu dans le texte législatif qu’il était question de missions à l’étranger et de proportionnalité ? Cela ne figure pas dans le texte législatif. On doit lire ce qui existe dans la loi et non ce qui n’existe pas.
Et la dernière chose est la réforme de l’Organisation d’assurance de crédit à l’exportation. Tout cela doit constituer le nouveau cadre du ministère. Grâce à ce texte législatif, le ministère est organisé autour de trois piliers.
Les relations internationales, les relations économiques et l’extraversion ainsi que la diplomatie économique et la Diaspora grecque.
J’entends bien l’argument de la création à l’avenir d’un secrétariat de la diplomatie publique autonome. Mais permettez-moi de vous dire qu’avec les ressources humaines et les capacités dont nous sommes dotés à l’heure actuelle, je pense qu’il y a un grand nombre de synergies qui peuvent être accommodées. Tout comme la pensée fondamentale sur la Diaspora grecque, et j’accepte d’ailleurs votre observation M. le Président, simplement s’agissant du terme « Conseil », celle-ci est dans la Constitution. Par conséquent, il n’est pas possible de changer au moyen de la loi.
Mais la Diaspora grecque est un important chapitre de notre diplomatie publique. Pour être franc, vue la situation économique de notre pays, c’est sans doute le chapitre le plus important de notre diplomatie économique.
Deux Secrétariats généraux sont mis en place. Le Secrétariat général des Relations internationales et économiques et le Nouveau secrétariat général des Grecs de l’étranger et de la Diplomatie publique qui résulte de la fusion de ces deux services.
Je pense que tout le monde consent à la reprise des activités du Conseil des Grecs de l’étranger. La réduction du nombre d’unités organisationnelles est désormais indispensable. Je reviendrai là-dessus puisque vous avez eu la gentillesse de me faire certaines remarques bien concrètes à cet égard, et je vous expliquerai mon raisonnement.
La nouvelle Direction de la Planification stratégique et opérationnelle répond à une nécessité bien évidente. Quelle est la critique émise dans celle salle contre le ministère des Affaires étrangères ? Critique qui est cependant, à mon sens, injuste et indûment exercée. Quel est l’argument avancé traditionnellement par l’opposition ? Vous ne disposez pas de stratégie. Mais, ne devrait-on pas avoir au sein du ministère une direction chargée de l’élaboration de cette stratégie laquelle, par la suite, répartira les tâches entre les différents services du ministère ?
En outre, il est absolument nécessaire de mettre en place au sein du ministère un centre – un think tank – chargé de l’élaboration de la politique étrangère. Tout comme il est absolument nécessaire de créer une nouvelle structure consacrée à l’assistance au développement et à l’assistance humanitaire, car l’YDAS (le Service de coopération internationale en matière de développement) pour l’une ou pour l’autre raison dans le passé – n’abordons pas les erreurs du passé car cela ne servirait à rien dans le cadre de la présente discussion – a cessé en réalité de fonctionner. Il est devenu une source de problèmes. Outre cela, il ne sert à rien.
Une Direction de l’éducation et du développement des ressources humaines est également mise en place. Il est impensable d’imaginer un tel ministère sans cette direction puisque les ressources humaines constituent son principal capital. Il s’agit du ministère des Affaires étrangères. Il fonctionne à l’aide de ses ressources humaines. Il doit donc y avoir une direction en charge de la formation et du développement des ressources humaines.
La rationalisation des postes statutaires est donc bien évidente. Je vous remercie d’avoir constaté que les postes supprimés n’ont jamais été occupés. On ne supprime pas des postes qui sont occupés. J’espère que les 800 postes destinés aux agents diplomatiques seront tous remplis chers collègues. Et, bien évidemment, je note le soutien unanime du parlement en faveur de l’augmentation du budget du ministère – position que je partage également – et on verra comment je pourrai concrétiser ce projet.
Une critique a bien évidemment été exercée au sujet du budget du ministère. Comme vous le savez, le budget du ministère ne fait pas l’objet du présent texte de loi. Toutefois, je suis tout à fait d’accord avec vous sur le fait que le budget est très serré. Il a été la cible privilégiée des coupes faites traditionnellement pendant les années précédentes quel que soit le gouvernement au pouvoir. Indépendamment du gouvernement ou du parti au pouvoir, le budget du ministère était toujours amputé ce qui a résulté au budget rachitique actuel.
S’agissant de la question des directions, vous avez critiqué la suppression de la direction de la Chine. La direction de la Chine n’était pas autonome. Il y avait la « Direction de la Chine, de la Corée du Nord, de la Corée du Sud et de la Mongolie » qui est devenue « Direction de l’Asie et de l’Océanie ». Cette même logique régit le texte de loi dans son ensemble. Je cite cela à titre d’exemple. La même chose est également valable pour les Etats-Unis. Pourquoi ? Car désormais la logique de la mondialisation impose qu’une direction prenne en considération les rapports de force plus généraux dans le cadre d’un groupe de pays.
Et cela ne peut être fait séparément. Cela dit, dans le cadre d’une subdivision plus grande, il existe bien évidemment une unité autonome qui est chargée de la Chine, de taille moins grande, mais plus on monte vers les échelons supérieurs, plus on doit avoir une vision globale.
C’est à ce besoin que répond, et telles sont les tendances modernes, le présent texte de loi. On verra si cela s’avère efficace. Ce n’est pas garanti. J’aimerai être tout à fait franc à cet égard. Rien n’est garanti dans la vie.
Il s’agit en effet d’une nouvelle approche. Elle est mieux servie à l’aide des ressources humaines plus limitées dont nous disposons actuellement. Si cela ne s’avère pas efficace, on ne reviendra pas au modèle précédent où il n’y avait pas de direction séparée pour chaque Etat, mais probablement on aura des unités plus petites.
Toutefois, l’interconnexion par exemple de l’économie et de la politique de la Chine avec l’Océanie est actuellement une chose évidente. Absolument évidente. C’est-à-dire, quelle est la direction chargée des questions relatives à la Mer de Chine méridionale ? Vous voyez ce que je veux dire.
Pour ce qui est maintenant de la question du délai fixé pour le présent texte de loi. Je pense que le temps a été suffisant. Je pense qu’un ou deux collègues ont affirmé que le temps n’était pas suffisant. Nous en avons discuté au sein du Conseil sur la politique étrangère. Au-delà des consultations formelles, on a fait circuler le présent texte de loi et demandé instamment à toutes les parties prenantes ainsi qu’aux organisations syndicales d’apporter leurs idées.
S’agissant maintenant de la question du système de missile Patriot. J’évoque cette question car la position du gouvernement à cet égard est bien claire. Le gouvernement signera un accord avec l’Arabie saoudite sur les missiles Patriot. Toutefois, les missiles Patriot ne sont pas une arme offensive, mais défensive. Cette arme ne va à l’encontre de personne. Elle défend l’espace aérien d’un pays. Il faut que nous soyons clairs à cet égard. Nulle part la Grèce ne se comporte comme une puissance offensive.
S’agissant de la couverture sociale, je suis tout à fait d’accord avec vous. Cette question relève du ministère des Finances. On verra si nous pourrons ensemble trouver les moyens permettant d’apporter une meilleure solution à cette question. Le problème a été bien décrit tel qu’il a été soulevé. Je partage tout à fait les opinions émises quant à cette nécessité ainsi que les solutions proposées. Si on ne peut pas apporter une solution bien claire, on essayera d’apporter une solution ad hoc. Quoi qu’il en soit, il est évident que le diplomate affecté à un poste dans un pays qui ne fait pas partie de l’Union européenne, ne peut être privé de couverture sociale. Cela est incontestable.
Mesdames et Messieurs,
Chers collègues,
Je vous remercie beaucoup d’avoir participé à cette discussion. On aura le temps lors du débat qui sera tenu séparément sur chaque article du présent texte de loi ainsi que lors de la deuxième lecture et de la discussion en séance plénière d’apporter des améliorations à ce texte. Je répète que personne ne se croit infaillible et je suis toujours à votre disposition en vue d’apporter des améliorations qui peuvent servir notre cause commune qui est l’exercice d’une politique étrangère efficace de la part de notre patrie.
Je vous remercie
February 19, 2021