Discours du ministre des Affaires étrangères, Giorgos Gerapetritis, lors de l'événement du ministère des Affaires étrangères intitulé « Initiatives institutionnelles pour l'égalité des sexes » (Athènes, 19.11.2024)

Discours du ministre des Affaires étrangères, Giorgos Gerapetritis, lors de l'événement du ministère des Affaires étrangères intitulé « Initiatives institutionnelles pour l'égalité des sexes » (Athènes, 19.11.2024)

Honorable Haut-commissaire, chers amis,

Aujourd'hui est un grand jour pour le ministère des Αffaires étrangères de la République hellénique. La présentation du plan d'action pour l'égalité 2024-2027 est, je pense, l'incarnation d'une nouvelle philosophie et d'une nouvelle logique, qui imprègne non seulement le ministère des Αffaires étrangères, mais aussi l'ensemble de l'administration publique grecque.

À partir de 2019, l'option était d'en faire des actions horizontales sous la forme de plans d'action gouvernementaux qui occuperont la matière dont relèvent davantage de ministères. Ainsi, nous avons la Stratégie nationale pour les droits des personnes handicapées, nous avons la Stratégie nationale pour la protection des femmes, des enfants, la Stratégie nationale pour les personnes LGBTQI. Une logique qui fait ressortir la nécessité de protéger les catégories vulnérables de citoyens. Ceux qui, pendant de nombreuses décennies, ont été marginalisés, ciblés ou sous-représentés. Ce faisant, nous soulignons la nécessité d'une société qui ne soit pas seulement égale en droit, mais aussi dans la pratique, dans l'application.

C'est pourquoi j'ai le grand plaisir de présenter aujourd'hui le plan national, qui - permettez-moi de le souligner et je le dis toujours avec fierté - est le fruit du travail des employés, du personnel du ministère des Αffaires étrangères. Vous seuls, en particulier Mme Angelatou, M. Aktypis, qui est le chef du Bureau de l'égalité - une innovation que nous avons introduite au cours de l'année écoulée - avez fait le travail en coopération avec le personnel compétent du ministère des Αffaires étrangères. C'est ainsi que nous disposons aujourd'hui de ce texte, qui sera en fait notre guide pour les années et les décennies à venir.

Je tiens à souligner que c'est une occasion particulièrement heureuse d'accueillir aujourd'hui, en visite officielle, M. Volker Türk, le Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme. Et je pense que nous n'aurions pas pu trouver une meilleure occasion que celle-ci, Monsieur le Haut-commissaire, cher Volker. Un homme qui a consacré sa vie à la protection des droits.

Mais je tiens à dire - nous avons eu une longue discussion privée avec le Haut-commissaire - que ce n'est pas un bon moment pour les droits. Ce n'est pas non plus un bon moment pour l'égalité. Malheureusement, alors que de multiples guerres font rage, que des hostilités sont en cours dans de nombreuses parties du monde, avec des situations de guerres civiles, de pauvreté, une grande partie de la population mondiale, qui n’a même pas d'infrastructures de base, n’a pas accès à l'essentiel, à l’heure où les inégalités se creusent et où les droits sont affectés, nous devons nous protéger. Nous devons revenir aux fondamentaux des libertés. Chercher le vrai sens d'un État qui ne soit pas seulement un État superficiel qui soutient ses citoyens, mais un État qui s'adresse à ses citoyens. Un État inclusif, qui ne laisse personne de côté. Telle doit être notre ambition.

Ici, au ministère des Affaires étrangères, dès le premier jour où nous avons pris nos fonctions, outre la création du Bureau de l'égalité, dont le bilan est particulièrement remarquable, nous avons également essayé, dans la pratique, de mettre en évidence la nécessité d'être un ministère qui n'opère aucune discrimination. Un ministère où chacun est représenté, où chacun s'exprime et où chacun peut se sentir libre de travailler, de se positionner, d'exprimer son point de vue sans craindre d'être fragilisé dans son travail ou de faire l'objet d'une quelconque hostilité.

En cela, comme toujours, nous sommes aidés par la Commission nationale des droits de l'homme, organe consultatif de l'État, indépendant, souvent critique. Et la Présidente, ma chère collègue, Mme Maria Gavouneli, qui est toujours à l'avant-garde de la protection des droits. Cette collaboration nous amène aujourd'hui, en même temps que le rapport sur l'état réel de l'égalité entre les femmes et les hommes, à présenter notre propre plan d'action.

Je voudrais souligner qu'en ce qui concerne en particulier la parité hommes femmes au ministère des Affaires étrangères, nous sommes pionniers au sein de la fonction publique. Nous sommes parvenus, dans des conditions défavorables à la représentation des femmes, à ce que le personnel du ministère des Affaires étrangères soit largement composé de femmes, à plus de 50 %, et à ce que 46 % des postes de responsabilité soient occupés par des femmes. Et nous approchons déjà les 40 % de représentation des femmes dans le corps diplomatique. Il s'agit d'un effort conscient, qui a commencé et qui se poursuivra. Nous sommes heureux de constater que dans les concours d'entrée au corps diplomatique aussi, la représentation des femmes est au moins égale. Je pense que cette tendance se poursuivra et se renforcera.

Vous verrez dans le plan qui sera présenté par la secrétaire générale du ministère, Mme Angelatou - qui a fait un excellent effort pour pouvoir améliorer non seulement les services mais aussi les politiques du ministère des Affaires étrangères - une série d'actions qui sont novatrices à plusieurs égards, mais aussi évidentes. Pour nous, la vision est d'atteindre un point de compréhension où aucun plan d'action ne sera nécessaire, parce que les inégalités n'auront plus lieu d’être. Les politiques d'égalité qui vont de soi et qui sont inhérentes à la valeur humaine auront été tellement intégrées qu'aucune action active de la part de l'État ne sera nécessaire pour ce qui va de soi. Pour l'égalité devant la loi, pour l'égalité de représentation, pour l'interdiction de la discrimination pour quelque motif que ce soit. C'est pourquoi nous poursuivrons notre grande lutte pour l'État inclusif auquel nous aspirons tous.

En fin de compte, ce qui distingue un État civilisé, un État de droit, c'est son attitude à l'égard de la liberté et de l'égalité. Et nous y travaillerons de toutes nos forces.

Je vous remercie de votre attention. Merci, Monsieur le Haut-commissaire.

November 19, 2024