Discours du ministre des Affaires étrangères Nikos Dendias via un message enregistré lors du 4e colloque sur le droit international et la politique internationale de la société hellénique de droit international et de politique internationale - « 40 ans depuis la Convention de Montego Bay sur le droit de la mer de 1982 » (Rhodes / Castellorizo, 12.09.2022)
Membres honorables,
Mesdames et messieurs,
C'est avec grand plaisir que je m’adresse à la conférence de cette année, notamment à l'occasion du 40e anniversaire de la signature de la Convention sur le droit de la mer, l’UNCLOS.
Une convention à laquelle notre pays attache la plus grande importance.
La Convention peut également être appelée la « Constitution des océans », et cette description n'est pas une exagération verbale.
Comme je l'ai constaté lors de ma récente visite en Asie, c'est une description utilisée par nombre de mes homologues asiatiques, entre autres.
L’UNCLOS est un cadre réglementaire complet, une garantie de stabilité et de légalité dans les activités des États en mer.
Pour notre pays, l’UNCLOS est la boussole, l' « Évangile » de notre politique étrangère.
Plus de 165 pays l'ont déjà ratifiée.
Et même les pays qui ne l'ont pas fait, comme les États-Unis, appellent à sa mise en œuvre complète et inconditionnelle.
L’UNCLOS fait partie du droit coutumier.
Conformément aux règles de la Convention, notre pays a pris ces dernières années un certain nombre de mesures significatives et bénéfiques au niveau national.
Et je suis fier d'avoir participé à ces actions.
À l'accord de délimitation maritime avec l'Italie en juin 2020.
À l'accord de délimitation partielle de la ZEE avec l'Égypte en août 2020.
La Grèce a déclaré à plusieurs reprises qu'elle avait l'intention et était prête à entamer des négociations avec d'autres pays voisins en vue de conclure des accords similaires sur la base du droit international.
À cette fin, nous sommes convenus avec l'Albanie de soumettre la délimitation des zones maritimes des deux États à la Cour internationale de justice de La Haye.
En pleine conformité avec les dispositions de l'UNCLOS. En outre, notre pays a ainsi exercé son droit d'étendre sa zone côtière à 12 miles nautiques dans la zone de la mer Ionienne. Et il se réserve le droit de l'exercer dans d'autres zones de son territoire.
Malheureusement, un seul pays de la région, la Turquie, refuse obstinément d'accepter l'évidence et d'appliquer l’UNCLOS.
La violation par la Turquie des règles du droit international de la mer est une source de tension et d'instabilité.
-La menace de recourir à la force si la Grèce exerce son droit d'étendre la zone côtière de 12 milles nautiques,
- la promotion de la théorie de la « patrie bleue », et
- l’accord illégal turco-libyen,
sont des éléments de la transgression turque. Tous ces éléments constituent des violations flagrantes du droit international et compromettent sérieusement toute tentative de résolution pacifique du seul différend qui nous oppose au pays voisin.
Notre pays soutient et promeut constamment des positions et des solutions dans le cadre de la Convention, qui, après tout, fait également partie de l'acquis européen.
Après 40 ans, elle est plus que jamais pertinente et efficace pour relever les défis mondiaux.
Et la nécessité de garantir son intégrité est plus urgente que jamais.
C'est pourquoi la Grèce continuera à défendre ses intérêts et ses droits, toujours sur la base de l’UNCLOS.
Je voudrais ajouter que la Grèce, dans le cadre de son rôle actif au sein du Groupe des Amis de l'UNCLOS à l'ONU, prend des initiatives pour souligner l'importance de l'UNCLOS pour la stabilité et la paix.
Dans ce contexte, l'organisation par la Grèce de la conférence « Our Ocean » en 2024 vise notamment à mettre en avant l'aspect de la protection de l'environnement dans le cadre des dispositions de l’UNCLOS.
Je vous souhaite tous mes vœux de succès !
September 12, 2022