« Honorables invités,
Mon cher collègue,
Tout d'abord, je tiens à vous féliciter à l'occasion du 30e anniversaire de l'indépendance de l'Ukraine.
Le 30e anniversaire de l'indépendance de l'Ukraine est aussi – permettez-moi de le dire - une année emblématique pour mon pays, la Grèce. Cette année, nous célébrons le 200e anniversaire du début de notre guerre d'indépendance. Et ce qu'il est important de mentionner ici, à Kiev, dans la capitale de l'Ukraine, c'est que nous nous souvenons toujours que notre guerre d'indépendance, notre révolution, a commencé en Ukraine. Nous nous souvenons toujours qu'Odessa était la ville où la Société des Amis - en Grèce, nous l'appelons « Filiki Etairia » - a été fondée en 1814. Une société dont le seul but était de fonder un État grec indépendant.
C'est pourquoi cette ville ukrainienne, mais aussi l'Ukraine en tant que pays, sont si proches de notre cœur de Grecs. Et c'est l'une des nombreuses raisons pour lesquelles la Grèce est, et sera toujours, prête à aider l'Ukraine dans ses aspirations européennes. Nous pensons que vous appartenez à l'Union européenne, à côté de nous. Dans ce contexte, l'Ukraine est un partenaire prioritaire pour l'Union européenne, tant sur le plan bilatéral que dans le cadre du Partenariat oriental.
Au cours des dernières années, l'Ukraine, avec le soutien de l'Union européenne, a pris des mesures essentielles pour mettre en œuvre des réformes très complexes, mais aussi très ambitieuses. Et il était très intéressant d'écouter le discours de votre Président, qui a mentionné l'ambition comme thème principal. Le succès de ces réformes est essentiel pour un avenir meilleur pour l'Ukraine. Un avenir de coopération étroite avec l'Union européenne, dans le cadre d'une relation sur mesure.
Les réformes doivent être mises en œuvre bien sûr, de manière durable, sur la base de nos valeurs euro-atlantiques communes et de nos principes euro-atlantiques communs.
Nous, les Grecs, sommes fiers que l'accord d'association, y compris la zone de libre-échange approfondi et complet, ait été signé en 2014 pendant la présidence hellénique du Conseil de l'Union européenne. La mise en œuvre de ces accords est essentielle pour apporter la prospérité et le bien-être à l'Ukraine et au peuple ukrainien. En cette période difficile, nous soutiendrons vos efforts pour la mise en œuvre complète de l'Accord d'association.
La Grèce a également toujours soutenu le partenariat établi de longue date entre l'Ukraine et l'OTAN. Nous continuons d'encourager les efforts déployés par le pays pour approfondir régulièrement ses liens avec l'Alliance nord-atlantique. Le récent sommet de l'OTAN à Bruxelles a réaffirmé l'engagement des Alliés à respecter les décisions prises au sommet de Bucarest en 2008. Une Ukraine souveraine, indépendante et stable, fermement attachée à la démocratie et à l'État de droit, est importante pour la sécurité européenne et transatlantique. Le statut de partenaire « nouvelles opportunités », accordé l'année dernière, donne un nouvel élan au partenariat solide qui existe déjà. Il favorisera sans aucun doute, entre autres, la participation de l'Ukraine aux exercices et aux entraînements de l'OTAN.
En ce qui concerne les défis auxquels l'Ukraine est confrontée, l'Union européenne a réaffirmé son soutien de manière continue et répétée. L'Union européenne soutient l'indépendance, la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine sur la base des principes fondamentaux du droit international. L'Union européenne a pris une série de mesures pratiques en vue de la mise en œuvre de cette approche fondée sur des principes. Cette approche se fonde sur la condamnation de l'annexion illégale de la Crimée et de Sébastopol, ainsi que sur les mesures restrictives imposées à la Fédération de Russie, en réponse à la crise en Ukraine.
La Grèce a clairement exprimé sa position de principe dans tous les forums internationaux auxquels nous participons : Nous défendons la légalité internationale. Nous condamnons toujours ceux qui la violent. Nous demandons clairement à chacun d'harmoniser [ses positions] avec la politique étrangère de l'Union européenne.
Et nous avons adopté cette approche dans le cas de l'Ukraine. Je dois dire que nous avons adopté la même approche dans tous les cas. Nous avons adopté la même approche dans le cas des actions illégales et agressives persistantes de la Turquie contre la Grèce et contre la République de Chypre en Méditerranée orientale et dans la région élargie. Pour nous, Grecs, le respect du droit international, le respect du droit international de la mer reste le pilier fondamental de notre politique étrangère fondée sur des principes. Il ne s'agit pas, Mesdames et Messieurs, d'un choix à la carte. Il ne peut pas l'être. Il ne pourra jamais l'être.
Nous sommes fermement convaincus qu'un ensemble de règles communes, partagées par tous, est la seule base pour la paix et la stabilité. Une position au cas par cas est toujours - permettez-moi de le dire - un très gros piège. Elle peut présenter quelques avantages mineurs à court terme ; c'est une perte certaine à long terme.
Je vous remercie de votre attention »
July 5, 2021