Discours du ministre des Affaires étrangères, Nikos Dendias, lors de la cérémonie de sa proclamation en tant que citoyen d'honneur d'Alexandroupolis (Alexandroupolis, 10.12.2021)

Votre Éminence,
Votre Sainteté,
Révérends,
Mes chers collègues du Parlement,
Généraux,
Monsieur le vice-Président du conseil régional,
Monsieur le Maire,
Monsieur le Président,
Messieurs les Conseillers,
Mesdames et Messieurs,  


En effet, il y a deux ans, j'étais ici dans votre ville pour la première fois en ma qualité de ministre des Affaires étrangères. Et ce, comme le Maire a eu la gentillesse de le rappeler, pour présenter le livre de votre concitoyen, M. Tsintarakis sur la ville, le 26 février 2020.

Le maire a eu la gentillesse de rappeler que je me considérais, et je me considère, comme un observateur adéquat. Mais aucun d'entre nous, lors de cette réunion, n'aurait pu prévoir que quelques minutes, deux heures et demie plus tard, une nouvelle menace hybride serait lancée contre notre pays, notre pays particulier, notre pays plus large, et l'Europe elle-même. Et cette menace hybride, et je fais référence à l’utilisation de la question migratoire et des réfugiés comme outil de déstabilisation de la Grèce et de l'Europe, a fini par mettre en avant Evros, Alexandroupolis, la Thrace, comme un modèle de solidarité et d'unité européenne, et comme un modèle de résistance à la nouvelle génération de menaces hybrides qui a trouvé des imitateurs dans d'autres pays de la périphérie de l'Europe.

Au cours de cette période, Thrace, Evros et Alexandroupolis non seulement n'ont pas faibli face à ces menaces, mais ils ont mis en exergue l'évidence, à savoir que l'Europe commence ici. Que c'est là que commence un espace de droit, de démocratie, de solidarité, de protection des droits de l'homme, de protection de l'idée et de la dignité de l'homme. Et ces principes fondamentaux, notre pays, notre société, nos partis, le gouvernement du Premier ministre Kyriakos Mitsotakis n'a aucune intention de les soumettre à une négociation.

Dans mon discours de l'époque, que j'ai conservé, j'ai parlé des régions les plus lointaines de l'Europe. Le sentiment particulier d'appartenir à ces régions lointaines, d’appartenir à cette région.  Parce qu'ici, à la frontière, les sentiments sont plus forts, plus clairs. Dans les rues de cette belle ville, on le comprend très bien. La vitalité, le dynamisme indéniable, le grand avenir. Tout le monde connaît, tout le monde peut observer les ingrédients qui créent cette ville extraordinaire : la mer, la perception large, la soif de liberté, la recherche du nouveau pour la société, la connectivité.

J'ai donc le grand plaisir et le grand honneur, Monsieur le Maire, d'être ici aujourd'hui pour réitérer ce que je crois profondément : que votre ville, vous me permettrez désormais de dire notre ville, a un bel avenir. Elle est en contact avec la région élargie, à travers les routes, les lignes de communication maritimes, à travers les interconnexions énergétiques, mais aussi avec l'histoire. Elle intègre son glorieux passé et s'oriente vers un avenir plus radieux.

Monsieur le Maire, j'espère sincèrement que ce qui se passe aujourd'hui à Alexandroupolis est en fait une projection de l'avenir de notre patrie. Une patrie qui recherche la paix avec tous, la compréhension avec tous, la compréhension mutuelle, mais dans un cadre clair, distinct, distingué, clair. Le cadre du droit international, le cadre du droit international de la mer, le cadre de la démocratie, le cadre de la protection des droits de l'homme.

Et j'ai eu le grand plaisir et le grand honneur, hier soir, à la veille du jour où nous célébrons, précisément, la protection des droits de l'homme, cet élément central de la valeur de l'homme, la grande conquête du genre humain, de rencontrer les quatre évêques de Thrace et les trois locum tenens muftis, et de convenir, autour de la table commune, du chemin commun à suivre pour l'avenir. La possibilité de coexister dans la paix, dans l'amour, dans la compréhension mutuelle, et de construire ensemble un avenir pour cette terre glorieuse.

Je suis, Mesdames et Messieurs, non pas conventionnellement mais très sincèrement, profondément ému que vous, Monsieur le Maire et Monsieur le Président, m'ayez permis, par la décision du Conseil municipal, de sentir que je fais partie de ce brillant avenir.

Je le crois profondément, je l'ai confirmé juste avant avec ma visite au port d'Alexandroupolis, j'ai vu se réaliser ce dont j'ai rêvé en 2019, lorsque j'ai signé le premier accord de défense avec notre grand ami et puissance transatlantique, les États-Unis. J'ai vu les trois grandes orientations de ce projet se réaliser. La défense, le commerce et l'énergie ensemble et ces orientations deviennent une réalité peut-être beaucoup plus tôt que ce que beaucoup auraient prédit.

Je suis donc un homme heureux, car, je dois vous le dire, en général, en politique, les rêves prennent corps aussi lentement que l’on ne peut pas assister à leur accomplissement.

Je terminerai en vous remerciant, mes concitoyens, pour ce grand honneur. Merci beaucoup.

December 10, 2021