Discours du vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères lors de la 21e réunion du Conseil ministériel de l’OSCE (Bâle, 04.12.2014)

Discours du vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères lors de la 21e réunion du Conseil ministériel de l’OSCE (Bâle, 04.12.2014) Nous vous communiquons ci-dessous le texte du discours prononcé aujourd’hui par le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Evangelos Vénizélos lors de la 21e réunion du Conseil ministériel de l’OSCE à Bâle :

Monsieur le Président,
Ministres distingués,
Monsieur le Secrétaire général de l’OSCE,
Vos Excellences,
Mesdames et Messieurs,
J’aimerais, comme les intervenants précédents, remercier tout d’abord nos hôtes suisses pour leur chaleureux accueil et féliciter le ministre, Didier Burkhalter pour l’excellente organisation de cette réunion du Conseil ministériel de l’OSCE.
Permettez-moi de dire que la Grèce s’aligne totalement sur la déclaration du chef de la délégation de l’Union européenne.
Il ne fait aucun doute que notre Organisation traverse l’une des années les plus difficiles. Dans ce contexte, j’aimerais féliciter la Présidence helvétique pour ses efforts inlassables visant à guider l’OSCE, dans un esprit d’engagement et de créativité, notamment pour ce qui est de la crise en Ukraine et dans les régions avoisinantes.


Notre objectif est de renverser la défiance actuelle, de rétablir la confiance et d’instaurer de nouveau la sécurité européenne en renforçant la compréhension mutuelle au moyen d’un dialogue ouvert à tous et qui n’exclut personne, un dialogue qui doit se fonder sur la volonté politique réelle. L’OSCE, dans ce contexte, est le forum approprié pour la tenue d’un dialogue global sur la sécurité visant à jeter les bases d’une coopération mutuellement bénéfique, conformément aux principes et règles convenus.
Je suis convaincu que, dans les circonstances actuelles, la reprise du dialogue sur la sécurité européenne au sein de l’OSCE revêt une importance capitale. La réapparition des clivages en Europe serait au détriment de nous tous et attesterait d’un échec collectif au niveau des responsabilités et des engagements.

J’aimerais dans ce contexte rappeler l’expérience acquise ainsi que le large éventail de propositions, dans le cadre du Processus de Corfou pendant la période 2009-2010, qui ont créé un acquis très précieux pour le renforcement de la sécurité en Europe. C’est dans ce même esprit de coopération que nous devons assurer la continuité du Processus Helsinki+40.
La crise en Ukraine a profondément affecté l’agenda européen de sécurité. Il faut sans plus tarder instaurer de nouveau la paix et la stabilité sur la base du droit international, dans le respect de l’indépendance, de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine. L’application du Protocole et de l’Accord de Minsk revêt une importance déterminante pour l’atteinte d’une solution politique durable.
La Grèce soutient les efforts du Groupe de contact trilatéral et de la Mission spéciale d’observation pour lutter contre les défis humanitaires et les défis en matière de sécurité auxquels le peuple ukrainien tout entier est confronté, indépendamment de la nationalité, de la langue, de l’origine ethnique ou des convictions religieuses. Dans ce sens, nous participons activement à la Mission spéciale d’observation.

Aujourd’hui, plus que jamais, nous devons continuer à faire face aux problèmes substantiels qui concernent notre sécurité au moyen d’une approche globale. Les tensions et les conflits non résolus, le terrorisme, la criminalité internationale, les conséquences sociales de la crise économique, l’afflux massif d’immigrants et de réfugiés constituent des questions communes de sécurité qui doivent être résolues de toute urgence et de manière exhaustive par tous les Etats participant à l’OSCE.
Il va sans dire que sans le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales, la sécurité est inconcevable. Les violations des droits de l'homme, l'intolérance, l'extrémisme religieux, le racisme et la xénophobie influent de manière négative sur la sécurité et la stabilité de nos pays.

L'Organisation a également le devoir d'approfondir le dialogue et la coopération sur les dossiers liés aux migrations et notamment sur le problème grandissant de l'immigration illégale.

Une sécurité européenne durable doit comporter un régime de contrôle fonctionnel et durable des armements. La Grèce est attachée au renforcement du contrôle des armes conventionnelles en Europe et soutient les nouveaux efforts visant à sortir de cette impasse. 

La Grèce salue la décision sur le transfert de la propriété aux Parties, en vertu de l'article IV, annexe 1-B de l'accord de Dayton. Nous sommes convaincus que les Partis continueront d'honorer leurs engagements en faisant preuve de bonne foi et de se conformer pleinement aux dispositions de ce processus tel que ce dernier a été fixé par ledit accord. Nous continuerons de les soutenir par la voie politique et de manière pratique.

Permettez-moi également de souligner que la Grèce, pour plusieurs raisons, y compris sa position géographique, apprécie particulièrement la coopération avec les partenaires méditerranéens et asiatiques de l'OSCE et pense que cette coopération doit être davantage renforcée en vue de pouvoir faire face aux menaces et relever les défis en matière de sécurité dans la région élargie de l'OSCE.

Chers collègues,
Mesdames et messieurs,

J'espère que les résultats de notre rencontre ici à Bâle jetteront les bases sur lesquelles sera axée la poursuite de nos efforts visant  à consolider la sécurité européenne en vue du 40e anniversaire de l'Acte final d'Helsinki. Nous avons devons nous un chemin long et difficile et c'est pourquoi nous devons faire tout ce qui en notre pouvoir pour nous engager dans un processus visant à apporter des résultats tangibles. L'OSCE doit se doter de tous les moyens nécessaires qui lui permettront de mener à bien sa mission dans ses trois dimensions.

En guise de conclusion, je voudrais souhaiter tout le succès à la présidence serbe et l'assurer de notre plein soutien et coopération. Je tiens également à féliciter l'Allemagne et l'Autriche qui assumeront la présidence de l'OSCE en 2016 et en 2017 respectivement.

Je vous remercie de votre attention.

December 4, 2014