Vos excellences, Mesdames et messieurs, Monsieur le Président,
Je tiens à vous féliciter pour votre élection en tant que Président de la 68ème Assemblée Générale.
Monsieur le Secrétaire Général,
Je souhaite vous exprimer ma profonde reconnaissance et gratitude pour votre travail au service du renforcement du rôle et de l’efficacité des Nations Unies, dans le respect des principes de la Charte. Je profite de l’occasion pour souligner l’alignement de mon pays sur les positions de l’UE présentées par le Président Van Rompuy dans son discours.
La Grèce demeure pleinement attachée aux objectifs de l’ONU dont les idéaux universels n’ont jamais cessé de nous inspirer. Nous sommes fermement attachés au travail collectif en faveur de la paix durable, de la prospérité et de la sauvegarde de la dignité humaine. Dans cet esprit, nous apportons notre plein soutien aux efforts visant à réformer et à renforcer l’Organisation, afin de mieux pouvoir répondre aux enjeux du 21ème siècle.
Nous saluons l’Evénement Spécial pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement, ainsi que le Forum Politique de Haut Niveau qui ont eu lieu cette semaine et qui ont mis en avant les grandes thématiques du Développement et de la Coopération au niveau international.
Une gestion efficace de la migration peut faire ressortir l’impact positif de la migration tant pour le pays d’origine que pour le pays de destination. Le dialogue de Haut Niveau sur la Migration et le Développement, qui aura lieu le 3-4 Octobre, présente une opportunité importante pour élaborer un agenda global sur la gestion efficace et inclusive de la migration et réaffirmer la volonté politique nécessaire. La Grèce s’engage à participer activement aux efforts communs déployés à cet égard.
La Grèce – et les pays de l’Europe du Sud plus généralement - subissent une forte pression en matière d’immigration clandestine, ce qui pèse lourdement sur notre capacité financière et administrative. La gestion efficace de la migration représente pour la Grèce un choix politique central en ce qu’elle relève directement de la sauvegarde et du respect des Droits de l’Homme, de la cohésion sociale, de la sécurité publique, mais aussi de la stabilité économique de notre pays.
A partir de l’expérience acquise ces dernières années, nous avons poursuivi une révision de notre Plan d’action national pour la réforme du système d’asile et la gestion de la migration. Par ailleurs, les questions relatives à la migration et à la mobilité des personnes figurent dans les priorités de la Présidence Grecque du Conseil de l’UE le premier semestre 2014.
Monsieur le Président,
La promotion des Droits de l’Homme se situe au premier plan de nos priorités. Dans ce contexte, la Grèce apporta son plein soutien à la création d’un Conseil de Droits de l’Homme renforcé, avec un mandat solide. La Grèce est résolue à contribuer activement à la mission du Conseil des Droits de l’Homme et présente sa candidature pour la période 2017-2019.
Monsieur le Président,
La Grèce s’attache fortement au rôle déterminant des Nations Unies en faveur de la paix et de la sécurité. En dépit des contraintes financières, nous restons engagés dans les opérations de maintien de la paix de l’ONU, auxquelles nous contribuons en mettant à disposition des effectifs et des moyens, notamment à l’opération FINUL. Nous soutenons les efforts visant à la prévention des conflits et à la promotion du règlement pacifique des différends.
De plus, nous accordons une importance particulière à la coopération UE-ONU dans le domaine de la gestion des crises et nous saluons le travail entamé pour renforcer davantage cette coopération.
La réouverture des négociations de paix entre Israël et l’Autorité palestinienne, à l’initiative des Etats-Unis, offre une opportunité importante en vue de parvenir à un règlement définitif de cette question demeurée en suspens depuis longtemps, au profit de la stabilité dans la région élargie.
Une solution à deux Etats avec un pays en sécurité, Israël, vivant aux côtés d’un Etat palestinien souverain et viable. On doit saluer le rôle de premier plan et le courage dont le Premier ministre Netanyahu et le Président Abbas ont fait preuve lors des négociations pour la paix. L’heure est venue de faire des pas courageux et concrets en faveur de la paix.
La Grèce exprime sa profonde préoccupation devant la crise et l’effusion de sang en Syrie. Une crise qui compromet la stabilité dans une région fragile.
La Grèce et l’UE ont condamné avec la plus grande fermeté le recours aux armes chimiques et nous soutenons pleinement l’initiative russo-américaine concernant la restitution et la destruction de l’arsenal chimique de la Syrie.
Nous saluons les progrès sur le plan diplomatique être réalisés par le Conseil de sécurité au sujet de la destruction des armes chimiques de la Syrie.
Et nous espérons ardemment que cela marquera une étape décisive dans la crise syrienne, tout en insufflant un élan crucial au processus de Genève II lequel peut conduire à une solution politique, viable et ouverte à tous, à la crise syrienne.
La Grèce a toujours été un fervent défenseur de l’avenir européen de la région des Balkans. Intégration européenne signifie abandonner les mentalités du passé qui favorisaient la division et établir une coopération étroite, axée sur des principes et des valeurs communs.
En faisant preuve de courage politique, Belgrade et Pristina ont signé le 19 Avril 2013 un accord historique qui marque une évolution d’importance majeure vers la consolidation de la paix et de la stabilité dans les Balkans occidentaux, tout en promouvant l’intégration européenne des deux parties.
Monsieur le Président,
Notre objectif est de développer nos relations avec l’Ancienne République yougoslave de Macédoine, conformément aux principes de la Charte des Nations Unies et dans le cadre des relations de bon voisinage. La Grèce demeure attachée au processus de négociation en cours, mené sous l’égide des Nations Unies et à l’atteinte d’une solution à la question du nom. Par conséquent, nous poursuivons nos efforts visant à l’atteinte d’une solution mutuellement acceptable pour tous les usages – erga omnes – sans zones d’ombre, laquelle permettra de faire clairement la distinction entre le pays voisin et la région de Macédoine dans le nord de la Grèce.
Le règlement de la question du nom permettra tant à la Grèce qu’au pays voisin de développer une coopération constructive comportant plusieurs aspects au niveau bilatéral et régional. Il contribuera également à la stabilité et à la prospérité de l’Europe du Sud-est et renforcera la perspective euro-atlantique du pays.
Trente neuf ans après l’invasion militaire de Chypre par la Turquie en 1974, le dossier chypriote demeure, avant tout, une question d’occupation militaire illégale de plus d’un tiers du territoire d’un Etat membre de l’ONU et de l’UE. L’atteinte d’un règlement global et convenu de cette question internationale importante est une priorité absolue de la politique étrangère grecque.
Dans ce contexte, la Grèce accorde une importance particulière à la mission de bons offices du Secrétaire général de l’ONU et, notamment, aux efforts consentis visant à relancer le processus des négociations entre les deux communautés. Par ailleurs, nous soutenons pleinement le nouveau train de propositions constructives du Président Anastassiadis.
Nous espérons qu’Ankara décidera – après des années d’attente – d’appliquer une nouvelle politique de normalisation des relations avec la République de Chypre. L’exercice d’une telle politique, de la part de la Turquie, facilitera de manière décisive la réouverture des négociations entre les deux communautés.
Une solution juste et durable à la question chypriote, une solution dans le cadre des résolutions y relatives du Conseil de sécurité et conformément à l’acquis communautaire. Une solution qu’approuvera le peuple chypriote par référendum.
Les nouveaux développements dans le domaine énergétique, s’agissant de l’exploitation des hydrocarbures, peuvent fonctionner comme un facteur de croissance, de paix et de stabilité dans la région tout entière.
Les relations avec le pays voisin, la Turquie, sont entrées dans une phase positive. Une coopération institutionnalisée au plus haut niveau gouvernemental et une coopération étroite dans le domaine du tourisme et de l’économie peuvent offrir des perspectives d’avenir.
Néanmoins, les facteurs déterminants d’une perspective prometteuse pour nos relations avec notre voisin de l’Orient sont les suivants :
- Plein respect du droit international et de la légalité internationale.
- Atteinte d’une solution juste et durable à la question chypriote.
Monsieur le Président,
Le peuple grec a réussi à restaurer la crédibilité du pays. La Grèce a déjà enregistré l’excédent primaire structurel le plus élevé de la zone euro, soit 5% du PIB. La Grèce a atteint le pourcentage historique le plus élevé d’adaptation budgétaire en temps de paix – 19% du PIB – pendant la période 2009-2013. Et nous avons réussi dans un environnement de récession qui a duré six ans. Nous avons concrétisé toutes les réformes structurelles nécessaires dans le domaine de l’administration publique, des investissements et sur le marché de l’emploi et le programme de privatisation porte d’ores et déjà ses fruits. Mais bien entendu tout cela a été possible grâce aux sacrifices du peuple grec et le prix à payer sur le plan social a été extrêmement élevé. La défense de la démocratie et de l’Etat de droit contre toute forme de racisme, de comportement xénophobe et de violence sociale constituent l’engagement fondamental de la République hellénique.
J’aimerais très brièvement me référer aux priorités de la présidence grecque de l’UE au premier semestre 2014. En une période de défis économiques sans précédent pour l’Union, notre présidence assurera la promotion du dialogue sur l’avenir de l’Europe. Un dialogue qui s’intensifiera au fur et à mesure qu’approchent les élections européennes en 2014.
Toutes ces questions auxquelles l’humanité est confrontée et sur lesquelles travaille la session actuelle de l’Assemblée générale soulignent la nécessité de renforcer le rôle des Nations Unies et de consolider les institutions de l’économie mondiale et de la gouvernance économique.
La communauté internationale fonde ses espoirs sur les Nations Unies. Notre Organisation doit envoyer un message fort et clair, un message de paix, de sécurité et de prospérité à tous les peuples du monde et notamment à la nouvelle génération.
Je vous remercie de votre attention.
September 28, 2013