E. VENIZELOS : Monsieur Edward Davey, ministre de l'Energie et du Changement climatique du Royaume-Uni, messieurs les ambassadeurs, chers Yiannis Maniatis, Makis Papageorgiou, Kostis Chatzidakis, mesdames et messieurs, c'est un grand plaisir pour moi de me trouver ici, en ma qualité de vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères en vue de célébrer avec vous tous et notamment avec Yiannis Maniatis et tout le groupe du ministère de l'Energie, de l'Environnement et du Changement climatique, un très grand moment : la signature des contrats de concession portant sur ces trois champs d'activité.
Je tiens toutefois à féliciter aussi les compagnies, les concessionnaires et les contractants du secteur public grec pour avoir fait un choix aussi bon que clairvoyant. Car la recherche et la valorisation des gisements d'hydrocarbures terrestres et sous-marins constituent une forme de partenariat public-privé dynamique.
Le rôle du secteur privé revêt une importance majeure, nous comptons sur lui, en tant que facteur de développement du pays, de création d'emplois à travers les gisements d'hydrocarbures et nous nous réjouissons car nous avons d'ores et déjà mis en place un cadre juridique qui unit les ressources du secteur public provenant de l'exploitation des hydrocarbures avec notre système de sécurité sociale et sa viabilité, à savoir avec une forme de solidarité et de justice pour les générations à venir.
Et je me réjouis car le secteur public participe à ce processus en tant que partenaire crédible et responsable mais notamment parce qu'il exerce sa souveraineté nationale et ses droits souverains nationaux, dans le cadre du droit international. Dans ce sens, nous assistons aujourd'hui à une triple action. Une action en faveur de la croissance économique, une action en faveur de la solidarité sociale qui est liée au système de sécurité sociale et une action dans le domaine du droit international en faveur de la souveraineté nationale et des droits souverains nationaux.
Nous agissons toujours en fonction de la légalité internationale et bien évidemment de la légalité nationale. Notre priorité est la délimitation et par conséquent la valorisation des zones maritimes, du plateau continental et des ZEE avec tous les pays voisins.
Et dans un esprit de bonne foi et dans le cadre des relations de bon voisinage, tel que prévu par la Convention internationale de l'ONU, nos pourparlers pendant toutes ces années avec notre pays voisin, la Turquie, la convention que avons signée avec l'Italie, notre discussion avancée avec l'Egypte, la convention signée avec l'Albanie, les discussions que nous avons eues dans le passé avec la Libye à laquelle nous souhaitons une bonne continuation dans son parcours, créent un environnement qui nous permet de valoriser le bassin méditerranéen mais aussi, bien évidemment notre espace terrestre, notre sol et notre territoire ce qui comprend, bien entendu, nos eaux territoriales.
Puisque M. Maniatis a commencé son discours en nous parlant de son expérience, j'aimerais vous dire que, il y a 15 ans, au cours de mon long et complexe parcours politique, j'ai assumé les fonctions de ministre du Développement et de l'Energie et j'avais à l'époque l'opportunité de maintenir en condition opérationnelle le seul espace offrant une véritable exploitation des hydrocarbures en Grèce, à savoir la région de Prinos.
A travers un plan original et assez risqué à l'époque, car nous avons en fait fait confiance aux employés eux-mêmes, et grâce à ce geste, la région de Prinos demeure active, et nous avons maintenant l'opportunité de valoriser les gisements anciens et déjà exploités en tant que lieu de stockage.
Et je suis heureux car il y a quelques semaines l'une de plus grandes compagnies pétrolières au niveau international, a passé un contrat avec Prinos.
Comme l'a tout à l'heure affirmé mon collègue britannique, la crise en Ukraine, la crise dans les relations de l'Union européenne avec la Fédération russe, les crises entre l'Occident et la Russie en général, une crise qui – espérons-nous – sera surmontée, et nous déployons de grands efforts dans ce sens tout en respectant le droit international et en employant des moyens politiques et diplomatiques, a de nouveau mis en lumière la question de la politique énergétique qui constitue un paramètre de la politique étrangère et de la politique de sécurité au sein de l'Union européenne et partout.
Je me réjouis car cette crise a également apporté des conséquences collatérales positives car il a clairement été dit à toutes les parties combien il était important qu'il y ait de la part des 28 Etats membres de l'Union européenne et à travers la Commission européenne une négociation unique sur toute une série de questions, car nous tombons très souvent victimes d'un dumping énergétique évident ou non évident, au sein de l'Union européenne ce qui est aux dépens des pays du sud, aux dépens des pays de la région périphérique européenne.
La diversification des prix de l'énergie et la diversification des taux d'intérêts des prêts accordés aux entreprises, constituent deux grandes inégalités que subit la Grèce et d'autres pays du sud européen par rapport à nos autres partenaires. Et cela est quelque chose que nous n'oublions pas. La Grèce, toutefois, devient une plaque tournante comme l'a affirmé mon collègue britannique, car elle dispose de très importants avantages géographiques.
Le nouveau gazoduc TAP, ses interconnexions, la possibilité d'accéder facilement et d'une façon peu onéreuse audit couloir central, au couloir Egée-Baltique, la région de Revithoussa qui constitue un avantage non pas national mais régional pour toute l'Europe centrale et du Sud-est, dressent une carte et offrent la possibilité de construire immédiatement de nouveaux terminaux de gaz naturel liquéfié ou comprimé tant à Alexandroupolis qu'à Kavala.
Bien évidemment, les choses ne sont pas faciles, ces questions sont également au centre des discussions au niveau des ministres des Affaires étrangères. Lors de la rencontre tripartite que nous avons eue la semaine dernière à Thessalonique avec mes collègues, roumain et bulgare, nous avons mis en avant l'importance d'un marché d'énergie régional intégré et lors de la réunion ministérielle des 28 ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne avec les six pays des Balkans occidentaux, l'interconnectivité, la connectivité, dans le domaine de l'énergie et notamment dans celui des transports, a été au cœur de nos débats car cela offre une perspective pour l'unification du continent.
Les Balkans occidentaux sont un espace vide qui doit être comblé. Par conséquent, il est très important de mettre l'accent sur ce domaine et de persuader le monde, de persuader le marché international que nous traitons ces questions avec sérieux et que les investissements constituent notre priorité ainsi que, par conséquent, le partenariat avec le secteur privé dans ce domaine. Et telle est notre politique.
C'est sur ces réflexions que je voudrais conclure mon discours tout en remerciant encore une fois le ministère et la direction politique du ministère de l'Environnement, de l'Energie et du Changement climatique ainsi que les compagnies participant à ce projet et vous souhaiter tout le succès dans vos activités, un succès dans le profit de toutes les parties impliquées et notamment, comme je parle en ma qualité de représentant du peuple grec, dans le profit de ce dernier. Je vous remercie beaucoup.
May 15, 2014