Evangelos Vénizélos, vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères a offert, aujourd'hui, mardi 8 juillet, au ministère des Affaires étrangères, un déjeuner en l'honneur des sponsors nationaux, sponsors majeurs et sponsors "d'argent", des partenaires de communication et des supporteurs de la Présidence hellénique du Conseil de l'Union européenne.
Veuillez trouver ci-dessous l'allocution prononcée par M. Vénizélos lors de cette manifestation.
D. ΚΑRAMITSOS - ΤΖΙRΑS : Monsieur le vice-Premier ministre, monsieur le ministre, messieurs les Secrétaires généraux, mesdames et messieurs, au nom du Bureau de la Présidence hellénique, je vous souhaite la bienvenue. Avant de donner la parole au vice-Premier ministre, je voudrais vous dire qu'aujourd'hui nous avons l’honneur d’accueillir ici les sponsors de la Présidence hellénique, les représentants du sponsor national, la Banque du Pirée, les représentants des sponsors majeurs Kosmocar, Ο.Τ.Ε.-Cosmote, Volkswagen Bank, Banque nationale, Alpha Bank, Eurobank, Microsoft, les représentants des sponsors "d'argent", Mirsini Kontou, Goldair Handling, Hewlett Packard et les supporteurs Coca Cola 3E, Pepsico, Tasty, Piraïki Mikrozythopoiïa, Lux Marlafekas, Kri-Kri, Central VIP Services, Cocomat, Jet Oil, Attikes Diadromes, ELBISCO, Speedy Carwash, Grigoris Mikrogevmata, Folie-Folie, Elliniki Etaireia Anakyklossis kai Xanos. En outre, à la manifestation assistent aujourd'hui les partenaires de communication de la Présidence, à savoir l'Aéroport international d'Athènes et Aegean Airlines.
Monsieur le vice-Premier ministre, vous avez la parole.
E. VENIZELOS : J'aimerais remercier l'ambassadeur, M. Tziras, chef du Bureau de la Présidence hellénique pour avoir présenté le sponsor national, les sponsors majeurs et tous les autres sponsors.
C'est avec un grand plaisir que je vous accueille aujourd'hui au siège du ministère des Affaires étrangères, dans la salle où nous offrons, selon la pratique protocolaire, des déjeuners en l'honneur de mes homologues et des délégations d'autres pays qui visitent la Grèce.
Nous pensons que cette salle de petite taille certes mais à l'ambiance amicale, donnant sur l'Acropole et sur une grande partie de l'agglomération urbaine d'Athènes, offre à ses visiteurs une vue authentique de la ville d'Athènes, tout en leur permettant de mener leurs consultations avec nous. Nous n'avons pas voulu organiser cette réunion au palais Zappeion où nous vous avons accueilli et avons proclamé la clôture officielle de la Présidence hellénique lors d'une manifestation sobre qui s'est tenue lundi dernier. Nous voulions vous accueillir ici, dans notre lieu de travail car nous, au ministère des Affaires étrangères qui est chargé de la coordination de toutes nos actions au niveau de la politique étrangère et européenne, pensons que nous avons tissé avec vous un lien particulier.
Je tiens à vous exprimer de nouveau, personnellement et au nom du Premier ministre et de tout le gouvernement, notre profonde reconnaissance, notre reconnaissance à tous les sponsors de la Présidence hellénique pour leur grande contribution au succès de la Présidence, un succès qui est aussi le vôtre.
J'ai détaillé lors de la cérémonie de clôture ainsi que lors de la conférence de presse y relative ma propre perception de ce succès. Le grand défi à relever était de faire en sorte que la Grèce fonctionne en tant qu’Etat européen normal, en exerçant ses droits en qualité d'Etat membre placé sur le même pied d'égalité, du point de vue institutionnel, que les autres Etats membres de l'Union européenne et de la zone euro. Car, malheureusement, ces quatre dernières années, nous donnions l'impression d'être ceux qui empruntent de l'argent, ceux qui créent les problèmes. Mais les choses n’en sont pas ainsi.
La zone euro présente de nombreux défauts génétiques. Il existe de nombreux problèmes structurels au sein de l'Union européenne et de l'union économique et monétaire qui ont "emprisonné" les pays de la périphérie, les pays du sud.
La Grèce fonctionne et continue de fonctionner, dans une large mesure, comme un laboratoire dans lequel sont testées la résistance et la stabilité de ces matériaux et sont produites des idées et des propositions en vue de parvenir aux changements nécessaires dont on discute actuellement. La nécessité d'une interprétation plus intelligente du Pacte de Stabilité et de Croissance. La nécessité de parachever la gouvernance économique de la zone euro et de l'Union européenne.
La première priorité étant l'Union bancaire. Le grand succès de la Présidence hellénique qui est, entre autres, l'accord politique sur le Mécanisme de résolution unique et le Fonds de résolution unique bancaire. La discussion sur la nécessité de parachever l'Union bancaire, non seulement à travers des mécanismes de surveillance et de résolution mais aussi à travers de véritables mécanismes de garantie des dépôts. En fait, tout cela vient combler, avec plusieurs décennies de retard, des lacunes dans la matrice de l'Union économique et monétaire.
Et nous avons géré toutes les questions au cours de la Présidence d'une manière qui nous a permis d'enregistrer un succès spectaculaire à plusieurs niveaux. Nous avons réglé 67 dossiers par le biais d’un processus législatif complexe et des trilogues difficiles entre le Conseil, la Commission et le Parlement européen. Nous avons également travaillé sur environ 20 dossiers et la Présidence italienne qui prendra le relais en assurera la continuité.
Nous avons mis en avant toutes nos grandes priorités, non seulement la priorité nationale qui était la politique maritime intégrée et la stratégie pour la sécurité maritime unique en Europe, mais aussi toutes les questions liées aux objectifs fermes de la croissance, de l'emploi, de la protection des frontières, de la gestion des flux migratoires.
Comme vous le savez, cette présidence était la cinquième que nous avons assumée en tant que pays. Une présidence plus modeste et assortie d’un calendrier plus court puisque certaines questions sont traitées par les Présidences permanentes. Et l’on n’a pas l’issue impressionnante comme avec le Conseil européen qui se tenait dans le pays qui exerçait la présidence. Nous avions alors des grands Conseils européens de Rhodes, Corfou, Thessalonique, Chalkidiki. Mais quoi qu’il en soit, la Présidence est toujours très cruciale. Elle offre des possibilités institutionnelles supplémentaires.
Comme vous le savez, nous avons organisé 161 réunions en Grèce, dont 21 au niveau ministériel. Le Palais Zappeion qui était au cœur de ces activités a accueilli plus de 12.000 membres de délégations au total et plus de 3.000 représentants et techniciens des médias. Et nous avons réussi en partie grâce à vous. Car il y avait d’une part le montant total des parrainages qui a dépassé les 2,5 – 3 millions d’euros, et d’autre part il y avait ce partenariat entre le secteur public et privé, cette mobilisation du marché, cette volonté et cette disponibilité, j’irais même jusqu’à parler de patriotisme et de flexibilité. Car exercer la présidence dans le cadre des possibilités offertes par les sponsors et selon les règles du marché est une chose et l’exercer en tenant compte du lourd mécanisme du secteur public et de la comptabilité publique, en est une autre. Ainsi on gagne de l’argent, du temps et on gagne en efficacité. C’est pourquoi nous avons réussi à tenir nos engagements dans des délais restreints. Il y a toujours des petits miracles qui se font au dernier moment. Il est également très important de dire que vous nous avez aidés à surmonter les problèmes dans notre coopération, non seulement avec l’administration publique européenne, mais grecque aussi.
Pour notre part, nous avons exploité la grande mémoire institutionnelle du ministère des Affaires étrangères et de l’administration publique grecque en raison des quatre autres et maintenant cinq présidence. Nous avons mobilisé tous les cadres du secteur public grec, de l’administration publique et bien entendu nous avons valorisé au mieux notre coopération avec le secteur privé.
Nous avons essayé de faire tout cela en dépensant le moins d’argent possible. Le budget avait été défini à 50 millions d’euros sur la base des budgets des présidences précédentes et prochaines, dont les budgets en moyenne dépassent largement les 50 millions d’euros et ce, parce que l’Union européenne elle-même exerçait des pressions pour que ce budget soit suffisant. Finalement, nous avons dépensé un tiers du budget et le reste sera restitué au ministère des Finances, chose très rare. Ainsi, la Présidence hellénique est devenue un modèle de gestion économique, rationnelle et efficace.
Ainsi nous avons cloué le bec à tous ces oiseaux de malheurs et c’est la raison pour laquelle nous ressentons le besoin de vous honorer et de vous remercier aujourd’hui. Et j’aimerais que vous transmettiez ces remerciements à la direction et aux cadres des groupes et sociétés que vous représentez. Il est très important que la société, le marché puissent fêter avec le secteur public un tel succès.
Etant donné que je connais bien ce milieu puisque j’ai eu, en tant que ministre, l’expérience des trois présidences précédentes et de nombreuses autres présidences, car comme vous le savez les pays passent le relais tous les six mois, je sais qu’une bonne partie de ces propos aimables relèvent des règles de bienséance, de pratiques diplomatiques et intergouvernementales, des propos qui, permettez-moi de le dire, revêtent un caractère assimilé au « scoutisme », encouragent les pays, les services diplomatiques, les représentations permanentes, les ministères des Affaires étrangères et des Affaires européennes et, quoi qu’il en soit, les règles de politesse imposent que de tels propos aimables soient dits.
Mais nous savons, nous avons les capacités, l’expérience de percevoir où se terminent les propos dits par simple politesse et où commencent les paroles plus substantielles, plus franches, plus authentiques, plus spontanées. Et je peux vous assurer que tout ce qui est dit dans les couloirs des instances communautaires est bien plus que des propos aimables, mais une réelle reconnaissance de la réussite de la Présidence hellénique.
Et de ce point de vue, j’aimerais vous inviter à fêter avec nous cette réussite, quelle que soit son importance. Tout cela n’apaisera pas les douleurs et les sacrifices du peuple grec, mais il est important que le pays puisse regagner sa fierté et sa dignité car ainsi nous créons les conditions nécessaires au rétablissement de notre souveraineté, notamment budgétaire, qui a sans aucun doute été restreinte ces dernières années.
Heureusement que le noyau de la politique étrangère et de la politique de sécurité et de défense du pays n’a pas été touché. Sans doute parce que tout le monde sait, au niveau international, que lorsqu’on exerce des pressions sur un peuple en crise plus que ce qu’il peut supporter, ce dernier réagira fortement pour préserver sa fierté, son indépendance et sa dignité.
Je vous remercie.
July 8, 2014