J’ai eu le grand plaisir d’accueillir aujourd’hui à Athènes, Peter Szijjarto, mon homologue hongrois, en présence de deux autres ministres, du ministre du Tourisme, M. Theocharis et du ministre de l’immigration, M. Mitarakis.
Avec Peter nous avons tenu une discussion intéressante sur une diversité des questions portant sur nos relations bilatérales, politiques et économiques ainsi que sur des dossiers ayant trait à l’Union européenne et à notre région, la Méditerranée orientale.
Il est bien évident que le niveau des relations politiques et économiques entre la Hongrie et la Grèce est très bon. Bien évidemment, comme j’ai coutume de dire, il existe toujours une marge d’amélioration. Plus particulièrement, dans le domaine des investissements il existe de grandes opportunités pour les entreprises hongroises en Grèce, tandis que la Hongrie est un espace favorable aux investissements grecs.
En outre, nous avons examiné l’état d’avancement de grands projets dans le domaine de l’énergie et des transports, des secteurs revêtant un intérêt commun, et sommes convenus de notre coopération et de la promotion plus rapide desdits projets. Nos discussions ont également porté sur la liaison ferroviaire du Pirée avec Budapest. J’espère Peter que nous aurons l’occasion de discuter de nouveau de cette question à Corfou en septembre.
S’agissant de la question migratoire – question dont vous avez aussi eu l’occasion, cher Peter de discuter avec le ministre de l’Immigration, M. Notis Mitarakis – l’occasion m’a été offerte aujourd’hui de signaler que la réforme imminente du régime d’asile européen commun doit être conduite sur la base du partage égal des responsabilités et des obligations.
L’occasion m’a été aussi offerte de dire que l’Europe est une union de principes, comme il est connu de tous. Les principes sont respectés par les membres mais ils doivent aussi être respectés par les pays candidats à l’adhésion. L’Etat de droit et la démocratie ainsi que les droits de l’homme sont synonymes de l’Union et les pays candidats doivent en être bien conscients. En conséquence, l’adoption des principes cités-ci dessus est une condition à l’adhésion à l’Union européenne.
Je voudrais aussi dire que lors de cette tentative d’entrée illégale des migrants en février et mars derniers, avec l’incitation de la Turquie, la Grèce a protégé la souveraineté et les principes de l’Europe. La tentative de la Turquie d’instrumentaliser la souffrance humaine pour obtenir des contreparties, a échoué.
Des pratiques de ce genre ne peuvent être acceptées, ni par la Grèce, ni, bien évidemment par l’Union européenne. Et je voudrais dire que la Hongrie a été l’un des premiers partenaires à nous envoyer des renforts et de l’aide au cours de ces incidents, et nous l’apprécions beaucoup. Et j’ai de nouveau remercié aujourd’hui à cet égard le ministre hongrois.
Nous avons également eu l’occasion d’échanger sur les développements en Méditerranée orientale. J’ai exposé l’ensemble des actions déstabilisatrices pour la région de notre pays voisin, la Turquie. Et bien évidemment, les provocations contre les droits souverains et la souveraineté de la Grèce mais aussi de la République de Chypre.
J’ai expliqué et affirmé à maintes reprises que nous avons rendu tout à fait claires nos limites à tous. Toute tentative de violer nos droits légitimes sera déjouée de la manière appropriée.
En outre, je répète : la Grèce est toujours en faveur du dialogue, en faveur de l’entente avec tous les Etats, à une condition essentielle, à savoir que ce dialogue doit être tenu sur la base des règles, des règles du droit international, des règles du droit de la mer et des relations de bon voisinage. Il ne doit pas être tenu sous la pression de menaces ou de chantages. Il ne sera pas tenu alors que notre souveraineté est quotidiennement violée. Il ne peut y avoir de dialogue dans ces conditions.
En outre, je voudrais clarifier que la tentative de créer des faits accomplis illégaux, tels que le protocole d’accord entre la Turquie et la Libye, n’influe pas sur les droits légitimes de la Grèce ou d’un autre pays quel qu’il soit. Il ne peut pas constituer un chapitre de négociation. Il ne peut même pas être le point de départ pour une négociation. Ce qui est inexistant et illégal demeure toujours illégal et inexistant. Cette pratique visant à créer des faits accomplis, nous la connaissons bien et ne l’acceptons pas. Force est de signaler la chose suivante : le fait que nous ne l’acceptons pas et nous n’allons pas l’accepter, doit être rendu clair à tous ceux qui considèrent que cela pourrait servir de tactique de négociation.
Avec Peter nous avons également eu l’occasion d’échanger sur les répercussions de la pandémie sur nos économies et de discuter des mesures visant à les mitiger. Nous avons également discuté du tourisme. Il aura par la suite l’occasion d’aborder cette question avec le ministre du Tourisme, M. Theocharis. A travers le protocole d’accord que nous avons signé, nous avons exprimé notre volonté de la manière la plus claire en faveur du soutien et de la protection du grand nombre de touristes qui visitent nos deux pays.
Nous avons aussi discuté des Balkans occidentaux. L’occasion nous sera offerte, je l’espère, d’en discuter de nouveau à Corfou à l’automne.
Enfin, nous sommes convenus de notre coordination concernant des questions d’intérêt mutuel revêtant une grande importance tant pour la Grèce que pour la Hongrie, des questions relatives à notre région, qui concernent d’autres pays de notre région, puisque nous avons beaucoup investi tous les deux dans la stabilité de cette dernière.
Cher Peter, je voudrais te remercier de ta visite d’aujourd’hui à Athènes. C’était pour moi un grand plaisir de t’accueillir au ministère des Affaires étrangères, à Athènes, en Grèce.
Merci beaucoup.
July 9, 2020