Le ministre délégué aux Affaires étrangères, Miltiadis Varvitsiotis, a soulevé la question du nouveau NAVTEX illégal et des activités du navire de recherches Oruc Reis en faisant état d’actions visant à attiser encore une fois les tensions dans la région et à saper la possibilité de réouverture des pourparlers, lors de son intervention dans le cadre de la réunion de la Commission permanente de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe qui s’est tenue par visioconférence.
Répondant à une question du député turc Ahmet Yıldız concernant les allégations de la Turquie à propos du plateau continental, M. Varvitsiotis a fait savoir que la Turquie ne produit aucun résultat reconnu au niveau international lorsqu’elle utilise la force militaire et que la seule chose qu’elle réussit à faire est de saper la sécurité et la stabilité dans la région. Plus spécifiquement, le ministre délégué a souligné que l’usage unilatéral de navires de recherche encadrés par la moitié de la flotte turque dans cette région ne font que provoquer l’instabilité, la réaction de la Grèce et la détérioration de la relation entre l’Union européenne et la Turquie, comme cela a été mis en avant dans toutes les décisions du Conseil européen.
Dans ce même contexte, M. Varvitsiotis a souligné que s’agissant de la question de la ZEE, la seule façon d’avancer est par le biais de négociations et de renvoi de la question devant la cour internationale. « Si nous avons un problème, nous le renvoyons devant la cour. Nous ne reviendrons pas au 18e siècle, lorsque le droit international n’existait pas et que nous utilisions les armes pour résoudre nos différends bilatéraux », a indiqué le ministre délégué. « Cela est l’esprit du Conseil de l’Europe, cela est l’esprit des Nations Unies, cela est l’esprit également de l’Union européenne. Et cela est le mode contemporain et européen de règlement de ces différends », a-t-il ajouté.
Par la suite, le ministre délégué aux Affaires étrangères a répondu à la question de la députée turque, Çelik Sena Nur au sujet des exercices militaires grecs dans les îles de l’Egée oriental et a indiqué qu’il n’y a qu’une seule réponse, celle du casus belli voté par le parlement turc et a invité la Turquie à renoncer à cette décision. Il a ajouté que « ce ne sont pas les avions grecs qui volent au-dessus de la Turquie. Les avions turcs volent au-dessus des îles grecques. Les navires grecs ne violent pas les eaux territoriales ou la ZEE de la Turquie. C’est tout le contraire qui se passe ».
En outre, M. Varvitsiotis s’est référé aux déclarations de la Secrétaire générale du Conseil de l’Europe, Mme Buric et du Président de la Commission des Affaires politiques de l’Assemblée parlementaire, M. Gillan qui ont condamné l’ouverture de Varosha, tout en indiquant que ces actions ne doivent pas être acceptées car elles sont contraires aux résolutions de l’ONU et mènent à une escalade dangereuse dans la région. Il a rappelé par ailleurs, la politique d’instrumentalisation des migrants et des réfugiés, suivie par la Turquie en mars à Evros, tout en indiquant que les récentes annonces de la Turquie d’une région illégale de recherche et de sauvetage peut mettre en péril des vies humaines.
Enfin, le ministre délégué a présenté aux membres de l’Assemblée parlementaire les actions de la Présidence de la Grèce ainsi que les réussites, en dépit des défis posés par la pandémie du nouveau coronavirus. Il s’est tout spécialement référé à la Déclaration d’Athènes qui devrait être signée en novembre et constituer la feuille de route pour le respect de la démocratie, de l’Etat de droit et des droits de l’homme en cas de crises futures.
October 22, 2020