Extrait de l’intervention du ministre délégué aux Affaires étrangères, Miltiadis Varvitsiotis lors d’une réunion par visioconférence avec les ambassadeurs des Etats membres de l’UE (Athènes, 9.12.2020)

Le ministre délégué aux Affaires étrangères, Miltiadis Varvitsiotis a envoyé des messages forts à l’Europe et à la Turquie lors d’une réunion par visioconférence avec les ambassadeurs des Etats membres de l’UE, quelques heures avant le sommet des dirigeants de l’UE qui débute demain à Bruxelles. M. Varvitsiotis, qui accompagnera le Premier ministre, Kyriakos Mitsotakis au Conseil européen, a présenté les positions de la Grèce aux chefs des délégations des Etats membres.

S’agissant des violations continues de la légalité internationale par la Turquie, le ministre délégué a souligné que l’UE devra envoyer un message clair à la Turquie, demeurant fidèle aux décisions prises lors du Conseil européen d’octobre. Il s’agit – a-t-il dit – d’une question de crédibilité de l’UE, qui a présenté à la Turquie le choix entre d’une part la voie de la coopération, d’autre part la voie de la transgression et de la violation des valeurs européennes. « Nous voulons que l’Union européenne comprenne bien la force et la crédibilité qu’elle devra avoir en tant qu’acteur international. Ne pas maintenir nos décisions voudrait dire pour l’UE de faire marche arrière », a-t-il indiqué.

S’agissant du dialogue avec la Turquie, il a fait clairement savoir que notre pays a confirmé au fils du temps son attachement au dialogue, qui présuppose l’existence d’un interlocuteur agissant de bonne foi et souhaitant le dialogue. Il a ajouté que le dialogue ne peut se tenir sous la menace et sur des questions qui ne font pas l’objet d’un dialogue bilatéral, comme les mesures que prend notre pays pour défendre son intégrité territoriale ou la protection de la minorité musulmane. Il a réitéré que le seul objet d’un dialogue est la délimitation des zones maritimes.

Se référant au projet de conclusion du Conseil européen existant, il a noté qu’il n’était pas satisfaisant car il ne tient pas compte du fait que la majorité des Etats membres a exprimé à maintes reprises sa préoccupation face à l’attitude de transgression de la Turquie.

Il a, de plus, soulevé la question de l’imposition d’un embargo européen sur les armes à la Turquie car – a-t-il ajouté – il est inconcevable que des armements d’origine européenne pèsent sur la sécurité et l’intégrité de pays membres de l’UE.

Par ailleurs, il a soulevé la question des violations de l’Union douanière par la Turquie, un accord qui est profitable à l’économie turque. Il a précisé que ces violations devront être envisagées et que l’Union douanière devra être dans l’intérêt des exportations européennes vers la Turquie.

Enfin, M. Varvitsiotis a souligné l’importance de l’adoption immédiate du Next Generation EU et du nouveau cadre financière pluriannuel, qui sont nécessaires pour la relance de l’économie européenne, qui est touchée par la pandémie de Covid-19. Il a souligné que leur approbation ne doit pas être prise en otage par des questions qui ne sont pas en rapport avec le principal enjeu de la reprise des économies européenne

December 9, 2020