La logique de la gestion d'une crise d'urgence semble gagner plus de terrain dans l'UE que la logique de « l'orthodoxie économique » et c'est la bataille de négociation que nous allons mener face à la crise énergétique, a déclaré le ministre délégué aux Affaires étrangères Miltiadis Varvitsiotis, lors d’une interview accordée aujourd'hui à la station radio Parapolitika 90.1 et au journaliste Panagiotis Tzenos.
M. Varvitsiotis a rappelé que le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a déjà appelé à l'organisation d'un nouveau mécanisme de soutien lors du précédent Conseil européen, tandis que demain débutera, en vue du Sommet, la discussion au sein du Conseil des affaires générales, auquel il participera, dans le but de rechercher les moyens d'organiser ce mécanisme et de surmonter les objections des pays de l’« orthodoxie économique ». « Face à des crises majeures, l’Europe se renforce au lieu de s’affaiblir », a-t-il déclaré, précisant que les discussions portent d'abord sur la création d'un nouveau fonds de soutien et ensuite sur un mécanisme de contournement du marché afin de mettre un couperet notamment sur le prix du gaz.
S’exprimant sur la situation en Ukraine, M. Varvitsiotis a déclaré que personne ne peut évaluer comment et quand la guerre se terminera, car nous sommes déjà dans la quatrième semaine de l'invasion, les Ukrainiens font face aux Russes avec acharnement et la Russie est encerclée. Il a réaffirmé que la Grèce est du bon côté de l'histoire en se rangeant aux côtés de l'OTAN et de l'UE pour défendre l'Ukraine. La Turquie, en revanche, a-t-il noté, joue un double rôle, mais les partenaires européens ne sont pas satisfaits qu'elle ne suive pas l'Europe dans l'imposition de sanctions.
En ce qui concerne les relations gréco-turques, le ministre délégué a souligné que la Grèce est fermement orientée vers le dialogue, mais également préparée à tout autre développement, en construisant des alliances et en renforçant son pouvoir de dissuasion. Dans ce sens, a-t-il dit, la rencontre entre Kyriakos Mitsotakis et Erdogan a montré qu'il y a de la place pour le dialogue afin de préserver un niveau d’entente minimale et d’éviter que les tambours de guerre soient constamment battus.
March 21, 2022