Extrait de l’interview accordée par le ministre délégué aux Affaires étrangères, Miltiadis Varvitsiotis à la station radio RealFM 97.8 et au journaliste Nikos Chatzinikolaou (28.04.2021)

« La solution des deux Etats pour Chypre, que proposent la partie chypriote turque et la Turquie, n’est pas acceptée par la communauté internationale », a indiqué le ministre délégué aux Affaires étrangères, Miltiadis Varvitsiotis lors d’une interview accordée à la station radio RealFM 97.8 et au journaliste Nikos Chatzinikolaou.

Plus particulièrement, M. Varvitsiotis a souligné au sujet de la réunion à cinq parties à Genève, que la solution des deux Etats n’entre pas dans le cadre des décisions du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui prévoient la création d’une fédération bizonale, bicommunautaire. Dans le même temps, « il s’agit d’une solution qui n’entre pas dans le champ de l’UE », tout en notant que toute autre perspective pour Chypre, légitimerait en fait l’invasion et l’occupation illégales. Par ailleurs, il a souligné que l’Europe a parlé de la question chypriote à plusieurs reprises, la dernière étant lors du Conseil européen de mars. Il a rappelé, par ailleurs, que l’UE avait demandé à être un observateur officiel de la conférence à cinq parties, afin de garantir que toute solution, quelle qu’elle soit, soit compatible avec l’acquis européen, ce qui malheureusement n’a pas été accepté.

Enfin, interrogé sur la question de savoir si Ankara cherchera une « revanche » médiatique après la conférence de presse Dendias – Cavusoglu, le ministre délégué a répondu que la question médiatique est ce dont ils se soucient le moins. « Ce qui nous intéresse davantage est de voir dans quelle mesure la Turquie continue de montrer, sur le terrain du moins, les signes de désescalade qu’elle montre depuis décembre », a-t-il indiqué, tout en ajoutant qu’à l’heure actuelle la Turquie ne peut pas « jouer » de jeu médiatique, surtout en Europe, notamment après l’affaire du Sofagate. « Je crois que c’est une période pendant laquelle la Turquie doit faire preuve de sérieux, de responsabilité et d’honnêteté face aux institutions européennes, dans le respect de l’acquis européen », a-t-il indiqué. Il a conclu en précisant que le sujet « Turquie » demeure à l’ordre du jour du prochain Conseil européen de juin, lors duquel tout agenda positif sera réévalué sur la base de l’attitude cohérente d’Ankara.

April 28, 2021