Extrait de l’interview accordée par le ministre des Affaires étrangères, Nikos Dendias, sur la station de radio « Athina 9,84 » et aux journalistes Yannis Lavranos et Nikos Karoutzos (28.04.2023)

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JOURNALISTE : Bonjour, Monsieur le Ministre.

N. DENDIAS : Bonjour à vous et à vos auditeurs.

JOURNALISTE : Commençons par une question relative à votre portefeuille, car nous attendons également avec impatience les développements en provenance du Soudan. D'après ce que nous avons compris, les opérations de rapatriement des Grecs de ce pays sont terminées.

N. DENDIAS : Oui, si l'on se réfère à ceux qui ont exprimé le souhait de rentrer chez eux, ces opérations sont terminées. Tout d'abord, grâce à de très nombreux vols de pays amis et, enfin, avec notre propre avion, qui était stationné au Soudan.

JOURNALISTE : Y a-t-il eu aussi une opération des commandos grecs à Khartoum ?

N. DENDIAS : Non, pour l'amour du ciel. L'avion était simplement escorté, comme il se doit, par des membres des forces spéciales pour protéger l'avion lui-même et les personnes qui se trouvaient à bord.

JOURNALISTE : À votre connaissance, y a-t-il des Grecs qui sont restés volontairement dans la région ?

N. DENDIAS : J'en connais au moins un, oui.

JOURNALISTE : Il est courageux.

JOURNALISTE : En tout cas, nous avons aussi vu les critiques que vous avez adressées à Bruxelles concernant...

N. DENDIAS : Je le pense vraiment, c'est dommage pour l'Europe. Et l'Europe, ici, n’a pas été à la hauteur. A l’exception de Josep Borrell, le Haut Représentant, qui a fait un effort considérable qui, bien sûr, a échoué.


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JOURNALISTE : Nous écoutions M. Nouriel Roubini, lors du Forum de Delphes dire - ses prévisions ne sont pas toujours exacts, mais en grande partie – que ....

JOURNALISTE : Il est un peu catastrophiste, M. Roubini.

JOURNALISTE : …Qu’il s’attend à ce que la Turquie provoque une crise artificielle avec la Grèce après les élections en raison de sa situation économique difficile.

N. DENDIAS : Je pense qu'il est bon que chacun se limite au domaine dans lequel il a des connaissances approfondies. Les différends gréco-turcs ne sont pas le domaine de connaissances de ce brillant scientifique. D'autre part, vous savez que les prédictions catastrophiques ne sont pas très utiles.

Je ne prédis pas ce qui se passera avec la Turquie demain matin, mais ce que je peux prédire avec une certitude absolue, c'est que si la Grèce honore ce gouvernement particulier, le gouvernement Mitsotakis, si le peuple grec l'honore de sa confiance, il y aura un traitement adéquat des questions nationales, comme cela a été le cas jusqu'à présent.

JOURNALISTE : Êtes-vous préoccupé par le climat qui règne actuellement en Turquie ? Parce que nous voyons que M. Erdoğan a un problème de maladie, il y a un...

JOURNALISTE : Il y a une incertitude en général.

N. DENDIAS : Un sentiment diffus de...
JOURNALISTE : Oui, de la rumeur.  D'accord, il a peut-être eu une grippe, je ne sais pas ce qu'il a pu avoir, et il y a aussi le sentiment que si M. Erdogan perd, il ne passera pas le relais en douceur.

N. DENDIAS : Je ne peux pas, je ne suis pas autorisé à exprimer une opinion sur la vie politique interne de la Turquie. Nous devons respecter le jugement et la décision de la société turque et espérer que, quel que soit le gouvernement issu de la volonté du peuple turc, il sera prêt à négocier sérieusement le seul différend que la Turquie a avec la Grèce.

Et aussi, si possible, à résoudre ce différend sur la base du droit international, qui est le seul qui vaille la peine d'être discuté.

JOURNALISTE : Comment voyons-nous la question de La Haye soulevée par les Turcs ?

JOURNALISTE : Avec un agenda complet.

JOURNALISTE : Oui, ils l'inscrivent dans un programme global - et quelles sont les questions qu'ils soulèvent ?

N. DENDIAS : Sur la question de La Haye, il n'y a pas d'objection. La Grèce le dit toujours.  

JOURNALISTE : Oui, mais la question est de savoir quelles questions soulèverons-nous.

N. DENDIAS : A ce sujet, il y a les lettres grecques, dont la dernière date de 2015 et a été rédigée par Evangelos Venizelos, qui déterminent les questions qui peuvent être soulevées et celles qui ne peuvent pas l'être.

Et sur celles qui ne peuvent pas être soulevées, je dois vous dire qu'il y a un consensus absolu dans le monde politique grec. Je n'ai entendu personne me dire que nous devrions porter les questions de souveraineté devant La Haye, que La Haye devrait décider ce qui est à nous et ce qui ne l'est pas.

JOURNALISTE : Merci beaucoup pour cette conversation.

JOURNALISTE : Merci beaucoup.

N. DENDIAS : C’est moi qui vous remercie. Bonne journée.

JOURNALISTE : Portez-vous bien, bonne chance.



April 28, 2023