D. AVRAMOPOULOS : J’aimerais à mon tour remercier chaleureusement mon bon ami et collègue, Elmar pour son invitation et pour l’hospitalité très chaleureuse qu’il m’a réservée à moi et à toute la délégation grecque. Ma première visite ici date de 2005, en qualité alors de ministre du Tourisme. C’était la première visite d’un ministre, après la visite du Président de la République de l’époque, M. Stefanopoulos, qui a marqué un nouveau début dans nos relations bilatérales. Aujourd’hui, c’est un grand plaisir pour moi de revenir en Azerbaïdjan et cette ville exceptionnelle de Baku, en ma qualité cette fois de ministre des Affaires étrangères de la Grèce.
Cette visite marque également un important pas en avant dans nos relations bilatérales qui fêtent leur 20e anniversaire. Comme vous le savez, la Grèce a été parmi les premiers pays à reconnaître l’Azerbaïdjan et à avoir établi une ambassade ici à Baku. Je suis très heureux de pouvoir dire que notre coopération est très bonne et en amélioration constante et c’est la troisième fois en une année que je rencontre mon ami et ami, M. Mammadyarov, cette fois à Baku, suite à son invitation très cordiale.
Nous avons eu une réunion très productive à deux niveaux, une réunion en tête-à-tête tout d’abord, puis des entretiens tout aussi sincères qu’approfondis avec nos délégations. Pendant ces entretiens, nous avons passé en revue nos relations bilatérales et notre coopération dans le cadre des organisations internationales. J’ai informé Elmar des priorités de la présidence grecque imminente qui commencera le 1er janvier de l’année prochaine et de nos projets dont l’objectif est de promouvoir et d’approfondir les relations entre l’Union européenne et l’Azerbaïdjan.
Nous sommes également convenu de prendre des initiatives communes dans des domaines où nous pouvons étendre notre coopération. Le ministre les a mentionnés tout à l’heure, il s’agit du tourisme, du commerce, de la culture et du secteur énergétique. Bien entendu, le projet TAP - Trans Adriatic Pipeline a fait l’objet de discussions, un projet que la Grèce avec l’Italie et l’Albanie soutiennent pleinement.
Mais nous ne sommes pas les seuls à soutenir ce projet. D’autres pays dans la région ont exprimé leur souhait de participer à ce projet, ce qui le rend plus compétitif.
Nous sommes également très satisfaits de la participation de la SOCAR dans le processus de privatisation de la DESFA, le gestionnaire du système national de gaz naturel, qui atteste des opportunités majeures d’investissement qui se présentent en Grèce.
J’ai également eu l’occasion de briefer mon ami, Elmar, sur les évolutions en Grèce suite aux décisions prises pour surmonter la crise économique. Comme vous le savez, les Grecs ont traversé des moments difficiles, ils ont fait de nombreux sacrifices qui ont déjà produit des résultats et nous arrivons au bout de cette période certes transitoire mais difficile. La Grèce redevient un pays hospitalier, amical et ouvert aux investissements et nous voulons accueillir les investisseurs et les entrepreneurs azéris souhaitant répondre à notre invitation.
J’aimerais également mentionner que j’ai eu l’honneur ce matin d’être reçu par son Excellence, le Président d’Azerbaïdjan, M. Ilham Aliyev et plus tard je rencontrerai le Premier ministre, M. Artur Rasizade. Hier soir, j’ai eu l’occasion et le plaisir de rencontrer de nouveau mon vieil ami, M. Garayev, le ministre de la Culture et du Tourisme et nous avons été heureux de partager quelques nouvelles idées sur la façon dont nous développerons davantage notre coopération.
Je saisis cette occasion pour vous rappeler que la compagnie Aegean Airlines inaugurera ses vols directs de Baku à Athènes, dans un mois à compter d’aujourd’hui, ce qui permettra à nos pays de se rapprocher. Comme l’a dit le ministre tout à l’heure, nous avons couvert un large éventail de sujets qui rapprochent nos deux pays, dans un esprit d’amitié et de solidarité.
J’ai également proposé à M. Mammadyarov d’organiser très prochainement à Athènes ou ici un événement important sous les auspices de nos deux pays, une réunion de haut niveau entre les deux gouvernements afin d’ouvrir la voie à une coopération approfondie à tous les niveaux susmentionnés.
Encore une fois, j’aimerais exprimer ma gratitude et mes remerciements pour cette chaleureuse réception donnée hier et aujourd’hui à Baku et bien entendu j’aimerais clore mon propos en adressant une invitation à mon ami Elmar de nous rendre visite en Grèce le plus rapidement possible, en fonction de son programme. Il ne doit pas oublier qu’il a un bon ami ici en Grèce et en qualité de représentant de son pays il trouvera ici un environnement tout aussi chaleureux qu’amical pour tous les Azéris qui souhaitent visiter notre pays. Merci beaucoup pour votre attention.
JOURNALISTE : Une question pour le ministre des Affaires étrangères de la Grèce : Quelle est la position officielle d’Athènes concernant le conflit du Haut-Karabakh. Merci beaucoup.
D. AVRAMOPOULOS : Je vous remercie. Il est vrai que nous avons abordé cette question. La résolution pacifique des différends, dans le respect du droit international et de la souveraineté nationale, est un principe fondamental de la politique étrangère de la Grèce et de l'Union européenne.
La Grèce fait naturellement partie des Etats participant à l’OSCE et nous soutenons pleinement les efforts des co-présidents du groupe de Minsk en faveur du règlement pacifique du conflit du Haut-Karabakh, dans le but ultime de trouver une solution qui soit acceptée par les deux parties.
Il est essentiel que les parties impliquées fassent preuve de volonté politique en faveur d’une solution par le biais des négociations. Si la volonté politique est là, le dialogue et les négociations sauront produire les résultats escomptés.
Vous savez que la politique étrangère de la Grèce est régie par un principe, une politique d’attachement à la paix. Nous voulons sincèrement que soit résolu ce problème au plus vite, car cela sera dans l'intérêt de tous, non seulement dans cette région, mais dans la région élargie. Nous sommes toujours prêts à contribuer de quelque manière que ce soit à la résolution de cette question. S’agissant de toutes les questions liées à des régions qui ont traversé des moments difficiles dans le passé, nous devons tracer la voie pour parvenir à des solutions. Nous vivons dans un monde de plus en plus interconnecté. De ce fait, nous ne devons pas laisser ce genre de conflits entraver le progrès. Je pense que la volonté profonde des deux peuples de la région est de vivre pacifiquement dans un environnement de stabilité, de coopération et d'amitié et cette volonté devra définir la voie qui mènera un jour à la résolution de ce problème.
JOURNALISTE : Bonsoir. Aggelos Athanassopoulos du journal To Vima. Une question pour chaque ministre.
La première s’adresse à M. Mammadyarov : Êtes-vous satisfait du niveau de coopération avec la Grèce dans le domaine énergétique et que pensez-vous des perspectives du gazoduc ΤΑΡ ?
Et une question pour le ministre grec des Affaires étrangères : Y aura-t-il à votre avis plus de rencontres de haut niveau de la part de la Grèce en Azerbaïdjan, probablement du premier ministre grec dans un avenir proche? Merci.
D. AVRAMOPOULOS : Je répondrai le premier. Oui, il y en aura.
E. MAMMADYAROV : Pour ma part, ma réponse sera plus longue. La question est donc si je suis satisfait de la coopération entre l’Azerbaïdjan et la Grèce dans le domaine énergétique. Je dirais que je suis satisfait car – et nous avons abordé cet aspect lors de nos entretiens – nous pensons qu’il y a une réelle opportunité que nous devons saisir. Comme je l’ai dit aujourd’hui, le volume du commerce bilatéral entre l’Azerbaïdjan et la Grèce – au cours de la dernière année seulement – a presque été multiplié par quatre pour atteindre le milliard et la plus grande partie est à imputer au secteur énergétique. Les principaux sujets de nos discussions sont le pétrole et le gaz. Maintenant nous discuterons du développement d'une coopération plus précise dans le secteur du gaz naturel. Comme vient de la dire M. Avramopoulos concernant l'appel d'offre sur la privatisation de la DEPA et de la DESFA, vous savez que la société étatique de pétrole azérie participe à l’appel d’offres. Par ailleurs, il existe des opportunités sur différents types d’investissements dans le secteur de l’énergie et des installations énergétiques. Comme l’a dit Dimitris, lorsqu’il a parlé de l’organisation d’une réunion de haut niveau à Athènes, c’est l’une des idées débattues s’agissant de l’organisation de manifestations communes. Nous avons également dit, en parlant de cette idée d’organiser de telles manifestations de haut niveau, que nous devrons créer un forum d’affaires qui sera également consacré à l’énergie et à d’autres secteurs. En conséquence de cela, les occasions ne manquent pas et les sociétés ainsi que le monde des affaires devront savoir que, du point de vue politique, nous pouvons renforcer davantage notre coopération. Je vous remercie.
May 1, 2013