Extraits de la conférence de presse conjointe de M. D. Avramopoulos et de son homologue turc, M. A. Davutoglu à Ankara

Ahmet Davutoglu (traduction à partir du texte de retranscription de l’interprétation) :

-  Nous sommes très contents d’accueillir ici le ministre, M. Avramopoulos. Pour nous, tout visiteur en provenance de la Grèce, pays voisin et ami, est important. Mais, la visite de M. Dimitris Avramopoulos revêt une importance bien spéciale. Bien évidemment, toutes les visites d’amis et de ministres des Affaires étrangères ici revêtent une importance particulière, mais pour moi, la visite de Dimitris Avramopoulos, en tant qu’ami et ministre des Affaires étrangères, occupe une place différente.

- J’ai constaté cela lors  de ma visite en octobre dernier à Athènes où on m’avait réservé un accueil chaleureux et amical et je me suis senti comme si j’étais à Istanbul. Notamment dans la région de Paleo Faliro où les habitants sont originaires d’Istanbul.

- Maintenant, je suis convaincu que lui aussi s’était senti comme chez lui, comme il l’a par ailleurs affirmé. C’est justement dans cet esprit d’amitié et de sincérité que sont déroulées les consultations tant entre nous qu’entre nos délégations, mais aussi lors de la rencontre avec le Premier ministre.
-  Les relations gréco-turques, dans un sens positif, sont caractérisées par un changement psychologique et une réforme ce qui nous réjouit car nous pensons que cela constitue un bon message vers le monde.

- La visite d’aujourd’hui s’inscrit dans la suite de la visite que j’avais effectuée l’année dernière en Grèce. L’objectif de cette visite est de préparer le Conseil de coopération de haut niveau qui se tiendra les 4 et 5 mars à Istanbul.

- Lors des réunions que nous avons eues aujourd’hui, nous avons discuté des travaux de préparation du Conseil. Nous nous sommes mis d’accord sur un grand nombre d’accords qui seront signés lors du Conseil et des négociations sont en cours portant sur quelques accords encore. Il serait bien de pouvoir signer un plus grand nombre d’accords que ceux signés le 15 mai à Athènes en mai 2010.

- A la réunion en question, participeront au moins 10 ministres de chaque partie, et il est possible que les participants soient plus nombreux. Une réunion au sommet se tiendra à laquelle coprésideront les deux Premiers ministres. Toutefois, la substance de nos travaux réside dans le fait qu’une nouvelle période commence au cours de laquelle les liens entre les peuples, entre les deux pays, la Turquie et la Grèce deviendront plus étroits et leur amitié sera renforcée tout en transformant l’Egée en un lac d’amitié.

- Actuellement, nos échanges commerciaux sont passés de 4,1 à 4,9 milliards de dollars. A travers ces nouveaux accords, notre objectif est de porter le volume de nos échanges commerciaux à 10 milliards de dollars. C’est pourquoi, le Premier ministre, M. Samaras et mon ami, M. Avramopoulos, effectueront un déplacement à Istanbul avec une délégation d’hommes d’affaires. Je voudrais souligner que tous ces travaux aideront les deux peuples à devenir plus conscients de notre destin commun, de surmonter ensemble leurs chagrins et de partager nos visions communes ainsi que nos joies communes.

- Dans ce cadre, nous avons abordé dans les grandes lignes des questions liées à notre continent commun, l’Europe et à l’avenir de l’Union européenne et nous avons en effet affirmé qu’Istanbul et Athènes feraient partie intégrante de  l’histoire de l’Europe.

- Je l’ai aussi briefé sur la rencontre avec le ministre français des Affaires étrangères, M. Fabius et je l’ai remercié (M. Avramopoulos) du soutien de la Grèce. S’agissant de l’avenir de l’UE, je lui ai dit que nous étions prêts à coopérer en vue de présenter la perspective commune de nos pays au sein de l’UE. Nous pensons que ces perspectives communes de la Grèce et de la Turquie ouvriront de nouveaux horizons en Europe.

- Nous avons également parlé des dernières évolutions dans les Balkans, en Méditerranée et au Moyen Orient. Nous avons confirmé notre point de vue commun en faveur de l’atteinte d’une solution à travers des moyens pacifiques, aux problèmes prévalant dans les Balkans. Nous avons eu un échange de vues sur le Moyen Orient et la Méditerranée. Je voudrais encore une fois souhaiter la bienvenue à mon cher ami.

Dimitris Avramopoulos :

- Je dois vous dire que la rencontre d’aujourd’hui avec mon cher ami Ahmet, mais aussi avant avec le Premier ministre de la Turquie et mon ancien ami, Tagip Erdogan, me fait penser que nous nous trouvons sur un bien meilleur chemin qu’auparavant.

- Je suis sûr que vous aussi que vous assistez à cette conférence de presse conjointe avec Ahmet, vous sentez ce climat, cette ambiance dans laquelle s’est déroulée ma visite ici.  Il y a longtemps, nous avons inauguré un canal de communication qui nous permet de discuter avec sincérité, bonne foi, confiance et amitié.

- J’effectue donc cette visite suite à l’invitation qu’Ahmet Davutoglu m’a adressée, tout en donnant suite à la visite de ce dernier il y a quelques mois à Athènes. L’objectif de cette mission est de fixer le calendrier et le cadre de cette réunion aussi importante entre les deux gouvernements qui se tiendra, comme Ahmet l’a tout à l’heure affirmé, à Istanbul, les 4 et 5 mars.

- Les travaux de préparation de cette réunion relèvent de la responsabilité, de la compétence des deux ministères des Affaires étrangères qui ont reçu le mandat y relatif par les deux Premiers ministres.

- La thématique qui a d’ores et déjà fait l’objet des travaux de préparation, a été enrichie après les dernières réunions, et l’éventail de questions qui  seront abordées a été élargi. Nous allons signer un grand nombre d’accords qui viendront renforcer davantage les liens d’amitié et de coopération entre les deux pays.


- Le succès de cette rencontre renforcera davantage nos relations, notre communication et jettera les bases pour l’établissement de nouvelles coopérations dans de divers domaines qui seront mutuellement profitables pour la Grèce et la Turquie.

- Sans négliger les difficultés et les problèmes existants, nous avons choisi d’investir dans les capacités que nous avons créées pour établir une coopération substantielle entre les deux pays.

- Et ce, tant au niveau bilatéral que dans le cadre élargi de notre voisinage, un choix que les deux pays sont déterminés à respecter afin que la région élargie de l’Europe du Sud-est devienne une oasis, un modèle de stabilité, d’amitié et de coopération.

-  Inutile de répéter encore une fois que la Grèce soutient la perspective européenne de votre pays. Une perspective qui doit être axée sur les principes de l’acquis communautaire, le respect du droit international et de la souveraineté nationale de tous les pays situés dans notre région.

- J’ai toujours pensé et je continue à penser que l’un des principes fondamentaux sur lequel sont axées les bonnes relations entre des voisins est le respect mutuel et c’est en fonction de ce principe que nous devons avancer à l’avenir.

- Cette approche correspond à la volonté la plus profonde de nos deux peuples qui veulent de notre part que nous fassions tout ce qui est en notre pouvoir pour établir des relations de bon voisinage, d’amitié, de coopération et d’entente. Et tout cela pour atteindre encore un objectif, à savoir créer un environnement de sécurité et, bien entendu, de prospérité pour nos deux peuples.

- C’est pourquoi en tête de l’ordre du jour de la réunion au sommet qui se tiendra le 5 mars à Istanbul figurent des questions, telles que l’économie, la croissance, les investissements, l’éducation, la civilisation, le tourisme, la lutte contre l’immigration clandestine, la justice et la santé.

- En d’autres termes, nous considérons ce dispositif comme un moyen qui nous permettra de planifier et de renforcer de manière plus efficace notre coopération bilatérale sur des questions dites de politique quotidienne, à savoir dans les domaines où les deux peuples ont des points en commun. Car tant que ces relations deviennent plus profondes entre les peuples, tant leur message envers leurs gouvernements sera plus fort.

- Parallèlement à tout ce que nous avons dit, comme M. Davutoglu l’a également affirmé, un forum d’affaires sera organisé et réunira les hommes d’affaires et les investisseurs des deux pays, afin de renforcer davantage notre coopération et nos échanges commerciaux dont l’état d’avancement a été tout à l’heure présenté par Ahmet.


- A ce stade, j’aimerais noter que les communautés d’affaires des deux peuples se sont avérées beaucoup plus courageuses et ont d’ores et déjà fait des pas spectaculaires en avant. Elles ont renoncé aux préjugés et aux stéréotypes. La même approche a été également adoptée par les collectivités locales.

- Et je voudrais, si vous me le permettez, faire une observation basée sur mes propres souvenirs : dans le passé ces deux grandes villes historiques, Istanbul et Athènes, se sont trouvées, dans les moments difficiles, l’une à côté de l’autre. C’est dans cet esprit que se déroulera la réunion du 5 mars. Telles sont les lignes directrices que nos deux Premiers ministres nous ont données. Telle est, à notre avis, la volonté de nos peuples.

February 16, 2013