« Il y a 200 ans nous avons décidé de porter notre regard vers l’Occident, il y a 40 ans, nous sommes devenus partie intégrante du monde occidental et désormais nous sommes appelés à discuter de l’avenir que nous voulons pour l’Union européenne ». Tel a été le message du ministre délégué aux Affaires étrangères, Miltiadis Varvitsiotis lors de la séance d’information d’aujourd’hui au sein de la Commission permanente des Affaires européennes du parlement hellénique concernant « La Conférence sur l’avenir de l’Europe ». Vu que la réunion d’aujourd’hui coïncide avec l’anniversaire du décès de Konstantinos Karamanlis, M. Varvitsiotis s’est particulièrement référé au leader national en citant ses propos toujours d’actualité, à savoir que « La Grèce fait partie intégrante de l’acquis européen ; l’Europe ne peut exister sans la Grèce et la Grèce ne peut exister sans l’Europe ».
Dans son discours, le ministre délégué aux Affaires étrangères a particulièrement mis l’accent sur le rôle que les parlements nationaux sont invités à jouer dans le cadre de cette consultation paneuropéenne. La Grèce, comme il l’a affirmé, participera de manière active à la Conférence sur l’avenir de l’Europe, puisque à partir du mois de mai débutera un dialogue ouvert et élargi auquel sont invités à participer les partis politiques, la collectivité locale, la communauté universitaire, l’église, les citoyens eux-mêmes et plus particulièrement les jeunes.
Se référant à la prise en charge par lui-même de la participation hellénique, M. Varvitsiotis a indiqué : « C’est un honneur pour moi d’assumer ce rôle et ce après la présidence de la Grèce du Comité des ministres du Conseil de l’Europe où pour la première fois nous avons organisé une présidence numérique ».
S’agissant des défis auxquels s’est confrontée l’Europe l’année dernière, le ministre délégué aux Affaires étrangères a indiqué que l’Union européenne a fait de pas courageux à travers la vaccination européenne, tandis que le Fonds de relance constitue « un plan courageux dans le cadre duquel l’Europe agit pour la première fois en tant que prêteur pour le compte de ses membres ». En outre, M. Varvitsiotis a signalé que contrairement aux débats précédents sur des questions institutionnelles, la pandémie a mis en exergue les véritables préoccupations et ce qui a été révélé tout au long de cette année très pressante était le fait que nous avons beaucoup de choses dont nous pouvons discuter concernant l’avenir que nous voulons pour l’Europe, le rôle que nous voulons la voir jouer au niveau mondial et sa relation avec ses citoyens ».
En vue de la Conférence sur l’avenir de l’Europe qui sera officiellement inaugurée le 9 mai à Strasbourg, tandis qu’en Grèce se tiendra une grande manifestation spéciale à Zappeion le 27 mai, le ministre délégué aux Affaires étrangères a signalé les 6+1 priorités principales de la Grèce, c’est-à-dire les défis modernes en matière de sécurité, l’immigration, les politiques de cohésion, l’ « Europe numérique », l’environnement et le changement climatique et, bien évidemment, l’Etat de droit. De plus, il a fait une référence spéciale au rapport extrêmement positif de la Commission européenne sur les réformes entreprises notamment par le gouvernement de Mitsotakis cette dernière année, dans le cadre de la lutte contre la corruption et de la bonne législation.
Dans la deuxième partie de son intervention et en répondant au porte-parole du parti SYRIZA qui a soulevé la question de la révision des traités, M. Varvitsiotis a signalé que la Grèce a une position bien claire et immuable en faveur de la sauvegarde du droit de veto au sein du Conseil européen, tel que celui-ci est consacré par les traités européens. Il a également ajouté que la Grèce est en faveur de la participation égale de chaque pays et exactement dans les mêmes conditions, indépendamment de leur taille. Il a même invité quiconque a un point de vue différent à cet égard et notamment l’opposition à le présenter de manière claire au peuple grec afin que ce dernier sache de quelle Europe on est en train de discuter, de l’Europe à participation égale ou de l’Europe des « majorités ».
Enfin, le ministre délégué aux Affaires étrangères s’est référé à la stratégie immuable de la Grèce qui consiste à mettre en exergue la question de l’insularité ainsi qu’à la nécessité pour notre pays d’apporter sa contribution à la Conférence en présentant un point de vue sérieux à l’égard du rôle de l’Europe face aux défis extérieurs en matière de sécurité, comme dans le cas des relations avec la Turquie.
April 23, 2021