En dépit des pressions économiques et sociales persistantes que subit la Grèce, l’opinion publique a été favorable aux réfugiés et les a soutenus d’une façon qui est conforme à notre culture et à nos valeurs.
Nos autorités ont fait preuve d’humanité, agissant souvent dans des conditions de pression, mais toujours dans le respect du droit international et des valeurs européennes fondamentales.
La fermeture des frontières n’est pas une réponse à la crise des réfugiés.
La Grèce ne peut bien entendu pas payer le prix des choix des autres dans la région. Pour pouvoir faire face à la crise des réfugiés, il convient de soutenir les pays de premier accueil comme le Liban et la Jordanie et de sauvegarder la stabilité de l’Egypte. Toutefois, il ne pourra être mis fin à la crise si une solution politique à la crise syrienne n’est pas trouvée et s’il n’est pas mis fin à la guerre.
Comment devons-nous procéder ?
Premièrement, nous devons faire face au problème des flux migratoires aux points de départ, avant l’entrée des réfugiés dans l’Union européenne et l’espace Schengen.
Deuxièmement, nous devons appliquer rapidement et efficacement les décisions qui ont déjà été prises sur la relocalisation et dans le même temps procéder dans les plus brefs délais à la mise en place d’un mécanisme permanent de répartition équitable des charges pour une meilleure répartition des demandeurs d’asile dans tous les pays membres sur la base de critères objectifs.
Troisièmement, la réinstallation des réfugiés depuis la Turquie et probablement depuis les pays voisins doit commencer sans plus tarder.
A cet égard, la Grèce, qui se trouve au carrefour des cultures et des religions et constitue un pont entre trois continents, a pris l’initiative d’organiser à Athènes une conférence sur le thème du Pluralisme religieux et culturel et la coexistence pacifique au Moyen-Orient.
Nous saluons cette conférence qui a contribué dans une large mesure à réaliser l’objectif auquel je me suis tout à l’heure référé, à savoir la sensibilisation à la question de la protection des minorités ethniques et religieuses au Moyen-Orient à travers la facilitation du dialogue interreligieux, du dialogue avec la société civile et des contacts universitaires. Nous demeurons convaincus que cette Conférence peut renforcer davantage la légitimité morale d’une demande œcuménique, à savoir l’éradication des forces sapant le pluralisme religieux et culturel qui est présent dans la région depuis plus de 2 500 ans au moins.
November 6, 2015