Extraits de l’interview accordée par le ministre délégué aux Affaires étrangères, M. Varvitsiotis à l’agence de presse italienne Agenzia Nova (15.04.2021)

A l’occasion de sa visite de deux jours à Rome et de son entretien d’aujourd’hui avec son homologue italien, Vincenzo Amendola, le ministre délégué aux Affaires étrangères, Miltiadis Varvitsiotis a accordé une interview à l’agence de presse italienne Agenzia Nova et au journaliste Daniele Gargagliano intitulée « Italie-Grèce : Alliées au sein de l’Europe avec une vision commune en Libye ».

Plus précisément, M. Varvitsiotis a signalé que l’Italie et la Grèce sont deux pays unis traditionnellement par des liens d’amitié, alliés et membres d’une « Europe ambitieuse » qui partagent les mêmes visions et sont confrontés à des défis communs en Méditerranée.  « Nous avons les mêmes points de vue à l’égard de la quasi-totalité des questions européennes majeures. Et il est important de poursuivre cette coopération », a-t-il affirmé en ajoutant que le gouvernement grec espère avoir une coopération constructive avec le gouvernement de Draghi.

Le ministre délégué s’est particulièrement référé au processus de stabilisation de la Libye, en soulignant que la présence conjointe des Premiers ministres grec et italien à Tripoli le 6 avril a été considérée comme étant une indication claire de la convergence de vues à l’égard du futur du pays et de leur intérêt commun pour la promotion du processus de sa reconstruction. « La Libye, pays instable actuellement, peut se transformer en un partenaire crédible en Afrique du nord ainsi qu’en un fournisseur d’énergie important », a-t-il déclaré.

S’agissant du « protocole d’accord » illégal signé entre la Turquie et la Libye, M. Varvitsiotis a indiqué que ce dernier viole les droits souverains de la Grèce et qu’il est important que la Libye comprenne qu’une bonne relation avec la Grèce se reflètera aussi dans une bonne relation avec l’Union européenne dans son ensemble. « Le gouvernement grec est prêt à soutenir le peuple de la Libye par tous les moyens possibles, tant au niveau bilatéral qu’européen », a-t-il affirmé à cet égard.

Pour ce qui est des relations gréco-turques, le ministre délégué a souligné qu’il était nécessaire qu’Ankara fasse preuve de manière tangible de son respect à l’égard de l’acquis communautaire et ce de manière cohérente et en toute bonne foi, en renonçant à toute action provocatrice et unilatérale qui pourrait compromettre la stabilité et la sécurité en Méditerranée orientale.

S’agissant de la conférence imminente à cinq parties sur la question chypriote, M. Varvitsiotis a signalé que Nicosie est la dernière ville divisée en Europe et que l’heure est venue d’aller de l’avant non pas sur la base de la solution à deux Etats proposée par Ankara mais sur la base des résolutions de l’ONU. «  Puisque Chypre est devenue membre à part entière de l’UE il y a 20 ans, il est important que l’UE ait son  mot à dire dans cette négociation et par conséquent nous saluerons le statut d’observateur de l’UE lors de la prochaine rencontre à Genève », a-t-il ajouté.

En outre, le ministre délégué aux Affaires étrangères a indiqué que l’Europe doit protéger de manière efficace ses frontières et que les Etats en première ligne ne doivent pas rester seuls à faire face à la question migratoire et que la coopération internationale notamment avec les pays d’origine doit être renforcée.

« La Grèce a établi de concert avec l’Italie une alliance dans le cadre du projet Med-5 et nous voulons que celui-ci soit notre instrument de négociation dans l’élaboration de la politique de l’UE », a-t-il ajouté.

Enfin, le ministre délégué aux Affaires étrangères a parlé de la valorisation du Fonds de relance qui peut stimuler les investissements en Grèce mais aussi du gazoduc East-Med en qualifiant ce dernier d’un projet européen important pour la diversification des ressources énergétiques revêtant une importance géostratégique considérable et susceptible d’apporter d’importants avantages économiques.

April 15, 2021