Extraits de l’interview du ministre délégué aux Affaires étrangères, M. Varvitsiotis, accordée à la chaîne de télévision SKAI lors de l’émission « Simera » (Athènes, 24.02.2023)

Propos recueillis par les journalistes D. Ikonomou et Akis Pavlopoulos

« Grâce aux alliances stratégiques et aux armements de défense, nous faisons de la Grèce l'acteur le plus fort du sud-est de la Méditerranée, capable de créer des conditions de sécurité et de défendre la stabilité dans la région », a affirmé le ministre délégué aux Affaires étrangères, Miltiadis Varvitsiotis, dans une interview accordée à la chaîne de télévision SKAI lors de l’émission « Simera » avec les journalistes Dimitris Ikonomou et Akis Pavlopoulos.


Le ministre délégué aux Affaires étrangères a fait particulièrement référence à la relation stratégique de la Grèce avec les États-Unis d'Amérique. « Nous cultivons dans un sol extrêmement fertile », a-t-il déclaré, ajoutant que la stabilité de nos relations avec les États-Unis nous a donné un avantage stratégique. « La Grèce profite du vide laissé par les revirements de M. Erdogan et devient le refuge solide de l'alliance occidentale dans le sud-est de la Méditerranée », a-t-il noté. Il a également souligné les investissements des grandes entreprises multinationales américaines qui choisissent la Grèce pour le placement stratégique de leurs capitaux, ainsi que l'augmentation des flux touristiques des Américains vers notre pays.

M. Varvitsiotis a également évoqué la coopération stratégique de la Grèce avec l'Égypte, qui a grandement revalorisé notre pays, ainsi que le lien stratégique avec la France, qui, a-t-il rappelé, a été remis en question par l'opposition, qui n'a pas voté en faveur de l'accord y relatif.

Répondant à une question sur l’état de préparation de la Grèce face à une éventuelle menace, le ministre délégué aux Affaires étrangères a déclaré qu'en dehors des alliances, qui sont une force de dissuasion, « nous devons défendre notre souveraineté nationale, nous devons être prêts, capables, équipés, déterminés et unanimes pour défendre notre indépendance nationale. »

Concernant les relations gréco-turques après les tremblements de terre dévastateurs, M. Varvitsiotis a souligné que nous ne sommes pas complaisants vis-à-vis du climat créé. « Il se peut que le ton baisse et que la solidarité manifestée par les deux peuples pendant cette période ouvre une fenêtre d'opportunité pour le dialogue, mais cela doit se faire dans un état d'esprit sincère et dans un cadre qui garantit que nous ne reviendrons pas en arrière. Car si la Turquie revient rapidement à sa rhétorique agressive précédente, nous détruirons tous les ponts et il n'y aura aucune possibilité ou espoir de rapprochement », a-t-il déclaré.

M. Varvitsiotis a également rappelé qu'aujourd'hui est un jour anniversaire, puisque cela fait un an que la guerre en Ukraine a commencé « ce qui a changé de nombreux faits géopolitiques et, surtout, a brisé les illusions selon lesquelles nous vivons dans un monde de paix et de coopération perpétuelles ».  Et après avoir parlé des victimes grecques de Marioupol, il a noté que « moralement, historiquement, mais aussi dans la logique de la défense du droit international et des frontières, nous devons être aux côtés du peuple ukrainien et de sa lutte ».

Enfin, le ministre délégué aux Affaires étrangères a commenté que les Grecs seront appelés, lors des prochaines élections, à décider comment le pays va procéder avec stabilité, sérieux, responsabilité et doté de la protection appropriée justement dans cet environnement international instable.

February 24, 2023