Extraits de l’interview du ministre délégué aux Affaires étrangères, M. Varvitsiotis à la station radio PARAPOLITIKA 90.1 (07.04.2021)

Propos recueillis par le journaliste P. Tzenos

« La Turquie traverse une crise et se trouve dans un état d’extrême nervosité, tant dans sa politique intérieure qu’étrangère. Nous ne nous réjouissons guère que le feu soit à la maison de notre voisin », a signalé le ministre délégué aux Affaires étrangères, Miltiadis Varvitsiotis dans une interview accordée à la station radio PARAPOLITIKA 90.1 et au journaliste Panagiotis Tzenos.

Se référant plus particulièrement à la situation intérieure en Turquie, M. Varvitsiotis a signalé que son attitude nerveuse et imprévisible peut avoir des répercussions sur les relations gréco-turques. « Nous voudrions que la Turquie soit dans un état de sérénité », a-t-il indiqué. Il a également ajouté que la Turquie est présente sur tous les fronts dans son voisinage et que cela a provoqué plus des frictions au lieu de profiter à la politique turque.

Interrogé sur la rencontre tenue hier entre la partie européenne et turque, il a indiqué que c’était une image dramatique pour l’Europe de voir la Présidente de la Commission désemparée, privée de siège dans la salle où les pourparlers ont eu lieu, fait qui intervient après le retrait de la Turquie de la Convention d’Istanbul sur la protection des femmes et suscite de vives réactions parmi les spectateurs européens.

En analysant le contenu de la rencontre, il a signalé que ce qui a été dit correspond à ce à quoi nous nous attendions et que ceux qui s’attendaient à ce que la Commission européenne ne dise pas à la Turquie ce qu’elle avait l’intention de lui dire, se sont trompés.

« Les messages ont été transmis tel qu’il été convenu par le Conseil européen et apparemment un dialogue institutionnel est lancé avec la Turquie sur une question qui nous intéresse beaucoup, la question migratoire », a-t-il signalé. Il a expliqué qu’il s’agit de la révision de la Déclaration conjointe Europe-Turquie de 2016, en précisant que l’objectif principal est d’établir un lien entre la coopération de la part de la Turquie et le financement de cette dernière. « Il faut que plus de fonds soient versés à la Turquie lorsqu’elle se montre plus coopérative et moins lorsqu’elle est moins coopérative », a-t-il indiqué en citant comme exemple les garde-côtes turcs qui accompagnent les embarcations à bord desquelles se trouvent des migrants à destination de la Grèce.

Enfin, il a mis en exergue la question de l’Union douanière en signalant que la Turquie la viole systématiquement en conséquence de quoi la Commission européenne est sur le point de dénoncer l’accord avec la Turquie et qu’à ce jour la Turquie n’a pas ratifié le Protocole concernant Chypre.




April 7, 2021