Lors de la séance d’information de la commission des Affaires européennes du parlement sur les derniers développements en matière de questions européennes, le ministre délégué aux Affaires étrangères Miltiadis Varvitsiotis a signalé la nécessité d'approfondir l'autonomie stratégique de l'UE et a présenté les positions de la Grèce.
En particulier, M. Varvitsiotis a noté que c'est une bonne chose que la nouvelle année commence avec la présidence française, qui a fait du projet d'autonomie stratégique de l'UE sa première priorité. Pour la Grèce, a déclaré le ministre délégué aux Affaires étrangères, l'autonomie stratégique est un pas en avant pour faire de l'UE une Union politique, qui garantira les conditions de sécurité dans ses États membres, mais aussi pour passer du statut de fournisseur d'aide humanitaire à celui de fournisseur de sécurité dans la région élargie de la Méditerranée du Sud-est. « Aujourd'hui, nous avons besoin de plus d'Europe, avec une voix plus forte dans le monde. Nous avons besoin d'une Europe souveraine, qui ne se contente pas de regarder seulement vers l'intérieur, mais qui s'exprime d'une voix unie et décisive à l'extérieur, notamment sur les questions de sécurité européenne », a-t-il signalé.
En ce qui concerne la Turquie en particulier, le ministre délégué aux Affaires étrangères a souligné que le gouvernement a fait des questions gréco-turques des questions euro-turques, ce qui fait qu'il est communément admis dans l'UE que la Turquie s'écarte de l'acquis communautaire et se trouve à l'opposé de toutes les décisions de politique étrangère de l'Union.
Concernant les Balkans occidentaux, M. Varvitsiotis a noté que la Grèce soutient la perspective d'adhésion de l'Albanie et de la Macédoine du Nord. Il a toutefois précisé que ce parcours n'est pas irréversible. « Si nos voisins du Nord changent d'attitude à l'égard de la pleine application de l'accord de Prespès, la Grèce changera à son tour d'attitude », a-t-il souligné, affirmant que dans ce contexte, il est juste que le Parlement grec n'ait pas encore ratifié certains mémorandums prévus par l'accord, question que l'autre partie n'a pas soulevée, au contraire - comme il l'a dit – seul SYRIZA l'a fait.
Parlant de l'avenir de l'Europe, le ministre délégué aux Affaires étrangères a souligné que nous avons besoin d'un nouveau modèle de développement visant à une Europe verte et numérique, tout en approfondissant son modèle social. En ce qui concerne le caractère social de l'Europe, il a rappelé que la proposition grecque concernant un revenu minimum garanti a été adoptée par tous les participants au projet européen et constitue un point de l'agenda de la Commission.
Se référant à la question de la révision des traités européens soulevée par le représentant de SYRIZA, M. Varvitsiotis s'est opposé à l'abolition de l'unanimité dans les questions de politique étrangère, soulignant que le veto est important pour la Grèce et constitue un dispositif de sécurité pour les petits pays. « L'approfondissement de l'Europe ne signifie pas que les États membres vont perdre et sacrifier les garanties dont ils disposent pour la conduite de la politique étrangère », a-t-il déclaré.
Concernant le pacte de stabilité et de croissance, il a souligné que nous demandons sa révision d’une manière telle « qui nous évitera de revivre la pénible situation du sous-financement » de la décennie précédente, mais en tenant compte des nouveaux besoins après la crise économique provoquée par la pandémie.
En ce qui concerne la question de la migration, le ministre délégué aux Affaires étrangères a indiqué que notre pays a réduit les flux migratoires de 90 %, mais qu'au niveau européen, il devrait y avoir un mécanisme de sanctions contre ceux qui instrumentalisent les migrants, tout en prévoyant des clauses de solidarité et un partage équitable des charges.
En ce qui concerne l'énergie, « le grand problème de notre époque », M. Varvitsiotis a noté que le dilemme entre énergie verte et énergie bon marché est un « faux dilemme » et a souligné que l'Europe « ne peut ignorer le fait qu'il existe des gisements de gaz naturel en Méditerranée du Sud-est » à un moment où elle se sent dépendante du gaz russe. Il a noté qu'un montant de 1,7 milliard d'euros a été alloué à notre pays par le Fonds de relance pour la transition écologique et numérique, argent qui devrait être valorisé compte tenu du fait que l'environnement change, comme l'ont montré les récentes chutes de neige.
Évoquant la pandémie, M. Varvitsiotis a souligné l'importance de politiques communes en matière d'approvisionnement en vaccins et de certificats de vaccination, tout en notant que l'Europe est le plus grand donateur de vaccins au monde, notre pays ayant offert des millions de doses.
Parlant de la conférence sur l'avenir de l'Europe, le ministre délégué aux Affaires étrangères a souligné l'importance de la présence grecque dans ce dialogue et a appelé les partis politiques et la société civile à y participer activement. En outre, il a souligné qu'il était important pour la Grèce de souligner l'importance de la protection de l'environnement marin de l’Europe et tout particulièrement de la Méditerranée, en rappelant que la Grèce a fait de cette question le premier point de l’agenda du Sommet des neuf pays méditerranéens (EUMED)
Vous pouvez consulter (https://www.youtube.com/watch?v=Cho-t_gUNek) ici la première partie du discours et (https://www.youtube.com/watch?v=PnofT3qtFpw) ici la deuxième partie.
February 1, 2022