• Le projet de l’unification monétaire était d’entrée de jeu un projet volontariste, un projet plus politique qu'il ne l'aurait fallu, un projet qui revêt indéniablement une dimension historique, mais qui, sur le plan économique, avait été organisé pour pouvoir fonctionner dans des conditions normales. L'éventualité d’une crise se s’était pas posée, qui plus est une crise comme celle à laquelle l’économie mondiale a été confrontée à partir de 2007.
• Le programme d’adaptation grec s’articule autour de deux piliers bien distincts. Le pilier de l’adaptation budgétaire, à savoir la réduction drastique des déficits (budgétaires et la balance des échanges courants) qui avaient explosé. Nous n’avons pas choisi le modèle de l’adaptation budgétaire rapide, mis en oeuvre à la fin du printemps 2010. Mais c’était la seule solution pour éviter une faillite désordonnée.
• Le deuxième pilier est ce que l'on appelle l'adaptation structurelle, le pilier des changements structurels, qui est lié au schéma productif du pays, à la mobilisation des forces endogènes, saines et productives du pays.
• A partir d'un certain point et dans des conditions qui n’auraient pu être pires, nous avons été contraints d'avancer en parallèle et en même temps sur des deux axes, ce qui a engendré une série de problèmes. Une société qui subit les conséquences d’une adaptation budgétaire violente et rapide, et qui, suite aux mesures prises, voit la récession se creuser et le chômage augmenter, n’est pas très favorable à la demande de changements structurels.
• Les perspectives d’avenir sont bonnes pour la présidence grecque imminente dont le semestre coïncide avec un débat politique très important qui doit être engagé et porter sur l’évaluation des programmes d'adaptation.
• Nous pouvons désormais affirmer, en étayant nos propos des données budgétaires nécessaires, que nous avons obtenu des résultats très importants pour ce qui est du premier pilier de l'adaptation budgétaire et dans le même temps nous avons obtenu des notes importantes sur le plan de la compétitivité, le deuxième pilier de l’adaptation structurelle. Nous avons réussi la plus grande réduction nominale dans l’histoire économique mondiale avec le PSI et le rachat de la dette grecque. Nous avons réussi à débarrasser les générations futures d'un volume de la dette particulièrement élevé, un pourcentage du PIB qui dépasse 60%.
• Il est vrai que nous sommes toujours enlisés dans une discussion sur le fameux vide budgétaire et le fameux vide financier, en rapport à des objectifs et des projections concernant la viabilité de la dette souveraine. Nous voulons, toutefois, avoir des interlocuteurs politiques au niveau européen et international qui soient capables de comprendre réellement et en profondeur les données techniques et scientifiques. Notre problème n’est pas une négociation politique. Nous voulons avoir en face de nous des dirigeants responsables qui prennent des décisions en tenant compte de toutes les données avec une exactitude scientifique et l’anticipation nécessaire.
• On ne peut parler seulement d’un mécanisme unique de surveillance ou d’un mécanisme unique de sauvetage des banques si l'on ne parle pas, par exemple, d’un mécanisme unique de garanties des dépôts.
• Il y a un risque que ce semestre qui commence bientôt, et qui coïncide avec la campagne électorale de l'Union européenne et de la présidence grecque, soit marqué par l’euroscepticisme, le nationalisme économique – au lieu de la discussion institutionnelle sur l'avenir de l’Europe –, et qu'en fin de compte il soit dominé par une approche visant à multiplier les inégalités au détriment finalement du projet de l'intégration européenne.
• Ce qui se passe dans la zone euro et l’eurogroupe n’a aucun rapport avec la description légale du mode de fonctionnement des institutions européennes au niveau de l’Union européenne. C’est quelque chose de totalement différent, c’est quelque chose de tellement réaliste que cela en devient cynique.
• Les conditions préalables à la relance de l’économie réelle sont, tout d'abord, des conditions internationales. Autrement dit, nous partenaires institutionnels doivent comprendre la situation, comprendre la dynamique de l’économie ainsi que les résistances politiques et sociales. La deuxième condition est l’action du secteur privé international.
• En ce qui concerne les conditions intérieures, publiques et privées, il y a tout d’abord l’assainissement institutionnel. Nous devons, autrement dit, confirmer la stabilité du gouvernement, la stabilité politique et sociale du pays. Les conditions publiques sont également sociales. Il est donc très important d’investir dans des mesures comme la réduction du chômage et qu'une grande partie de la population puisse bénéficier d’une couverture sociale et de soins de santé.
• Nous trouverons la solution dans nos ressources endogènes, la terre et les hommes et il existe réellement des forces saines. Nous sommes pleinement conscients des difficultés auxquelles les hommes d'affaires grecs sont confrontés, tous secteurs et tous niveaux confondus.
• Cet effort a besoin de la participation plus active du secteur privé. En réalité un grand partenariat secteur public - secteur privé est nécessaire afin de pouvoir relancer l'économie grecque réelle et que la société grecque, le peuple grec acquièrent de nouveau ce sentiment de sécurité et de perspective d'avenir tant mérités après l’aventure de la crise.
November 12, 2013