JOURNALISTE : Mesdames et messieurs, nous souhaitons la bienvenue au studio d'Action 24 au ministre des Affaires étrangères et candidat de la Nouvelle Démocratie dans le secteur sud d'Athènes, M. Dendias.
Monsieur le Ministre, merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation à nous rejoindre pour la première fois au studio d'Action24…
N. DENDIAS : Mais pas pour la dernière fois.
JOURNALISTE : Nous en serons très heureux, merci beaucoup.
J'aimerais commencer notre discussion à partir des derniers propos de Cavusoglu, que vous connaissez depuis des décennies, en tant que ministre des Affaires étrangères, qui dit que le danger en mer Égée n'a pas été essentiellement écarté. « La tension existe toujours et peut être ravivée à tout moment tant que certaines questions ne sont pas résolues ».
Quel est votre commentaire à cet égard ?
N. DENDIAS : Tout d'abord, Mevlut Cavusoglu est sous pression électorale. Le président Erdogan est sous pression dans les sondages, il est obligé de dire quelque chose qui soit efficace, qui ait un poids politique. Par conséquent, quoi que disent les membres de l'AKP en ce moment, je ne les prends pas nécessairement au pied de la lettre.
Par ailleurs, j'ai dit clairement, dans la mesure où c'est ma responsabilité, que je ne laisserai pas la tension reprendre jusqu'aux élections. Toutefois, la Grèce ne souscrit à aucune politique d'apaisement - soyons clairs.
Nous irons aux élections et les gouvernements des deux pays, ceux qui seront élus - nous pensons que ce sera nous - auront une fenêtre d'opportunité pour voir si nous pouvons trouver une solution à notre différend. Voulez-vous que je vous dise quelles sont les chances ? Il n'y en a pas beaucoup. Mais nous devons essayer.
JOURNALISTE : Alors, pensez-vous, de votre point de vue, que les eaux calmes en mer Égée soient plutôt quelque chose de temporaire ? Un moratoire en raison du climat électoral ou la situation actuelle sera-t-elle maintenue après les élections dans les deux pays ?
N. DENDIAS : Je pense qu'un climat différent a été créé en raison de notre propre comportement après les tremblements de terre en Turquie, qui a été apprécié par Ankara, dûment apprécié.
Cela a créé une opportunité, qui durera, je l'espère, jusqu'aux élections, et même pendant un certain temps après les élections. S'il n'y a pas d'entente durant cette période, je crains que nous ne fassions marche arrière.
JOURNALISTE : Serait-il exagéré, Monsieur le Ministre, de vous demander si vous préféreriez avoir au ministère des Affaires étrangères, en tant qu'interlocuteur d'Athènes, pour ne pas dire en tant que votre interlocuteur, après nos propres élections, Erdogan et Cavusoglu ou éventuellement une personne inconnue de l’ opposition ?
N. DENDIAS : Je n'ai pas le droit de m’exprimer à cet égard. Je suis le ministre des Affaires étrangères de la Grèce et je n'ai pas le droit d'exprimer une opinion sur la décision de la société turque et du peuple turc.
Si vous me demandez si j'ai une opinion, bien sûr que j'en ai une. Mais je n'ai pas le droit de l'exprimer.
May 7, 2023