Intervention de N. Kotzias, ministre des Affaires étrangères, lors du Conseil des ministres de l’OSCE (Hambourg, 8 décembre 2016)

Intervention de N. Kotzias, ministre des Affaires étrangères, lors du Conseil des ministres de l’OSCE (Hambourg, 8 décembre 2016)« Je tiens à remercier la présidence allemande de l’OSCE et personnellement le ministre allemand des Affaires étrangères, Dr Frank-Walter Steinmeier.

Nous sommes une organisation qui a des valeurs communes mais nous devons nous pencher sur les visions que nous voulons avoir pour le 21e siècle. Nous devrons également réexaminer à fond notre situation géopolitique. L’Europe et l’Amérique du nord ne sont plus ce qu’elles étaient à l’époque de la signature de l’Accord d’Helsinki. L’Europe n’est plus aujourd’hui le centre du monde, comme elle l’était il y a 40 ans. Toutefois, l’Europe a besoin aujourd’hui, comme auparavant, de la confiance. Cela signifie que l’on doit mettre en œuvre les accords de Minsk, que l’on doit chercher à consolider l’Etat de droit et à défendre la démocratie et, surtout, les principes de notre Organisation.

Notre ennemi est le terrorisme et on devra tout d’abord arrêter en Europe les flux financiers destinés au terrorisme. En octobre 2015, pour la première fois, tous les chefs religieux, les chefs spirituels et la plupart des ministres des Affaires étrangères du Moyen-Orient, se sont réunis à Athènes à l’occasion de la conférence internationale sur la protection des communautés culturelles et religieuses. Nous avons l’intention d’organiser de nouveau cette conférence en 2017. Vous êtes tous invités. Cette fois nous allons organiser la conférence avec l’Autriche, la Jordanie et les Emirats arabes unis. Nous luttons contre l’antisémitisme et les discriminations visant les Roms.

Pour exercer toutefois une meilleure politique au Moyen-Orient, on pense qu’il faut créer une organisation en Méditerranée orientale et au Moyen-Orient, similaire à celle que nous avons ici en Europe et en Amérique du nord, c’est-à-dire l’OSCE. On doit transférer les structures créées et consolidées ici en Europe, depuis le milieu des années 1970, dans cette région qui est en ce moment la région la plus instable dans le monde entier.

Par conséquent, nous pensons qu’il faut discuter avec tous les pays arabes, et bien évidemment avec Israël, de la manière dont on pourra mettre en place une institution de ce type. Nous essayons de créer une structure préliminaire : nous avons organisé la Conférence de Rhodes qui a réuni les Etats européens et arabes dans l’objectif de créer une institution similaire.

Enfin, nous devons en tant qu’organisation examiner d’une manière plus approfondie la question de l’immigration. Et nous devons toujours nous rappeler que la raison pour laquelle nous sommes confrontés à ces questions est la guerre en Syrie et en Irak et la guerre civile en Libye. Nous devons nous occuper plus de ces causes, au lieu de discuter seulement de la question des réfugiés. C’est un problème majeur mais sa cause est la guerre et l’Europe n’en discute pas suffisamment.

Dernière remarque : je tiens à répéter ce que j’avais affirmé à Postdam. Je pense qu’il est regrettable que les 67 représentants des Etats réunis ici n’engagent pas un débat approfondi à cet égard et qu’ils se contentent plutôt de lire les déclarations qu’ils ont préparées.

Cela ne contribuera pas au règlement des problèmes futurs.

Je vous remercie beaucoup ».

December 8, 2016