Monsieur le Président,
Monsieur le Secrétaire général, Excellences, chers collègues.
Je tiens à remercier la Mission permanente de la République coopérative du Guyana auprès des Nations unies de m'avoir invité à participer au débat d'aujourd'hui.
Mesdames et Messieurs
Il n'y a pas un seul défi dans le monde moderne qui n'interagisse pas avec d'autres. La crise climatique menace la sécurité alimentaire et les deux ensemble menacent la stabilité et la cohésion sociale.
Il n'y a pas de défi qui soit l'apanage d'un pays ou d'une région. L'effondrement de l'initiative céréalière en Ukraine menace la chaîne céréalière dans son ensemble et la fonte rapide des glaces dans l'Antarctique affecte la planète. Et ce, alors que plus de 600 millions de personnes dans le monde devraient être confrontées au spectre de la faim en 2030.
La mer Méditerranée, au carrefour de trois continents, est un excellent exemple de l'interaction et de la diffusion de ces phénomènes. La température annuelle de la mer est supérieure de 1,54 °C aux niveaux d'avant 1990 et d'environ 0,4 °C à l'augmentation moyenne de la température mondiale.
Le réchauffement a causé de graves dommages à l'environnement. Le bassin méditerranéen a été au cœur de la crise climatique de ces dernières années, avec des incendies généralisés et des inondations dévastatrices. En outre, l'élévation du niveau de la mer met en péril la quantité et la qualité des pêcheries et des stocks de poissons, compromettant ainsi la santé humaine et les moyens de subsistance.
L'atténuation du réchauffement climatique, la promotion du tourisme durable et de la navigation écologique ainsi que la réduction de la pollution par les microplastiques sont à l'ordre du jour de la 9e conférence « Our Ocean » que nous organiserons à Athènes les 16 et 17 avril. Cette conférence servira de pont entre la COP28 et la conférence des Nations unies sur les océans qui se tiendra l'année prochaine, et vise à poser des jalons tangibles et à prendre des engagements crédibles.
Dans le même esprit, la Grèce prendra l'initiative en faisant du triptyque climat-paix-sécurité une priorité de sa candidature en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU pour la période 2025-26.
Cependant, aucune conférence, aucune intervention d'un seul État ne peut apporter de résultats notables. Cela fait penser à Sisyphe roulant éternellement et de manière répétée un lourd rocher en haut d'une colline. La complexité et l'extraterritorialité des défis exigent une réponse collective des gouvernements et des peuples du monde entier, tournée vers l'avenir.
Ce dont nous avons besoin, c'est d'un état d'esprit différent en ce qui concerne la protection de l'environnement et la sécurité alimentaire. Le plan OneHealth de l'Organisation mondiale de la santé, une approche intégrée et holistique visant à équilibrer et à optimiser la santé humaine, animale et environnementale, est l'une de ces politiques transversales.
Nous avons besoin de ce type de nouvelle vision de la solidarité mondiale et de la durabilité intergénérationnelle. Grâce à une gouvernance mondiale éthique et fondée sur des règles et à un partage équitable des charges entre les États.
C'est pourquoi nous appelons à une alliance mondiale pour la durabilité. Et nous soutenons la proposition de nommer un envoyé spécial des Nations unies pour un avenir durable.
Nous le devons aux générations futures, auxquelles nous avons, il est vrai, déjà soutiré une partie des dividendes de l'environnement.
Après tout, il ne faut pas l'oublier : Nous ne sommes pas les propriétaires de la terre, mais de simples intendants.
Je vous remercie de votre attention.
February 13, 2024