Intervention du ministre des Affaires étrangères, N. Kotzias devant le Conseil de sécurité de l’ONU lors du débat sur la résolution des conflits et la lutte contre la menace terroriste au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (Νew York, 30.09.2015)

Intervention du ministre des Affaires étrangères, N. Kotzias devant le Conseil de sécurité de l’ONU lors du débat sur la résolution des conflits et la lutte contre la menace terroriste au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (Νew York, 30.09.2015) «Monsieur le Président,

J’aimerais tout d’abord remercier mon collègue, M. Sergei Lavrov, qui préside ce débat très important. Les questions examinées dans le cadre de ce débat sont dans une large mesure étroitement liées et ont précipité le développement de la crise migratoire et des réfugiés. Elles ont contraint des milliers de centaines de personnes à quitter la région, créant ainsi de nouvelles pressions sur les sociétés et les économies des pays voisins et de la région élargie.

La Grèce, qui se trouve au carrefour de la crise migratoire, exprime sa vive préoccupation concernant le sort des minorités en Irak et dans la région, y compris des communautés chrétiennes qui – après deux mille ans d’histoire dans la région – sont confrontées à une menace existentielle en raison des atrocités commises par l’EI. Il est clair que la menace que constitue l’EI continue de saper la stabilité et la dynamique politique de l’Irak et de la Syrie, rendant la situation de sécurité dans la région particulièrement volatile. Mais il est tout aussi clair que les vagues d’instabilité – par le biais du phénomène des « combattants étrangers » et de la crise migratoire et des réfugiés – sont ressenties à une plus grande échelle, au niveau mondial.

Ainsi, l’application d’une stratégie cohérente, résolue et plurielle en vue de lutter contre l’EI constitue une question cruciale pour la communauté internationale. Les Etats de la région, dont beaucoup ont des intérêts divergents, unissent leurs forces contre les tactiques abominables appliquées par l’EI. Et cela constitue un élément clé pour notre projet commun qui est la lutte contre l’EI : une position déterminante de la part de tous les acteurs.

Mais l’EI ne peut être vaincu que par des moyens militaires. Nous devons aussi faire face aux questions liées au financement des organisations des djihadistes ainsi qu’aux tactiques de recrutement qu’elles appliquent, par le biais, entre autres, de l’Internet et autres médias sociaux.

Enfin, il est très important que la communauté internationale œuvre dans un esprit collectif et d’unité afin de trouver une solution à long terme à la crise syrienne en lançant un processus politique immédiat ouvert à toutes les parties concernées. La guerre doit cesser. Il doit y avoir une grande alliance en faveur de la paix. Une alliance en faveur de la reconstruction de la Syrie. Et nous devons redonner aux jeunes de la Syrie et au monde arabe dans son ensemble le droit de rêver et de vivre une vie différente. Autrement – sans ce rêve et ces perspectives d’avenir – ils ne lutteront pas pour la paix et la reconstruction de la Syrie ».

October 1, 2015