Intervention du ministre des Affaires étrangères, Nikos Dendias devant la Commission permanente Défense nationale et Affaires étrangères du Parlement lors de l’examen du projet de loi du ministère des Affaires étrangères intitulé « Détermination de la lar

Intervention du ministre des Affaires étrangères, Nikos Dendias devant la Commission permanente Défense nationale et Affaires étrangères du Parlement lors de l’examen du projet de loi du ministère des Affaires étrangères intitulé « Détermination de la largeur des eaux territoriales dans la région de la mer Ionienne et des îles ioniennes jusqu’au cap Ténare»


PREMIÈRE PARTIE

Mesdames et Messieurs, il n’est pas dans mon habitude, M. le Président, de prendre la parole au début, mais à la fin, après avoir entendu tous mes collègues. Simplement permettez-moi – pour relever le caractère historique du moment, car c’est la première fois que le Parlement hellénique est appelé à se prononcer sur un texte de loi augmentant l’espace relevant de la souveraineté territoriale du pays depuis 1947 – de dire que le gouvernement propose à l’assemblée nationale de recourir au droit inaliénable de notre pays d’élargir nos eaux territoriales dans la région de la mer Ionienne jusqu’au cap Ténare, de 6 à 12 miles nautiques.

Cela permettra d’augmenter l’espace de souveraineté nationale de 10 079 kilomètres carrés et si l’on prend en compte l’espace créé suite à la fermeture légitime des baies conformément au droit international, celui-ci dépasse les 13 000 kilomètres carrés.

À des fins de comparaison, car j’imagine que depuis nos cours de géographie à l’école personne n’a retenu les chiffres, la superficie totale de la Grèce est de 131 000 kilomètres carrés.

Et la superficie de la Crète, pour avoir un exemple plus tangible, est d’un peu plus de 8 500 kilomètres carrés.

Ainsi, je suis particulièrement honoré de recommander à l’assemblée nationale de voter en faveur dudit projet de loi.

Je vous remercie Monsieur le Président.


DEUXIÈME PARTIE

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, mes chers collègues, je serai particulièrement bref après cette longue procédure. Je voudrais tout d’abord remercier les partis et mes collègues pour l’unité nationale dont ils ont fait preuve. Il n’y pas eu ce climat habituel de récriminations, de la tentative pour certains de servir des intérêts partisans. Il y a eu un large consensus au sujet de la prise de position principale, qui comme l’ont, à juste titre, affirmé de nombreux collègues, n’était pas la position ferme de la politique étrangère grecque dans le passé.

Cette prise de position est le fruit d’un processus interne, non seulement au sein du ministère des Affaires étrangères, mais aussi du système politique du pays et il est particulièrement important de souligner que cette approche a obtenu un large consensus national, un soutien, une unité, et a été accueillie à l’unanimité.

Dans ce contexte, permettez-moi de souligner ici également la présence du parti communiste de Grèce. Dans le cadre de l’unité nationale. Cela étant, il n’y a pas grand-chose à dire. La Grèce exerce un droit de souveraineté. Elle l’exerce de la mer Ionienne au cap Ténare. Cela dit – je le dis pour que cela soit porté au procès-verbal et entendu à l’intérieur de cette salle, mais surtout à l’extérieur – la Grèce se réserve le droit d’étendre ses eaux territoriales et d’exercer son droit de souveraineté nationale. Elle n’a aucunement l’intention, de quelque manière que ce soit, de renoncer à un quelconque de ces droits.

Je répète les propos du Premier ministre du pays, M. Kyriakos Mitsotakis, en affirmant que la prochaine étape portera sur la région au sud de la Crète. Des études sont menées à ce sujet.

Toutefois, cela ne signifie pas que la Grèce ne conserve pas intégralement son droit d’étendre ses eaux territoriales à 12 miles nautiques dans la mer Egée également. À ce titre, j’aimerais souligner l’importance, quasi historique je dirais, de la prise de position du ministre russe de la Russie, M. Lavrov, lors de sa visite à Athènes, il y a quelques semaines, lorsqu’il a exposé clairement la position de son pays quant au droit de souveraineté de notre pays.

Mesdames et Messieurs, pendant la période où le Premier ministre m’a fait l’honneur de me confier le portefeuille du ministère des Affaires étrangères, j’ai appliqué une règle que je continuerai d’appliquer, à sa demande. A savoir, informer les partis sur les actions d’ordre tactique de la politique étrangère grecque. Je parle d’actions d’ordre tactique, car j’estime que les actions d’ordre stratégique suivent les principaux axes convenus par le pays.

Dans ce contexte, et les représentants des partis sont au courant, nous aurons une rencontre lundi prochain. A ce sujet, s’il y a des questions concernant les détails qui ont mené à la reprise des discussions exploratoires, je serai prêt à y répondre et à apporter les clarifications nécessaires.

Elles ne sont pas le fruit d’une conspiration ou autre qui mériterait que le Parlement hellénique y consacre son temps.

En ce qui concerne le texte du projet de loi, j’ai gardé les modifications techniques demandées par mon cher rapporteur de l’opposition. Nous l’examinerons pendant cette période. Nous proposerons de toutes façons aujourd’hui une modification technique que je soumettrais dans le rapport pour le décret présidentiel sur la fermeture des baies. Nous ajouterons « tel qu’en vigueur à chaque fois » car le pays pourrait vouloir, de quelque façon que ce soit, à un moment donné le modifier. Et je pense qu’une question se pose concernant le Golfe de Corinthe qui mériterait d’être examinée.

En ce qui concerne, Madame Sakorafa, ce que vous m’avez dit, je peux répondre à votre question lundi car je ne voudrais pas m’étendre ici sur cette question d’ordre technique. En tout cas, j’ai vérifié.

Je pense qu’aujourd’hui était un jour particulier pour le Parlement hellénique. Une journée marquée par l’unanimité, l’unité, l’entente nationale et le consensus national. L’une des rares occasions qui se présentent dans la vie d’un député, d’un ministre. Je suis profondément ému. Je vous remercie très sincèrement pour votre prise de position qui sert absolument l’intérêt national.

Je vous remercie.

January 12, 2021