Intervention du ministre des Affaires étrangères, Nikos Dendias lors de la séance de la Commission permanente de la Défense nationale et des Affaires étrangères du Parlement hellénique, au ministère de la Défense nationale

Intervention du ministre des Affaires étrangères, Nikos Dendias lors de la séance de la Commission permanente de la Défense nationale et des Affaires étrangères du Parlement hellénique, au ministère de la Défense nationaleJe vous remercie M. le Président, messieurs les ministres, mesdames, mes chers collègues. Je souhaiterais tout d’abord remercier le ministère de la Défense nationale pour son accueil de la réunion d’aujourd’hui de la Commission de la Défense nationale et des Affaires étrangères du Parlement.

J’aimerais à mon tour mentionner la relation solide et la coopération entre les ministères des Affaires étrangères et de la Défense nationale.

Je me dois de répéter ce qu’a souligné notre hôte, M. Panagiotopoulos, par opposition à ce qui se passait dans le passé et bien entendu je ne me réfère pas à la période où le ministre des Affaires étrangères était M. Katrougalos.

Nous aurons l’occasion aujourd’hui, de voir ensemble toutes les évolutions depuis notre dernière rencontre en janvier. Depuis la tentative massive, inédite et hybride de violation de nos frontières, à laquelle la Grèce et l’Union européenne ont dû faire face à la fin du mois de février, début mars. Ainsi que l’escalade du comportement infractionnel de la Turquie vis-à-vis de la Grèce et de la République de Chypre et en général dans la région élargie, et si le temps nous le permet, la situation en Libye, en Syrie et dans les Balkans.

Je dirais que c’est avec sang-froid, sérieux et détermination que nous continuons d’appliquer une politique étrangère de principes, toujours basée sur le droit international et la légalité, en défendant notre souveraineté et nos droits souverains ainsi que notre intérêt national. Au cours des quatre mois qui se sont écoulés depuis notre dernière rencontre, les faits suivants se sont produits :

Premièrement, l’exacerbation – tant du point de vue qualitatif que quantitatif – du comportement infractionnel de la Turquie.

Deuxièmement, l’intense activité diplomatique de notre pays, malgré les conditions mondiales inédites en raison la pandémie de Covid-19.

Troisièmement, la contribution des services du ministère des Affaires étrangères dans les efforts collectifs visant d’une part à lutter contre les conséquences de la pandémie, d’autre part à sortir de la pandémie et assurer un retour à la normalité.

Mais avant de commencer notre réunion à huis clos, j’aimerais dire publiquement deux mots sur les faits réels qui ont marqué ces derniers jours à Evros, car il est important qu’il n’y ait pas de malentendus, à caractère public ou privé, sur les faits réels.

Mes chers collègues, le gouvernement n’a jamais permis et ne permettra jamais la perte ou la contestation du territoire national et je dois dire aucun gouvernement grec. Il existe d’ailleurs une disposition et une position constitutionnelle très claire à ce sujet. Des références à une soi-disant occupation – « je souligne » le mot – d’un territoire national qui ont été portées à la connaissance du public ces derniers jours et ont été reproduites dans la presse étrangère sont des fausses informations qui ne doivent pas être reproduites. J’estime impensable que de tels propos soient proférés et qu’ils s’inscrivent dans le débat public grec.

Le gouvernement a prouvé qu’il sait défendre les frontières de la Grèce et de l’Europe ainsi que notre souveraineté et nos droits souverains.

Permettez-moi de dire brièvement ce qui s’est produit à Evros.

La Grèce a commencé des travaux de préparation, pour être exact, elle a effectué des mesures et des travaux de déboisement en vue de la construction, de l’extension et du prolongement d’une clôture à Evros, dans la région de Ferron, sur le territoire grec. La Turquie a demandé à connaître les coordonnées pour la construction de cette clôture. La Grèce a décliné cette demande de la Turquie en soutenant que la clôture serait construite exclusivement sur le territoire grec et donc qu’il n’y avait pas lieu d’informer la partie turque sur les éléments demandés. Par la suite, il y a eu une certaine agitation de la partie turque à l’endroit où nous avions effectué les travaux de préparation et avons donc remis une nouvelle note verbale à l’ambassadeur turc ici, tandis que dans un communiqué, la Turquie affirme que le lendemain, ce qui est incorrect, nous avons violé les frontières terrestres de la Turquie.

Tels sont les faits.

J’aimerais enfin dire que les questions nationales ne doivent pas être exploitées à des fins partisans ou, pire, politiciennes.

Nous ne pouvons et nous ne devons mettre en péril nos intérêts nationaux pour faire quelques impressions, qui ne dureront pas, ou nous faire de la publicité sur la scène internationale.

Le pays a payé à plusieurs reprises dans son histoire récente et plus lointaine, cette tentative d’exploiter les questions nationales. Et c’est pourquoi je n’ai nullement l’intention de participer de mon plein gré à une telle procédure.

Encore une fois, M. le Président, M. le ministre, je vous remercie de votre accueil ici, au ministère de la Défense nationale, dans une salle et un lieu qui me sont familiers. Après les interventions initiales, je serais à la disposition de mes collègues pour discuter des questions relevant de la Commission.

May 26, 2020