Intervention du vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, E. Vénizélos lors de la manifestation sur la stratégie de l’UE pour la région de l’Adriatique et de la mer Ionienne (EUSAIR)

Intervention du vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, E. Vénizélos lors de la manifestation sur la stratégie de l’UE pour la région de l’Adriatique et de la mer Ionienne (EUSAIR)Nous vous communiquons ci-dessous le texte de l’intervention du vice- Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Evangelos Vénizélos lors de la manifestation sur la stratégie de l’UE pour la région de l’Adriatique et de la mer Ionienne :

« Mesdames et Messieurs les ministres, Madame et Monsieur le Commissaire, Mesdames et Messieurs, le Premier ministre vous a reçu au nom du gouvernement grec, j’aimerais à mon tour vous accueillir chaleureusement, notamment nos visiteurs étrangers, les commissaires ou plutôt le commissaire – puisque Maria est grecque – mes collègues les ministres des Affaires étrangères et les Secrétaires d’Etat aux Affaires étrangères qui étaient présents ce matin. Je vous accueille non seulement au nom du gouvernement grec, mais aussi au nom de la Présidence hellénique du Conseil de l’UE.

La présidence hellénique, en coopération avec la présidence albanaise de l’Initiative Adriatique – Ionienne, a organisé ce matin la 16e réunion ministérielle de cette Initiative qui nous a permis d’aboutir, avec la contribution enthousiaste des deux commissaires ici présents, à la formulation d’une déclaration, la « Déclaration d’Athènes » qui donne le ton de cette initiative pour la période commençant maintenant, qui est différente du point de vue qualitatif par rapport à ce que nous avons eu jusqu’à présent. Car désormais notre objectif et notre priorité est de faire de cette région, une macro-région de l’Union européenne.

Cette séance d’ouverture de notre conférence sur la Stratégie de l’UE pour la région de l’Adriatique et de la mer Ionienne est une occasion d’envoyer ensemble un message fort de soutien et de solidarité aux habitants de Céphalonie qui sont actuellement mis à l’épreuve en raison des séismes qui frappent l’île.

C’est également une occasion, aujourd’hui, après tout ce qu’a dit Mme Damanaki sur la sécurité environnementale en Méditerranée, de souligner que nous accordons une très grande importance à la mise en œuvre rapide et lege artis de l’opération de grande envergure de destruction de l’arsenal chimique de la Syrie.
Nous respectons pleinement les décisions y relatives de l’Organisation des Nations Unies, nous respectons pleinement les initiatives et les responsabilités sur le savoir-faire de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques, l’OPCW. Mais bien entendu, autant il est important pour nous de détruire l’arsenal chimique de la Syrie – car c’est la première grande menace pour la Méditerranée – autant il est important que l’opération se déroule dans des conditions de sécurité absolue, sans aucune exception ou écart, pour garantir la sécurité environnementale en Méditerranée.

La garantie de la protection pleine et entière de l’environnement maritime méditerranéen est une condition sine qua non au parachèvement de ce processus et je suis ravi car nos initiatives diplomatiques coordonnées entreprises rapidement au cours des jours précédents, offrent de nombreuses garanties, institutionnelles et scientifiques, à savoir qu’il n’existe aucun danger pour l’environnement maritime méditerranéen.

Nous coopérons étroitement avec l’ONU, avec l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques, avec les gouvernements impliqués dans les opérations, nous coopérons avec d’autres pays méditerranéens, nous avons demandé l’aide de la Commission européenne et de Mme Ashton, la Haute Représentante de l’UE.

Mais le plus important sans doute est que nous coopérons très étroitement avec les garants de la sensibilité environnementale maximale, à savoir les organisations non gouvernementales internationales toujours actives et avec lesquelles je suis en contact. Elles suivent la question, coopèrent étroitement avec l’OPCW, afin que nous puissions avoir la certitude absolue que l’environnement méditerranéen, notre mer, ne sera pas touché.

Mesdames et Messieurs, comme vous le savez, la priorité horizontale de la présidence hellénique qui sera également la priorité de la prochaine présidence, la présidence italienne, avec laquelle nous formons une année méditerranéenne à la Présidence de l’UE, est ladite politique maritime intégrée. Et du point de vue politique, son point de départ est une initiative de la présidence chypriote qui a donné lieu à ladite Déclaration de Limassol.

Pour nous, la politique maritime intégrée est en réalité notre obligation de prendre conscience de la dimension notamment méditerranéenne de l’UE et de la mettre en valeur. Ce n’est donc pas un hasard si, il y a quelques semaines, à la fin du mois de décembre, sept pays européens méditerranéens ont mis sur pied le Med Group, afin de conférer un paramètre méditerranéen clair aux processus du Conseil de l’Union européenne.

Je suis ravi, car maintenant, ces initiatives politiques prennent également une dimension liée au développement. Vous savez qu’en Europe du sud-est, mais aussi en Méditerranée il y a différents domaines d’actions, comme par exemple la politique de sécurité et de défense ou la politique de développement régional, de nombreux modèles d’initiatives interétatiques, auxquels participent également des pays membres de l’UE ou des pays candidats à l’adhésion, ou encore des pays qui aspirent à obtenir le statut de pays candidat.

Cette initiative, l’Initiative Adriatique – Ionienne présente un avantage que d’autres initiatives n’ont pas. Elle revêt une dimension liée au développement, une dimension très concrète et pratique, et ne s’adresse pas seulement aux pays, aux gouvernements, aux secteurs publics, mais à la société civile, y compris le marché. Le secteur privé est invité en réalité à devenir partenaire de cette initiative.

Notre initiative est ouverte, c’est une initiative politique, même s’il ne s’agit pas d’une nouvelle organisation internationale ou régionale, mais il est très important maintenant que nous prenions les grandes décisions sur l’avenir de cette initiative, pour la grande région de l’Adriatique et de la mer Ionienne, dans tous les domaines, de l’énergie jusqu’à la culture, en passant par l’application du droit international de la mer et la pêche, il est très important donc maintenant de jeter des bases solides et faire en sorte que cette initiative soit cohérente.

Ce matin lors de la rencontre interministérielle, M. Hahn a fait une observation très importante : ce qui importe, ce n’est pas de garantir à l’avance des fonds, mais de mettre en œuvre des initiatives politiques, de faire preuve de détermination et de proposer une bonne idée autour de laquelle nous pourrons nous rassembler.

Lorsque ces conditions sont réunies, au travers des différents mécanismes, des différents mécanismes européens ou autres, nous pouvons trouver des sources de financement avec l’aide des fonds structurels, avec l’aide de la Banque européenne d’investissement, de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement et la participation du secteur privé. Donc les présages sont bons.

Et bien entendu, et je finirais sur ce point, ce qu’a dit tout à l’heure Maria Damanaki est important du point de vue politique. La planification maritime, tout comme la planification de manière générale, la définition de l’usage de la terre et de la mer, est la première condition d’un investissement sûr, c’est le premier critère et la première motivation pour toute initiative publique et privée.

Cela est très certainement lié à la sécurité du droit, et la sécurité du droit dans l’espace méditerranéen, dans l’espace maritime de l’Union européenne, signifie bien quelque chose d’évident pour la civilisation politique et juridique européenne, à savoir que nous acceptons tous l’application du droit international de la mer, du droit conventionnel et coutumier.

Cela signifie également la proclamation et la délimitation des zones maritimes, comme le plateau continental et la zone économique exclusive qui coïncident en superficie à l’espace méditerranéen. La Grèce doit présenter l’un des plus anciens et plus importants accords bilatéraux de délimitation du plateau continental dans la région de l’Adriatique et de la mer Ionienne, qui est l’accord interétatique Grèce – Italie de 1977.

Nous avons d’ores et déjà commencé des consultations avec l’Italie au niveau technique pour transformer cet accord de délimitation du plateau continental en accord de délimitation de la zone économique exclusive également et nos contacts avec l’Albanie pour la mise à jour et enfin, la ratification et la validation de l’accord bilatéral Grèce – Albanie sur la délimitation de toutes les zones maritimes revêt toute son importance.

Aujourd’hui, nous aurons avec M. Bushati l’occasion de discuter de cette question et transmettrons des messages positifs et optimistes très précis, non seulement au niveau politique et interétatique, mais aussi au niveau des investissements, de l’économie et du développement.

Sur ces pensées, je vous souhaite la bienvenue et vous remercie de votre présence ».

February 7, 2014