Nous vous communiquons ci-dessous le texte de l'intervention d'aujourd'hui du vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères sur l'Ukraine lors du Conseil des Affaires étrangères tenu aujourd'hui à Bruxelles:
«Notre réaction d'aujourd'hui, un jour après le référendum en Crimée, est facile et presque automatique. La politique européenne doit être toujours axée sur des principes. L'intégrité territoriale et le respect des frontières existantes sont le fondement du statu quo, de l'ordre légal international, de la paix et de la stabilité dans le monde entier.
Le projet des conclusions est équilibré. La liste des personnes sanctionnées, qui a été élaborée par le COREPER, atteste de la détermination de l'Union européenne mais aussi de notre volonté de garder ouvertes les voies de communication politiques et diplomatiques avec la Russie au niveau le plus élevé.
En outre, notre attitude à l'égard du gouvernement ukrainien est claire. Nous insistons toujours sur les points critiques de l'inclusion, non seulement des forces politiques et sociales, mais aussi de toutes les régions du pays, de la sécurité, de la feuille de route vers la normalisation démocratique et du respect des minorités nationales et linguistiques.
Bien évidemment, une question extrêmement importante est, d’un part, d'éviter la faillite désordonnée et d’autre part d’avoir la possibilité d'appliquer des réformes substantielles économiques, sociales et institutionnelles. Cela est toujours très difficile lorsque les réformes sont accompagnées par des mesures désagréables pour la société. Si cela est difficile pour chaque gouvernement, nous pourrons imaginer combien cela est difficile pour le gouvernement de transition ukrainien.
Cela est par conséquent la partie facile de notre politique. Toutefois, il existe toujours le problème stratégique. Quelle est notre prévision concernant les prochains pas de la Russie et l'évolution ou plutôt l'escalade de nos propres réactions? Dans quelle mesure notre aperçu du cadre stratégique du gouvernement américain est clair et complet?
Il est par ailleurs communément admis que l'enjeu lié aux relations économiques UE-Russie est beaucoup plus important que celui lié aux relations économiques Etats-Unis- Russie.
En outre, c'est maintenant le moment propice pour faire une réévaluation de la politique européenne de ces derniers mois à l'égard de l'Ukraine et en général à l’égard du Partenariat oriental. Ces évolutions en Ukraine et en Crimée font -elles partie de nos propres prévisions stratégiques?
Par ailleurs, dans ce cas, quelle est notre prévision pour l'avenir? Il est évident que l'objectif européen n'est pas de déclencher une crise européenne majeure sur le continent européen. Ni l'est de conduire la Russie vers la sortie de la communauté internationale, dans la logique d'une nouvelle guerre froide. La Russie doit rester dans le cadre de la communauté internationale et de l'ordre légal international, car nous avons l'obligation de parvenir dans les meilleurs délais à une solution diplomatique et politique.
March 17, 2014