Intervention - réponse du ministre des Affaires étrangères Nikos Dendias, au Parlement grec lors du débat sur la crise en Ukraine et les conséquences pour la Grèce (01.03.2022)

Merci, Monsieur le Président, pour votre gentillesse. Je ne serai pas long.

Je m'adresserai tout d'abord au représentant du président du PASOK. Monsieur Katrinis, vous savez combien je vous apprécie personnellement et combien j'ai toujours essayé de vous tenir informés, vous et votre parti, de ce qui se passe.

Toutefois, permettez-moi de dire que je ne peux pas vous permettre de faire le type d'interventions que vous venez de faire et je ne peux pas vous permettre de faire le type de déclarations dans le discours d'ouverture que j'ai essayé de pardonner.

Je comprends votre besoin de marquer votre présence. Je comprends la difficulté de représenter un dirigeant absent, mais cela ne peut pas tout justifier.

Je vais prendre les choses dans l’ordre. Dans votre déclaration d'ouverture, vous avez blâmé le gouvernement pour ma visite à Moscou et avez parlé de fiasco. Lors de la réunion avec M. Lavrov.

Vous auriez dû au moins argumenter ce que vous entendez par fiasco. Et vous auriez dû au moins nous dire à ce moment-là que cette visite est un fiasco ; car étant donné qu’il s’agissait d'une visite annoncée, pourquoi ne l’avez-vous pas exprimé avant qu'elle n'ait lieu et, quoi qu’il en soit, pourquoi ne l'avez-vous pas exprimé une fois cette visite accomplie ?

Au lieu de cela vous venez maintenant, des semaines plus tard, au Parlement pour le dire. Et si vous considérez comme un fiasco le fait que je sois allé à Moscou et que j'aie rencontré M. Lavrov, j'imagine que vous diriez la même chose du président Macron, de M. Tony Blinken, de M. Le Drian.

Vous en venez maintenant au communiqué de la visite elle-même, que vous nous avez lu. Je vous demande ce qui suit : De quoi accusez-vous le gouvernement grec ? De ne pas avoir exactement prévu l'invasion de l'Ukraine par la Russie ?

Est-ce pour cela que vous nous avez lu et que vous m'avez comparé à Eleftherios Venizélos, à qui le Premier ministre ou moi-même aurions dû nous comparer ?

C'est ce que vous nous avez dit ? Que nous ne sommes pas à la hauteur historique d'Eleftherios Venizélos ? Cela, si vous me l’aviez demandé, je l'aurais reconnu de suite.

Mais je vous demande, puisque vous avez été assez diligent, si vous avez remarqué le communiqué du ministère des affaires étrangères, quelques jours avant le communiqué que vous avez lu, dans lequel je demandais aux ressortissants grecs de quitter l'Ukraine ?

Avez-vous vu le communiqué du ministère des affaires étrangères, également après la visite, dans lequel nous avons également appelé les citoyens grecs à quitter l'Ukraine ?

Et quoi qu’il en soit, M. Katrinis, puisque vous aviez prévu tout cela aussi clairement, avec une telle certitude, avec une telle clarté et une telle perspicacité, pourquoi n'avez-vous pas partagé avec nous ce que vous aviez vu si clairement ? Plutôt que d'attendre maintenant sept jours après l'invasion pour nous le dire ?

J’aimerais vous dire autre chose, qui est bien plus grave que ce qui a été dit précédemment, que j'ai également choisi de laisser de côté dans votre discours initial, mais j'ai vu que vous l'avez répété.

S’agissant les questions nationales lourdes, comme la réponse aux lettres turques, la lettre turque, pour être plus précis, qui reste sans réponse, je vous demande de ne pas vous laisser tenter par des luttes partisanes et accuser le gouvernement d’avoir traîné. Il ne s'agit pas ici d'intenter une action en justice devant un tribunal de première instance. Comprenez au moins que lorsqu’il y a un retard, cela sert l’intérêt national.

Et si vous voulez des informations, je ne vous les ai jamais refusées. Et si vous voulez savoir ce qui se passe, je n’ai l’ai jamais refusé à votre parti. Mais venir ici et commencez à parler de retard est pour le moins puéril.

Si je puis me permettre, Monsieur le chef de l'opposition officielle, maintenant que vous m'avez fait l'honneur de faire référence à mon nom, vous avez bien-sûr rien dit de tel, mais il y a eu une déclaration de SYRIZA à ce sujet.

Et je vous remercie d'avoir dit très clairement que s'il y avait eu un désaccord entre le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères, je n’aurais eu aucune chance, le Premier ministre m'aurait licencié. Il n'y aurait eu aucune chance que nous soyons assis côte à côte dans ce débat, qu'il me tolère et que je couvre un sujet avec lequel je suis en total désaccord.

Il est donc évident que les publications, les communiqués, etc. qui sont motivés par des intérêts politiques et qui font état de mon désaccord avec le Premier ministre sont totalement dépourvus de sérieux. Merci beaucoup.

March 1, 2022