Interventions du ministre des Affaires étrangères Nikos Dendias devant la Commission parlementaire permanente de la défense nationale et des affaires étrangères lors du traitement et de l'examen du projet de loi du ministère des Affaires étrangères portant « Ratification de l'accord entre le gouvernement de la République hellénique et le gouvernement de la République française sur l'établissement d'un partenariat stratégique pour la coopération en matière de défense et de sécurité » (05.10.2021).
Merci beaucoup, Monsieur le Président.
Mesdames et messieurs, mes chers collègues,
Tout d'abord, vous me pardonnerez l'éventuelle lenteur et le « manque de dynamisme » dans les expressions. Je crois qu'il est extrêmement nécessaire, lorsqu'on discute de questions d'importance nationale, que le débat soit mené de manière sobre. Mais c'est probablement aussi dû au fait que j'ai fait la troisième dose du vaccin ce matin et que cela peut donc avoir un effet « calmant ».
Le gouvernement Mitsotakis présente aujourd'hui au Parlement l'accord de partenariat stratégique et de coopération en matière de défense et de sécurité avec la République française.
Nous soutenons, nous de la majorité gouvernementale et, si je comprends bien, une partie importante de la délégation nationale, que l'accord renforce le bouclier de défense du pays et sa position géostratégique. Il représente une expression de nos liens solides et anciens avec la France. Il revêt un caractère symbolique : 200 ans depuis la Révolution de 2021, 40 ans depuis notre adhésion à ce qui était alors la CEE.
Nous pouvons dire qu'il s'agit d'un hommage à deux grands leaders, Konstantin Karamanlis et Valéry Giscard D'Estaing qui est décédé il y a quelques mois. Des leaders qui, je pense que nous sommes tous d'accord, ont dépassé leur époque.
La France et nous, faisons ensemble un pas en avant pour une Europe unie, pour son intégration dans le domaine de la défense et de la sécurité.
Mesdames et Messieurs, l'accord ne prévoit pas seulement la systématisation de la coopération et des contacts. Il prévoit surtout l'engagement des parties à fournir assistance et aide par tous les moyens appropriés, y compris le recours à la force armée. Les termes pertinents sont contenus dans l'article 2 de l'accord.
Je voudrais ici être clair avec vous car j'ai entendu diverses interprétations de l'article 2. L'article 2 de cet accord, tel qu'il est formulé, est la formulation la plus avancée au niveau international. Si quelqu'un prétend qu'il est incomplet, qu'il nous apporte un modèle d'accord international dont le libellé est plus complet. Car se retrancher ici dans des recherches juridiques idéalistes, en réalité, comme l'a dit notre rapporteur tout à l'heure et comme l'a dit l'un de nos intervenants, en affaiblissant l'image de cet accord au niveau international ne sert pas l'intérêt national.
Je ne vais pas m'asseoir ici et donner des exemples de cas. Si vous voulez, je peux le faire lors des briefings du ministère des Affaires étrangères. Mais cela ne peut se faire dans le cadre de ce débat au sein de la délégation nationale, d'un débat public.
Mais encore une fois, si vous pensez que cet article est formulé de manière incomplète, je vous prie de fournir un exemple international plus large que n'importe quel autre exemple, entre n'importe quels pays.
Regardez le fameux AUKUS, qui a fait l'objet d'un débat international, le sujet numéro un du débat international pendant une semaine, regardez son libellé et vous verrez à quel point il est loin derrière. Et il est censé être la coopération entre l'Australie, les États-Unis et le Royaume-Uni, qui est la réponse de la superpuissance au plus grand défi géopolitique de son histoire.
Et franchement, je considère Syriza, l'opposition, comme des interlocuteurs dans cet effort. Je ne considère pas votre déclaration de ne pas voter pour l'accord comme étant définitive.
Vous me permettrez, Monsieur le Président, de dire que c'est mon interprétation. Et aussi, laissez-moi vous dire, ici que j'ai remarqué deux de vos lignes. La ligne du rapporteur, mon cher professeur Katrougalos, et la ligne de M. Filis. Et ces deux lignes, aux oreilles, je vous l'assure, d'un observateur de bonne foi, n'étaient pas du tout similaires. Pas du tout similaires, vous l'avez entendu vous-même.
Que recherchons-nous stratégiquement ? Cherchons-nous stratégiquement à avoir ce contrat avec la France et avec d'autres pays, ou non ? Ne le voulons-nous pas ? Nous sommes dans un cadre de valeurs différent et nous pensons peut-être que la société, renforcée par les méthodes que chacun juge appropriées, fera campagne et fera face à la menace elle-même. Tout parti doit rester cohérent lorsqu’il avance des contre-arguments.
Je tiens à dire que c'est le deuxième accord dans l'histoire du pays depuis la guerre. Tous deux ont été conclus par le gouvernement Mitsotakis, et j'ai eu l'honneur de les signer en tant que ministre des Affaires étrangères. Le premier était avec les Émirats arabes unis.
Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu'à aujourd'hui, la Grèce n'a jamais réussi à obtenir un tel accord. A moins de considérer que nous n'avons jamais été menacés par un autre pays et que ces accords sont inutiles. Mais s'il existe un tel point de vue, qu'il soit exprimé. Mais j'ai clairement entendu le chef de l'opposition dire que cet accord est correct du point de vue stratégique et je salue cette position.
Mesdames et Messieurs, le gouvernement Mitsotakis a fait de son mieux en matière de politique étrangère, avec sérieux et responsabilité. Depuis son entrée en fonction, si les statistiques vous intéressent, outre l'accord dont nous discutons aujourd'hui, il a signé 106 accords bilatéraux. Je fais référence à l'ensemble du gouvernement. Et 39 accords multilatéraux. 106 et 39.
Vous me permettrez d'en qualifier quelques-uns, mais il s'agit, je pense, de questions communes, de la plus haute entente, de la plus haute importance, de questions vieilles de plusieurs décennies.
Je fais référence à l'accord avec l'Italie sur la délimitation de la ZEE.
A l'accord avec l'Égypte sur la délimitation de la ZEE.
Au protocole d'amendement de l'accord MDCA.
Au protocole d'accord avec la Ligue arabe.
A l'accord que nous avons mentionné précédemment, avec les Émirats arabes unis.
Au protocole d'accord visant à établir des consultations avec le Conseil de coopération du Golfe.
A une série d’accords sur des questions énergétiques.
Et bien sûr, l'accord de principe avec l'Albanie pour soumettre la question de la délimitation de la ZEE à La Haye. Également des accords avec 37 autres pays, le Chili, le Brésil, l'Indonésie, la Mongolie.
Nous n'avons pas été accusés d'essayer d'exploiter politiquement cet accord avec la France. Nous n'avons pas essayé d'exploiter l'un de ces accords. Les 106 plus 37. Aucun. Le ministre responsable, c'est-à-dire moi, n'a pas reçu l'ordre du Premier ministre d'apparaître à la télévision et de se vanter d'un de ces accords.
Qui essaie de l'exploiter politiquement ? Nous avons essayé, au contraire, et je pense que nous en sommes fiers, de tenir la politique étrangère à l'écart des dissensions politiques. Et nous avions dit clairement lors des déclarations sur le programme de travail du gouvernement que nous rechercherions l'unité et l'unanimité. Et nous n'avons pas demandé un chèque en blanc. Nous avons encouragé la critique, le dialogue, la contre-critique.
Mais nous pensons que les paramètres de base d'une stratégie doivent être que nous soyons tous du même côté. Parce que l'environnement géopolitique change constamment. Je ne pense pas qu'il n’y ait jamais eu de période comme celle-ci dans l'histoire moderne.
Nous avons des variables sans précédent et un voisin, permettez-moi de le décrire comme particulièrement expansionniste, pour ne pas dire totalement agressif. Et à ce voisin, la Turquie, nous répondons lorsque cela est nécessaire. Tant publiquement, que lors de nos dialogues et dans les forums internationaux. Nous expliquons, je pense de manière adéquate, l'absurdité juridique de ses positions. Nous dénonçons son expansionnisme ottoman.
Parce que vraiment avec la Turquie, on a souvent l'impression de ne pas comprendre ce qu'elle recherche.
La Turquie prétend respecter le droit international. Mais elle viole presque tous les articles de la Charte des Nations Unies concernant le maintien de la paix et de la sécurité.
Elle prétend respecter le droit de la mer. Mais elle n'a pas adhéré à la convention des Nations unies sur le droit de la mer, qui a été ratifiée par 160 États.
Elle prétend vouloir la paix et la stabilité. Mais elle a envahi cinq pays de la région.
Elle prétend vouloir une solution juste au problème chypriote. Cependant, elle tente d'imposer une solution à deux États au mépris flagrant de la légalité internationale et détient illégalement plus de 37 % du territoire de Chypre.
Elle prétend vouloir un dialogue avec la Grèce et Chypre. Mais elle maintient le casus belli, la menace de guerre contre la Grèce. Elle conteste chaque jour la souveraineté et les droits souverains de la Grèce et de la République de Chypre.
Elle prétend respecter les droits de l'homme. Mais elle refuse d'exécuter plus de 640 arrêts condamnatoires de la Cour européenne des droits de l'homme.
Elle prétend promouvoir les libertés religieuses, elle prétend respecter le patrimoine culturel mondial. Mais elle transforme en mosquées des sites inscrits au patrimoine mondial comme la Basilique Sainte-Sophie et le monastère de Chora.
La liste de ces contradictions est interminable. Je pourrais continuer pendant des heures. Mais je voudrais vous dire ce que vous ne savez probablement pas encore, car nous en avons eu connaissance qu'hier après-midi.
La dernière contradiction en date est la lettre de réponse de la Turquie aux Nations unies concernant la « démilitarisation » des îles de la mer Égée.
La Turquie prétend que notre pays maintient illégalement des troupes sur ces îles. C'est-à-dire que ces îles menacent la Turquie. Les îles grecques de la mer Égée orientale menacent la Turquie. La Turquie maintient l'armée égéenne contre eux. La Turquie, prétendument menacée, maintient contre eux la plus grande flotte de débarquement en Méditerranée.
Elle a émis une menace de guerre contre la Grèce si nous étendons nos eaux territoriales dans l'exercice de notre droit légal. C'est le seul pays, le seul pays sur la planète qui a émis une menace de guerre contre un autre pays pour avoir exercé des droits légaux. Et bien sûr, elle a, à son passif, une histoire d'invasion de l'île de Chypre.
Donc cette Turquie, avec ce passé et ces contradictions, nous demande de désarmer les îles de la mer Égée orientale.
Vous comprenez que cela ne peut qu'être rejeté, après de nombreuses louanges, pour la énième fois, je dois dire, par ce gouvernement aussi, après tous les autres gouvernements.
Mais, Mesdames et Messieurs, nous, le gouvernement Mitsotakis, ne souffrons pas d'un provincialisme balkanique centré sur la Turquie. Notre politique n'est pas une réaction à la Turquie. Nous avons notre propre planification, notre planification nationale.
La planification nationale concerne tout d'abord les États d'Europe, où nous renforçons nos relations, mais au-delà des États d'Europe, bien sûr, nous faisons progresser nos alliances avec des pays comme les États-Unis, avec des pays comme les pays du Golfe et le monde arabe au sens large. Avec des partenariats multilatéraux, comme le Forum de l'amitié que nous avons accueilli à Athènes. Avec nos relations avec Israël.
Nous promouvons nos relations avec les États membres du Conseil de sécurité. Je suis fermement convaincu, et je pense que tout le monde s’accorde là-dessus, que notre pays doit toujours avoir des relations non seulement avec les membres permanents mais aussi avec les membres non permanents du Conseil de sécurité.
Et je voudrais dans ce contexte vous dire quelque chose que vous savez déjà, que le pays mène une campagne « électorale » pour devenir un membre non permanent, pour être élu membre non permanent du Conseil de sécurité pour la période 2025-2026.
Et je voudrais que vous sachiez, ce qui me semble être une preuve suffisante de la crédibilité de notre pays, que nous avons jusqu'à présent 93 engagements de vote. 93. Il en manque quatre pour la majorité absolue. Nous avons 93. Et nous sommes toujours en 2020-2021.
Et dans notre relation avec la Russie, je pense que nous avons fait des progrès.
J'ai visité la Russie à plusieurs reprises. Après 30 ans, je me suis retrouvé très proche de l'hellénisme du sud de la Russie. Je pense que c'est un excellent investissement.
Avec la Chine, nous maintenons nos relations. Dans quelques jours, mon homologue chinois, M. Wang Yi, viendra à Athènes.
En octobre, je me rendrai également à Londres. Notre relation après le Brexit, et surtout après le Brexit, avec la Grande-Bretagne doit aussi se doter d'un cadre contractuel.
Et également en ce qui concerne les membres non permanents du Conseil de sécurité, j'espère que vous avez remarqué la visite du ministre indien des Affaires étrangères.
En même temps, nous développons des relations avec un certain nombre d'États, [relations] que le pays n'a jamais eus ; pour certains de ces pays, j'ai vu les ministres pour la première fois dans notre histoire : le Gabon, le Ghana, le Mexique.
Je voudrais également vous faire part d'une autre information à l'occasion de notre discussion. Le pays a notamment pris des mesures pour inverser une mauvaise évolution avec la Libye. La Grèce revient en Libye. Le 21 octobre, nous avons été invités par le gouvernement libyen lui-même à participer à la conférence internationale de Tripoli pour la stabilisation de ce pays.
Depuis lors, nous travaillons dans le groupe des pays amis de l'UNCLOS et nous soutenons horizontalement tous ces objectifs.
En ce qui concerne les Balkans, comme vous le savez, nous avons reçu un mandat clair du Premier ministre et faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour faciliter la perspective d'adhésion des Balkans occidentaux. C'est une priorité nationale, je pense qu'il s'agit d'une priorité nationale convenue.
Je reviens à la législation d'aujourd'hui, l'accord stratégique entre la Grèce et la France. Je pense qu'il s'agit de l'un des points culminants de notre effort pour sauvegarder, si vous voulez, tous ensemble, les intérêts de notre pays.
Ce débat a duré, on l'a noté à juste titre, il a duré longtemps. Le Premier ministre du pays lui-même est intervenu, personnellement avec le président Macron, dans la phase finale pour résoudre les difficultés.
Et s'il vous plaît, ne le sous-estimez pas. Il est considéré, il a été considéré par certains intervenants comme un simple corollaire de l'achat des systèmes d'armes des frégates. Je vous suggère d'inverser l'ordre en termes d'importance. Sans sous-estimer en aucune façon la qualité de cette arme particulière, qui nous est absolument indispensable.
Et je voudrais aussi vous dire, pour vous rafraîchir la mémoire, que la Grèce a souvent acheté des systèmes très coûteux, des systèmes d'armes, à la France. Je vous rappelle les anciens chars, les AMX30, les avions Mirage F1, les vedettes lance-missiles de type Combattante, les avions Mirage 2000.
La Grèce n'a jamais réussi à signer un tel accord avec ce pays très puissant. La seule puissance nucléaire de l'Union européenne, le seul membre permanent du Conseil de sécurité de l'Union européenne.
La signature de cet accord est un grand succès national. Cela est vrai et je vous invite, si vous le souhaitez, à consulter la presse étrangère, ce que vous avez certainement fait. A voir les déclarations des fonctionnaires étrangers. Je suis sûr que vous les avez vues. Mais vous pouvez aussi le constater par les réactions du voisin à cet accord.
Maintenant, je pense qu'il y a eu une analyse de l'article 2. Je pense que l'article 18, tel qu'il est formulé, est correctement formulé. Et je ne peux, vraiment, que considérer comme étant un prétexte pour ne pas voter en faveur de cet accord la référence, citée en exemple, à la participation à une possible opération au Sahel sous le critère de l'intérêt commun, ce qui est explicitement formulé dans l'article 18.
Je ne m'y opposerai pas car, encore une fois, j'estime que cette position de l'opposition n'est pas une raison de voter contre cet accord et l’opposition le comprendra après notre débat.
Il a été affirmé en tant que suggestion au gouvernement par certaines parties, et c'est aussi l'occasion de clarifier cela, car il est bien connu que lorsque le ministre des affaires étrangères du pays s'exprime toujours depuis cette tribune, il y a beaucoup d'auditeurs et de lecteurs au-delà de l'hémicycle et au-delà des frontières.
Je voudrais donc clarifier quelque chose, car on a fait la suggestion au gouvernement de parvenir à une entente avec la Turquie au lieu de se laisser entraîner dans une course aux armements.
Soyons clairs. Nous ne voulons pas de course aux armements. Bien sûr, nous ne voulons pas d'une course aux armements. Aucun gouvernement grec ne veut d'une course aux armements.
Tous les gouvernements grecs au fil des ans, j'en suis sûr, préféreraient consacrer l'épargne du peuple grec à la politique sociale, à l'éducation, à la santé, et non à l'achat de systèmes d'armes.
Mais il y a l'état de nécessité. A moins que l'on puisse affirmer qu'il n'y a pas de menace pour le pays.
Et nous, la Grèce, disons clairement à la Turquie : notre différend, notre différend peut être résolu. Résolvons-le. Venez discuter avec nous de la délimitation de la zone économique exclusive et du plateau continental et si nous ne sommes pas d'accord, nous pouvons recourir à la Cour internationale de justice de La Haye.
C’est qu'un intervenant nous a exhorté à faire, nous l'avons tous fait à plusieurs reprises. Et nous ne sommes pas le seul gouvernement à l'avoir fait.
Et nous disons aussi clairement à la Turquie que nous pouvons parvenir à un accord mais qu’elle doit renoncer au mémorandum turco-libyen non fondé.
Cela va à l'encontre de toute logique.
Et qui dans cette salle, ne dirait pas au ministre des Affaires étrangères ou au Premier ministre du pays ou au gouvernement de demander à la Turquie de lever le casus belli contre le pays.
Est-il déraisonnable de demander à la Turquie de ne pas maintenir une menace de guerre contre nous ? Est-il déraisonnable que nous demandions à la Turquie d'accepter les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies sur la question chypriote ?
Quoi d’autre doit faire le gouvernement de la République hellénique pour entamer un dialogue rationnel avec la Turquie ? Si quelqu'un a une idée qu'il nous cache, ce serait bon de le savoir.
Mais permettez-moi de vous dire que je ne vois rien dans notre attitude qui pourrait empêcher la Turquie de discuter pour parvenir à un accord avec nous.
Mais, bien sûr, nous ne pouvons pas parvenir à un ensemble de valeurs de soumission à notre voisin. Cela ne se fera pas. Ce gouvernement, ce Premier ministre, aucun gouvernement, aucun Premier ministre ne le fera jamais.
Et l'achat de systèmes d'armes est le prix minimum à payer pour l'indépendance et la liberté du pays, 200 ans après la création du nouvel État grec.
En conclusion, Mesdames et Messieurs, je souhaiterais qu’il y ait une délégation nationale unanime sur cette question. Je pense que, surtout au cours de la dernière période, période supérieure maintenant à un an, l'agression que nous subissons de la part de notre voisin ne nous permet pas le luxe de voter contre cet accord et cet article.
Il est de notre devoir envers nos voisins et nos alliés d'envoyer un message clair d'unité nationale et d'unanimité.
C'est, je vous l'assure, un message d'unité nationale autour des objectifs nationaux déclarés et convenus qui est une arme aussi puissante que les excellentes frégates françaises.
Merci beaucoup.
Deuxième intervention
Parfois dans notre propre débat, certaines choses sont dites qui pourraient créer une impression différente du pays et de ses motivations. Permettez-moi de dire quelques mots à cet égard.
Un collègue a affirmé qu’il n’y a aucune référence dans l’accord à la paix, aux efforts pour la paix, etc. Il est évident que l'honorable collègue n'a peut-être pas prêté suffisamment attention au préambule de l'accord.
Je me réfère cher collègue, à votre remarque selon laquelle il n'y avait aucune référence dans cet accord aux principes généraux et à la paix et la coopération ce qui conduirait probablement à un recours à La Haye et ainsi de suite. Etant donné que cela pourrait donner l'impression à ceux qui vous ont entendu ou qui ont lu le procès-verbal et qui n'ont pas lu l'accord que le pays, simplement sur un terrain neutre, a conclu la clause de défense avec la France, permettez-moi de citer le passage suivant :
« Le Gouvernement de la République hellénique et le Gouvernement de la République française,
Rappelant les buts et principes contenus dans la Charte des Nations Unies,
Reconnaissant que la Grèce et la France entretiennent depuis longtemps des relations fondées sur des valeurs communes et les principes de la liberté, de la démocratie, des droits de l'homme, du respect du droit international, y compris la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer,
Compte tenu du Traité de l'Atlantique Nord,
Compte tenu de la Convention entre les États membres de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord sur le statut juridique de ces forces, et Compte tenu du Traité sur l'Union européenne ».
Mesdames et Messieurs, le pays conclut toujours des accords conformément aux dispositions de la Charte des Nations unies, de l'Union européenne, de l'OTAN et du droit international et du droit international de la mer. Toujours. Au fil du temps et certainement, actuellement, sous ce gouvernement.
Merci.
Troisième intervention
Je voudrais dire au nom du gouvernement que nous ne sommes pas ici pour revenir sur le mauvais passé de notre pays. Nous sommes ici pour discuter de la survie du pays à l'avenir.
Je ne sais pas, Mesdames et Messieurs, qui était présent à l'événement à Vitsi. Mon père était à Vitsi.
Mais je dirai ceci : toute tentative, aujourd'hui, de projeter dans la vie politique contemporaine les moments douloureux du passé du pays à des fins partisanes est inacceptable. Et prendre le parti de Kasidiaris est et sera toujours inacceptable. Et le dépôt d'une gerbe par l’Aube dorée à la mémoire de ceux qui ont donné leur vie pour la démocratie est également inacceptable.
Et il est temps d'être sérieux, car le pays est confronté à une menace nationale. Et tant que je représenterai le gouvernement ici, une telle tentative ne sera plus jamais tolérée dans cette salle.
Pour que nous soyons tous clairs à cet égard. Nous ne dressons pas le bilan du passé.
Merci, M. le Président.
Quatrième intervention
Monsieur le Président, je vous remercie beaucoup, je serai extrêmement bref.
Je pense que tout ce qui devait être entendu dans la salle a été entendu. Le gouvernement a fait connaître son point de vue sur cet accord particulier. Je pense que notre rapporteur, M. Lazaridis, et les intervenants, les députés de la Nouvelle Démocratie, et je voudrais dire aussi les députés des autres partis, ont répondu à toutes les questions qui ont été posées sur cet accord particulier.
Ont été également données des réponses au sujet des objections formulées sur le champ d'application de l'article 2 de l'accord. A cet égard j'ai clairement invité l'opposition, si elle pense qu’il existe un exemple de formulation plus large n'importe où dans la législation, dans la législation en vigueur, concernant les accords conclus entre n'importe quels pays, à nous le fournir.
En ce qui concerne la référence faite, à titre d’exemple, à l’article 18 et la référence au Sahel, au sujet desquelles ont été invoqués des documents spécifiques de l'Union européenne et des conclusions du Conseil européen, ainsi que des conclusions du Conseil des ministres, où le président de SYRIZA et les ministres des Affaires étrangères du gouvernement précédent étaient également présents, je pense toute objection logique à un accord qui constitue certes un énorme succès national, a été dissipée.
Je le répète, un énorme succès national. Le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis ne revendique pas le succès au nom de son gouvernement, même s'il a joué un rôle décisif dans la résolution de diverses objections au sein du système français.
Cela dit, si pour d’autres raisons qui n’ont rien à avoir avec le débat tenu dans cette salle, ou le fait que les deux premières années se sont écoulées et que c’est donc légitime, quand on fait partie de l'opposition, et même vu le résultat des sondages tel qu'il apparaît maintenant, de s'inquiéter, si d'autres considérations conduisent donc l'opposition à une position que nous ne considérons pas comme étant correcte, cela ne regarde personne autre qu’eux-mêmes.
Mais je voudrais franchement conclure en formant, au nom du gouvernement, l'espoir que cet accord sera un autre exemple d'unanimité nationale, non seulement sur la forme, car je dois reconnaître que même ceux qui n'étaient pas d'accord avec l'accord ont été parfaitement décents dans la façon dont ils ont exprimé leur désaccord, mais aussi sur le fond de notre ralliement national global.
Je voudrais également dire un mot sur le ministre de la défense, M. Nikos Panagiotopoulos, qui n'est pas présent, et qui a longuement contribué aux efforts pour parvenir à un accord sur les frégates. Il sera présent lors de la réunion plénière et s’exprimera sur la nécessité d'acheter cet armement. Mais je pense que toute la salle est d'accord pour dire que ce système d'armes particulier a un potentiel énorme et est absolument essentiel pour la marine grecque.
Merci, Monsieur le Président.
October 5, 2021